Project Mémoire

Doug Franks (source primaire)

« Ils se sont pris dans le filet… Parce qu’on y accrochait des canettes donc si elles étaient touchées, ça voulait dire que quelqu’un était là… »

Pour le témoignage complet de M. Franks, veuillez consulter en bas.


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Doug Franks et la section “B” en Inde en 1962.
Doug Franks et la section “B” en Inde en 1962.
Avec la permission du Projet Mémoire
La fraterie, avant la guerre, en 1939 : (de gauche à droite) Ken Franks (16 ans), Vera Franks (14 ans), Doug Franks (19 ans).
La fraterie, avant la guerre, en 1939 : (de gauche à droite) Ken Franks (16 ans), Vera Franks (14 ans), Doug Franks (19 ans).
Avec la permission du Projet Mémoire
Un front d’Arakan photographié par Doug Franks à Burma en 1943.
Un front d’Arakan photographié par Doug Franks à Burma en 1943.
Avec la permission du Projet Mémoire
Doug Franks lors d'une permission en Inde en 1943.
Doug Franks lors d'une permission en Inde en 1943.
Avec la permission du Projet Mémoire
Doug Franks sur une plage de défense à Yorkshire après Dunkerque. On distingue Pat Cunningham en arrière plan. 1940.
Doug Franks sur une plage de défense à Yorkshire après Dunkerque. On distingue Pat Cunningham en arrière plan. 1940.
Avec la permission du Projet Mémoire
Ils se sont pris dans le filet… Parce qu’on y accrochait des canettes donc si elles étaient touchées, ça voulait dire que quelqu’un était là…

Transcription

Douglas Hubert Franks. Je faisais partie de la 393e batterie, du 99e régiment d’artillerie de campagne et de la 2e division britannique.

Nous sommes arrivés en Inde après un voyage de huit semaines depuis l’Angleterre, car nous ne pouvions pas passer par le canal de Suez, encombré de navires coulés. Nous avons donc dû descendre, d’abord en Sierra Leone. Nous sommes descendus à 8 km du rivage parce que les moustiques ne se rendaient pas jusque-là. La malaria était en effet source de grande mortalité chez l’homme blanc. De là, nous sommes allés au Cap. Le camp de base à Bombay était un endroit appelé Amanagir.

Nous avons été la brigade choisie pour arrêter l’invasion des Japonais dans l’Arakhan. Nous devions débarquer sur l’île et effectuer l’assaut. Nous avons reçu l’ordre de faire cet assaut par la terre, car c’était trop dangereux par la mer. Nous avions ce qu’on appelle des canons de paix ou à vis. Ils étaient en dix-huit parties. On pouvait les démonter et les monter sur le dos des mules en gravissant les montagnes. C’est ce que nous avions parce qu’ils étaient plus petits que les pièces de campagne et qu’ils ressemblaient davantage à des obusiers simplement lancés par-dessus la colline. Un canon très précis, mais à très courte portée.

Nous nous sommes déplacés au sud, à un endroit très chaud appelé Makilla. J’étais de garde cette nuit-là et on mettait toujours un fil de fer, sept mètres devant les tranchées et, pour une raison quelconque, les Japonais ont appris à le contourner… « Par ici, Johnny. Par ici. » En bon anglais. On aurait cru que c’étaient des troupes britanniques… juste pour attirer l’attention. Ils sont passés par-dessus le fil… parce qu’on y accrochait des boîtes de conserve ou autre et s’ils le touchaient, on savait donc qu’il y avait quelqu’un… Ailleurs, c’était assez haut pour que les animaux puissent se faufiler en dessous, mais pas les humains. Ils se sont approchés assez près et on les a démasqués, on avait des ordres et ils disaient qu’on ne tire jamais quand on est en garde tant qu’on ne voit pas le blanc des yeux. C’est pour ainsi dire très près quand il fait une nuit noire. Bref, ils ont attaqué à plusieurs. Le type à côté de moi a été abattu. Il a reçu trois balles, une à travers chaque côté de son casque, une à travers sa tête. Un officier japonais m’a frappé avec une épée, a arraché mon casque et m’a sectionné l’épaule. De là, j’ai été évacué par avion, et c’est la dernière chose que j’ai vue. J’ai été renvoyé en Angleterre où on m’a réparé l’épaule. Comme mon unité était encore en Extrême-Orient, j’ai été affecté à une unité de chars de la garde des grenadiers, qui était mobilisée à l’époque. J’étais conducteur de ce qu’on appelle un char Sherman de type Crab qui a un fléau à l’avant pour déclencher les mines.

Nous nous sommes joints au jour J le deuxième jour, nous sommes allés jusqu’au bout quand, enfin, les Allemands ont capitulé.