Frederick McGuinness a servi dans la Marine royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
En temps de paix, j’étais télégraphiste morse. Alors il était tout à fait naturel que j’aille directement dans le secteur radio. Et c’est là que j’ai passé trois mois, à me former en radio. Je n’avais pas besoin de la formation au morse, c’est sûr, mais il me fallait apprendre comment coder et décoder et des choses de ce type. Et puis en février probablement, notre classe a eu sa remise des diplômes et j’ai entendu quelque chose et j’ai écrit plusieurs fois à ce sujet, j’ai entendu le meilleur discours de remise de diplôme que j’aie jamais entendu de ma vie, ou que quelqu’un ait fait de ma vie, Un des instructeurs a dit, la formation est terminée, maintenant allez faire cette p----- de guerre. Et c’était tout. Et j’ai pensé que c’était remarquable en terme d’économie des mots.
N’importe comment, ensuite il m’a donné un mot et le mot disait, vous avez été transféré ; vous avez été affecté à une station à terre aux Bermudes. Vous allez recevoir une fréquence radio et par périodes de travail de huit heures, vous allez faire une copie de tout ce qui passe sur cette fréquence. Alors j’ai dit, oh, je peux m’occuper de ça. Alors à trois heures de l’après-midi cette après-midi là, j’étais en bas traversant le chantier naval, transportant mes affaires dans mon sac de marin et, mais j’avais un mal de tête épouvantable. Et je suis arrivé, de l’autre côté de l’infirmerie, et je suis entré et j’ai dit, j’ai mal à la tête, pourriez-vous me donner deux aspirines s’il vous plait et le second maître a dit, enlevez votre vareuse. Et j’ai dit, je ne veux pas m’arrêter, je veux seulement deux aspirines mais il a répété ça avec force. Alors j’ai enlevé ma vareuse et j’étais rouge cerise avec la rougeole. Alors ça a été le début de ma carrière dans la marine. Alors je ne suis pas allé aux Bermudes, quelqu’un d’autre y est allé. J’ai été mis en quarantaine pendant deux semaines avec tout un tas de gens terriblement contrariés avec la rougeole. Et je suis sorti de là et j’ai été affecté au NCSM Alachasse.
On avait un capitaine difficile et la difficulté avait à voir avec l’alcool. Parce qu’il était souvent ivre et je parle de ivre à tomber par terre. Et on ne pouvait rien y faire à part faire notre travail du mieux qu’on pouvait. Alors le jour où on a eu des ennuis, c’était le 22 septembre 1940. Capitaine Cyril William Gillingwater-Brown était sur le pont avec mon copain le plus proche, son nom c’était James Moorman et il était d’Ottawa. Et Moorman a dit au capitaine par deux fois qu’il y avait des rochers devant nous et le capitaine s’est mis très en colère après Moorman et l’a envoyé en bas. À quatre heures de l’après-midi à peu près, on a heurté quelque chose mais on a glissé par dessus et puis on est retourné dans l’eau mais entre temps, il n’y avait personne pour surveiller ce vaisseau parce que le capitaine était trop soûl pour savoir ce qu’il faisait. Alors on a navigué pendant une vingtaine de minutes environ et puis on est rentré dans quelque chose avec un sérieux boum.
On a dormi toute la nuit là pour dormir parce qu’on ne pouvait aller nulle part et le lendemain, un de nos bâtiments frères nous a envoyé une barque, ou un canot de sauvetage avec un énorme rouleau de câble. Et ils se sont dépêchés d’aller jusqu’aux bollards à l’arrière de notre vaisseau puis de le rapporter sur le NCSM Adversus, qui a commencé à envoyer de la pression. Et notre bateau ne bougeait pas et ce qu’ils ne savaient pas et qu’on ne savait pas non plus c’est qu’on s’était empalés, les rochers ressortaient à travers le fond. Et alors après un moment, la tension est devenue plus forte sur le câble et il a craqué tout au bout et il est allé très haut en l’air et je peux encore le visualiser, et il est revenu et il a emporté le mât, projecteur, bastingage, il a tout emporté et ensuite il a heurté cinq d’entre nous. Et mon ami Moorman, a perdu une jambe, il avait une fracture à la cuisse et tout un tas de coupures et de bleus. Et un groupe de l’armée de terre est apparu venant du détachement voisin, ils nous ont attachés sur des brancards et nous ont emmenés à l’hôpital Ste Martha à Antigonish (Nouvelle-Écosse). Et ils nous ont gardés là-bas pendant une journée et le jour suivant, ils nous ont transportés à Halifax pour subir une opération.
Alors en tout cas, je suis entré à l’hôpital de Camp Hill (Halifax) en septembre 1940 et j’y suis resté jusqu’au mois de juin 1941. Et pendant cette période, j’ai eu la diphtérie, la scarlatine, qu’est-ce que c’est la maladie des os ? L’ostéomyélite, vous la mentionnez, et je l’ai eue. Et je continuais à perdre la bataille de toute façon. Et puis un jour ils ont dit, vous pouvez rentrer chez vous maintenant.