Project Mémoire

George Apps

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Certificat de service. Historique du photographe George Apps indiquant ses qualifications et les bâteaux dans lesquels il a servi de 1944 à 1946.
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Photographie contemporaine de George Apps, 1987.
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Photo de classe du HMS Royal Arthur, Skegness, Angleterre, mai 1944, prise après avoir reçu kit.
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George Apps en 1946.
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On avait l’habitude de regarder ça à l’extérieur et un jour, les allemands sont descendus et ont arrosé à la mitrailleuse les gens dans les champs aux alentours.

Oui, je m’appelle George Apps, je suis né à Londres en Angleterre en 1926. Je suppose que la marine a fait partie de ma vie depuis le début. Mon père a fait la Première Guerre mondiale, il était toubib dans l’armée. Mais il a passé le plus clair de son temps sur les bâtiments hospitaliers et il était très vivement intéressé par la marine. En Grande-Bretagne, chaque année, la marine a quelque chose qu’ils appellent « La semaine de la marine » et j’étais toujours du voyage pour descendre au chantier naval de la marine regarder les navires. Et je suppose que la chose qui m’impressionnait vraiment c’était la propreté des bateaux. Il étaient toujours impeccables. Mais ce n’est qu’après avoir rejoint la marine que j’ai découvert qui s’occupait des les rendre impeccables. Et quand la guerre a commencé, je, j’étais très jeune. Je n’étais même pas encore un adolescent, et deux ou trois d’entre nous à l’école où j’allais on s’était portés volontaires, mais on nous avait dit de revenir quand on serait un peu plus vieux.

Je crois qu’après avoir quitté l’école, j’ai travaillé dans un cinéma pendant un an à peu près, jusqu’à ce que j’aies l’âge de m’engager dans la marine. Et les actualités, ça me fascinait je suppose tous ces gens qui y étaient et qui faisait des reportages sur ce qui se passait. Et je pensais « Mince alors, c’est ça que je veux faire. Je prendrai des photos au lieu de tirer sur des gens. » Il y avait toujours des photographes sur les porte-avions et ils prenaient des photos de l’avion pendant qu’il s’en allait ou qu’il rentraient de ses différentes sortie, ben quand ils étaient après, les U-boots.

On avait aussi des caméras sur les avions et on filmait pendant qu’un avion attaquait un U-boot. Le film était traité directement à bord par le département photo et ensuite protégé de manière à ce que les pilotes et les équipages puissent voir exactement comment leur attaque avait eu lieu. Et s’ils avaient fait une erreur, ils pouvaient la corriger la fois d’après.

La plupart des miennes c’était des accidents d’avion ou des dégâts des trucs comme ça. Des photos de, photos publicitaires. Au moment du Jour de la Victoire en Europe, j’étais comme je l’ai dit, en Inde et on a fait un grand défilé au centre ville dans les détachements, et on photographiait les défilés et les dignitaires en visite. C’était plus un travail de relations publiques alors, que je faisais, plus que n’importe quoi d’autre. La même chose que quand on a évacué les réfugiés hollandais de Java, on avait les femmes et les enfants à bord, et aussi des hommes et on a aménagé le pont d’envol. On n’avait pas d’avions à bord, le pont avait été aménagé avec des balançoires et des jeux de bascule et plein d’autres choses pour les enfants puissent jouer avec. Et on a pris des photos des enfants et de leurs parents qui s’amusaient bien, ou tout au moins qui avaient l’air de bien s’amuser.

Quand je, quand j’ai commencé mes cours de photo, je peux regarder en arrière et dire qu’on utilisait des plaques de verre et ça peut paraître antique, mais ils, c’était une des choses qu’on devait utiliser. Et quand on avait fini un devoir, on devait gratter les émulsions pour nettoyer les plaques, et elles étaient renvoyées pour être utilisées à nouveau. La pellicule ou les bobines de film qu’on utilisait dans les appareils il y a quelques années était très difficiles à obtenir, parce que certains produits qui composaient l’émulsion de la pellicule je crois servaient aussi à la fabrication des munitions et des explosifs.

Au fond, j’en ai vu plus sur la guerre avant de m’être engagé dans la marine que j’en ai vu avec la marine parce que juste avant que la guerre commence, j’avais été, mais pas pendant mon adolescence, j’allais encore à l’école et j’habitais à Londres. On nous avait évacués de la ville, et en 1940, 1940 je crois que c’était, pendant la bataille d’Angleterre, une bonne partie s’est passée juste au dessus de nos têtes et on regardait les avions se tirer dessus. Quand un avion était endommagé et que le pilote sautait en parachute, on voyait le pilote et si c’était un allemand, on applaudissait. Et on était très choqués quand on voyait le, un pilote allié sauter et de voir la mitrailleuse des allemands lui tirer dessus. Ce n’était pas quelque chose de très agréable d’avoir à regarder ça. Bon, on n’était pas obligés de regarder mais on le faisait. On avait l’habitude de regarder ça à l’extérieur et un jour, les allemands sont descendus et ont arrosé à la mitrailleuse les gens dans les champs aux alentours, alors ça, ça a été fini pour nous de regarder la bataille d’Angleterre de dehors.

J’ai fait partie d’une équipe de recherche. L’un des pilotes allemands avait sauté en parachute et c’est une histoire d’horreur parce qu’on a aidé la police ou l’armée à rechercher ce pilote parce que là où on était, une zone très boisée, et nos hommes ont trouvé le pilote et il était accroché dans les arbres et ce n’était pas joli à voir. Il y avait des tas de morceaux partout dans les branches des arbres. Encore une fois, en utilisant les actualités comme exemple, on a vu l’armée en France qui avait de la boue jusqu’aux genoux et les véhicules coincés dans la boue et les gens des forces aériennes qui sortaient de leurs avions en parachute et qui se faisaient tirer dessus. J’ai vu ça. Et ensuite j’ai pensé à ces bateaux tout propres et j’ai pensé, bon, c’est sans doute là où je vais aller, dans la marine. Et j’ai dit, ce n’est qu’après avoir rejoint la marine, que j’ai compris qui s’occupait de les maintenir tout propres.