Bill Miller (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Bill Miller (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


Bill Miller
Bill Miller
Déclaration de gratification de service de guerre de monsieur Miller.
Bill Miller
Irene Girard
Irene Girard
Irene et Bill Miller en novembre 1944, quelques jours avant leur mariage.
Irene Girard
Le capitaine nous a tous fait monter sur le pont et a fait des compliments à la division de la salle des machines, c’est à dire Schultz et moi-même, et il y avait deux salles des machines sur les frégates (vaisseaux d’escorte bien armés), pour le travail exemplaire qu’on avait accompli dans un moment comme ça.

Transcription

C’était monotone parce que souvent, très souvent, vous n’aviez rien à faire, vous ne trouviez rien. Et quand vous trouviez quelque chose, vous aviez un son et très souvent il s’avérait que vous aviez peut-être un sous-marin, vous ne saviez jamais ce qui se trouvait là en dessous. De nombreuses fois on a largué des grenades sous-marines et il ne s’est rien passé. Et dans notre groupe il y avait cinq bateaux et on était le EG 27 (groupe d’escorte). Il y en avait deux qui appartenaient à la marine britannique, les (NSM) Meon et Tyrian. Le (NCSM) Lasalle, le notre, le (NCSM) Levis, c’était celui sur lequel étais, et deux des bateaux qui n’étaient pas tout le temps avec nous là-bas, le Kirkland Lake a passé quelques temps avec nous pendant quelques temps ; alors c’est plutôt monotone. Seulement une fois on peut vraiment dire qu’on pensait avoir eu un contact avec un sous-marin, mais vous devez avoir une preuve irréfutable. Alors comment vous captez une nappe de pétrole ? Ça pouvait être une fausse. On n’a jamais détecté de débris. Tellement souvent je pense on passait à proximité de sous-marins, pas nous, mais d’autres bateaux et tout ça. Jamais la moindre preuve, comment pouvez-vous le revendiquer ? Bon, il y avait un peu d’excitation parfois. Je me souviens très bien d’une fois. On avait été, ça va vous donner une idée de la monotonie, j’ai pris mon quart avec mon copain ou partenaire, John Schultz, et il n’y avait pas eu le moindre mouvement. Un mouvement c’est un changement dans la vitesse des hélices sur le bateau. Ils avaient fait du 80 tr/min toute la nuit. On a commencé à minuit. À presque 4 heures du matin, le signal est descendu du pont, en arrière toute. Bon, on s’est réveillé en vitesse. On était assis là et rien à faire pendant quatre heures. Alors la première chose qu’il nous a fallu faire c’était d’inverser ces moteurs et c’était des gros moteurs à pistons. Les vilebrequins font, je ne sais pas, 3 mètres, 3,20 mètres de haut, et vous devez attraper le levier qui ramène le bateau au point mort supérieur et puis juste tirer d’un coup sec de toutes vos forces. Et ça inverse le mouvement des hélices, n’est-ce pas, allant instantanément d’une direction, alors, et en arrière toute en même temps. Alors on l’inclinait en quelque sorte dans un sens, et jamais. En tout cas, c’était la partie excitante. Le lendemain matin, le capitaine nous a tous fait monter sur le pont et a fait des compliments à la division de la salle des machines, c’est à dire Schultz et moi-même, et il y avait deux salles des machines sur les frégates (vaisseaux d’escorte bien armés), pour le travail exemplaire qu’on avait accompli dans un moment comme ça. Et il allait nous recommander pour une médaille, j’ai, mais je ne crois pas qu’il se soit produit ou passé quoi que ce soit par la suite. Ça s’est juste arrêté. Alors celui-ci a été un moment palpitant. On avait nos rations de rhum ; et Lofty, qui était notre garçon de mess, il était chauffeur, il montait et nous apportait, vous aviez droit à 34 ml, et ça voulait dire que tous les jours on recevait 20 cl à partager entre nous six. Bon, on ne le buvait pas alors on le mettait dans une bouteille et on le gardait pour quand on descendait à terre. Ou bien quand on débarquait à Halifax en particulier, Halifax c’était notre port d’attache. Donc à Halifax, je me souviens des nombreuses fois où on débarquait. Le premier endroit où on se rendait, on versait notre rhum dans des petites bouteilles, des flasques de 400 ml comme on les appelait. Et si vous le disiez à n’importe lequel des potes des docks comme on les appelait, que vous aviez une flasque à vendre, ils vous en donnaient cinq dollars juste comme ça. Vous pouviez acheter ça dans le magasin de spiritueux, si vous pouviez l’avoir pour un dollar. Et alors on vendait ça et puis on sortait en ville avec dix dollars pour deux gars, et avec votre copain vous pouviez passer un bon moment pour dix dollars à Halifax, ou n’importe où ailleurs en fait. On allait à Boston assez souvent et on faisait la même chose là-bas parce que l’alcool était rationné là-bas aussi.