Project Mémoire

Frank William "Rusty" Ogle (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Frank Ogle a servi dans l'armée canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Frank William (Rusty) Ogle
Frank William (Rusty) Ogle
Etat de service pendant la guerre de Rusty Ogle, remis le 15 avril 1946. M. Ogle a utilisé l'argent pour faire un acompte sur la maison qu'il occupe encore à Calgary, Alberta.
Frank William (Rusty) Ogle
Frank William (Rusty) Ogle
Frank William (Rusty) Ogle
Certificat de Libération de Rusty Ogle, remis le 23 mars 1946.
Frank William (Rusty) Ogle
Frank William (Rusty) Ogle
Frank William (Rusty) Ogle
Médailles de service de Rusty Ogle (de gauche à droite): Étoile 1939-45; Étoile France-Allemagne; Médaille de la Défense; Médaille du Service des Volontaires Canadiens avec fermoir; Médaille de guerre (1939-45).
Frank William (Rusty) Ogle
« C’était absolument dévastateur, c’était à mon avis l’une des périodes les plus terrifiantes de toute la guerre. »

Transcription

Moi j’étais sergent et j’avais un peloton de pièce. Et on vous donnait toujours je pense, (les ordres) venaient toujours de l’état-major, descendait par l’intermédiaire les gradés, jusqu’à la division, jusqu’au régiment, jusqu’à la batterie et puis jusqu’à, il y avait trois troupes dans chaque batterie. On était, et il y avait 6 canons par troupe. Donc à mon avis c’est comme ça que, c’est comme ça que les ordres étaient distribués. Et on vous donnait une certaine zone pour installer votre canon. Et il était de votre responsabilité : de trouver un endroit bien protégé et où vous aviez l’avantage pour exécuter au mieux la tâche à accomplir. C’était votre responsabilité de mettre ce canon et ce peloton de pièce en position. La première chose qu’on faisait c’était de creuser une tranchée étroite, pour nous protéger, parce qu’il y avait toujours beaucoup de tirs provenant des 88 allemands, des canons. Et on devait enterrer notre canon, autant qu’on pouvait, pour le protéger. Et c’était la manière dont on nous ordonnait d’avancer s’il y avait une avancée en cours face à une contre-attaque allemande ou une ligne de défense allemande. C’était ça notre travail au fond. Bon, le premier bombardement qu’on a eu provenant de ce qu’on appelait le « feu allié » c’était juste aux alentours de Caen (Normandie, France), avant qu’on ait pris Caen et ce jour-là on a été bombardé par les américains, l’avion Mitchell, et c’était la première fois qu’on se trouvait exposés aux bombardements alliés. Mais le plus gros c’est arrivé un peu plus bas, entre Caen et Falaise, et vous vous rendez bien compte que c’était une bataille qui avait lieu était tout le long du chemin entre Caen, et l’objectif principal à savoir Falaise. Et je crois qu’on était à peu près à mi-chemin un jour, on allait entamer une grosse attaque, à quatre heures de l’après-midi. Les bombardiers de la RCAF et de la RAF (l’armée de l’air canadienne et l’armée de l’air anglaise), devaient aller bombarder en avant de l’attaque pour amoindrir les défenses des allemands. Et puis à quatre heures, l’attaque devait commencer. On était dans nos positions. Je me souviens d’une escadre de chars qui était entrée dans une zone boisée juste au dessus l’endroit où on se trouvait pour nous protéger et en chemin, les bombardiers sont arrivés, comme on leur en avait donner l’ordre, à peu près à l’heure dite, juste avant quatre heures et ils volaient très bas. Et les deux premières vagues sont allées très au delà et la troisième vague pour une raison ou pour une autre ils ont ouvert les trappes de leurs soutes à bombes et ont bombardé tout près. Et les deux vagues suivantes, ont fait la même chose parce qu’ils avaient suivi la précédente je pense. Et on a passé, oh, je dirais, peut-être, oh ça n’a pas dû être bien long mais ça nous a paru très long, on a passé sans doute une demi-heure avec des bombes qui nous tombaient dessus d’un avion allié. Et ça a fait beaucoup de dégâts, un des moments les plus effrayants de toute la guerre je crois en ce qui me concerne. Et finalement, un de nos avions, un petit avion, ils appelaient ça des avions de repérage, qui a repéré l’ennemi pour nous, ou l’artillerie, il est monté parmi ces avions et d’une manière ou d’une autre les a redirigés. Vers la quatrième vague, ils ont rattrapé le coup et sont partis en avant et, ont arrêté le bombardement. Et ça a été une sacrée expérience le genre auquel vous faisiez référence, c’était très effrayant et ça a causé beaucoup de dommages. Il y a eu un certain nombre des nôtres qui ont été tués et bien d’autres blessés. Je m souviens c’était le 14 août 1944, c’était une sale journée.