Quand je suis allé outre-mer, je suis parti avec le [RMS] Queen Elizabeth en Écosse et ensuite à Greenock [Scotland] et ensuite à Bournemouth [Angleterre]. Ensuite, j’ai été affecté à l’unité d’entraînement opérationnel. J’avais déjà mon insigne ailé, je l’avais eu au Canada. Je n’avais pas encore été de service jusqu’à ce moment-là. Ensuite, quand on a été affecté à un escadron [Escadron 178, Royal Air Force], on a commencé à piloter. À notre première sortie on a failli se faire descendre, mais je n’en ai pas fait grand cas. En tout cas, j’ai perdu mon équipage, mon pilote est tombé malade et l’équipage s’est dispersé. Ils ont dû se regrouper et former un nouvel équipage. Ensuite, on est allés en Afrique du Nord. C’était le Jour J, le Jour J, le 6 juin je pense [1944 – pendant que d’autres troupes alliées envahissaient la Normandie ce jour-là, la campagne d’Italie était en cours]. Je suis resté jusqu’à la fin de la guerre. J’ai fait un tour complet là-bas et aussi dans toute l’Allemagne et l’Italie. J’étais posté en Italie.
On était basé à Foggia, c’est à peu près à mi-chemin de l’intérieur, près de Bari. On recevait nos ordres de là-bas, jusqu’à la fin de la guerre.
Tout ce dont ils parlaient, c’était de la cible et de l’itinéraire à suivre. Tout le monde devait suivre le même itinéraire, arriver là-bas à l’heure, essayer de ne pas être en retard. Mais en gros, c’était la même chose, vous voyez. Mais on avait d’assez bonnes cibles. On n’est pas allés à Berlin. On est allés à d’autres endroits, Magdeburg, des endroits en Europe, juste les cibles habituelles [l’usine de carburant synthétique de Magdebourg était une cible de choix pour les Alliés qui cherchaient à paralyser l’industrie de carburant chimique de l’Allemagne, indispensable à l’effort de guerre].
L’idée bien sûr était de détruire les routes, de dégager les routes. Le plus drôle dans tout ça, c’est que quand on était en permission, on est revenus à Sorrento et les gens qui reconstruisaient les ponts étaient des femmes. Elles faisaient tout le travail, il n’y avait pas d’hommes. Des dépôts de gare, des gares de triage. Ils ne bombardaient pas les villes; ils essayaient d’aller aux abords des villes, là où il y avait les combats.
J’étais viseur de lance-bombes et bien sûr notre principal objectif était de larguer les bombes sur les cibles et on essayait de faire de notre mieux. Parfois, c’était vraiment difficile, surtout la nuit. Mais on a tous, on s’est débrouillés, et je pense qu’on a fait un bon boulot.
Le jour de la Victoire [Victoire en Europe, le 8 mai 1945], j’étais dans l’escadron, en Italie. On n’a pas pris l’avion ce jour-là. C’était fini. Sauf pour le parachutage de l’approvisionnement.