Gordon Hendery (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Gordon Hendery (source primaire)

« La nuit du 5 juin, on leur a donné un repas chaud parce qu’on savait que ce serait le dernier qu'ils mangeraient avant un long moment. »

Pour le témoignage complet de M. Hendery, veuillez consulter en bas.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Des soldats canadiens surveillant des prisonniers de guerre allemands en août 1944.
Des soldats canadiens surveillant des prisonniers de guerre allemands en août 1944.
Avec la permission de Gordon Hendery
Des prisonniers de guerre à Syracuse, Sicile en juillet 1943.
Des prisonniers de guerre à Syracuse, Sicile en juillet 1943.
Avec la permission de Gordon Hendery
Préparatifs du débarquement du Jour-J, 6 juin 1944.
Préparatifs du débarquement du Jour-J, 6 juin 1944.
Avec la permission de Gordon Hendery
Gordon Hendery à Corfou en Grèce, Noël 1944.
Gordon Hendery à Corfou en Grèce, Noël 1944.
Avec la permission de Gordon Hendery
La nuit du 5 juin, on leur a donné un repas chaud parce qu’on savait que ce serait le dernier qu'ils mangeraient avant un long moment.

Transcription

Dès le tout début, les troupes que nous prenions à bord étaient les Canadiens écossais, de Vancouver, et le North Nova Scotia Regiment des Maritimes. Ce sont les gars que nous entraînions à bord pendant deux semaines afin de les préparer au jour J. Le débarquement allait avoir lieu le 5 juin, mais il a été annulé à cause de la mauvaise température et a finalement eu lieu le 6 juin. Nous avons été un groupe de débarquement très efficace. Les gars savaient exactement sur quelle péniche de débarquement ils allaient embarquer et où ils allaient s’asseoir.

La nuit du 5 juin, nous leur avons offert un repas chaud, car nous savions que c’était le dernier qu’ils auraient pour un bon bout de temps. Je n’ai pas dormi cette nuit-là. Je marchais de long en large sur le pont et j’ai remarqué qu’un bon nombre d’officiers écrivaient des lettres à leurs êtres chers. Tout le monde s’est levé à trois heures du matin, a déjeuné, et tout le monde était très excité et très tranquille. Nous avons fait monter les gars dans la péniche de débarquement et les avons descendus à l’eau.

Nous allions arriver sur la terre à la plage Mike et à la plage Nan. Alors que nos huit péniches se sont remplies de nos hommes et que les troupes ont avancé vers la côte, c’est devenu le pandémonium. Les gros navires et tous les navires avec des canons ont commencé à bombarder la plage afin de la préparer pour le débarquement. Mais nous savions très bien par expérience que peu importe combien les bateaux bombardaient les plages, il y avait toujours des tirs déplaisants qui nous accueillaient lorsque nous arrivions. En chemin vers la plage, la mer était très houleuse et, malheureusement, les gars avaient le mal de mer, car ils avaient beaucoup mangé le soir précédent. Mais une chose merveilleuse s’est produite lorsque, en chemin, un sergent s’est levé sur le bout du pont et s'est mis à chanter Roll Out the Barrel. Et nous nous sommes tous joints à lui. Pour un instant, la peur avait quitté les visages des garçons et nous souriions tous.

Alors que nous sommes arrivés… nous nous sommes rapprochés de la plage, nous pouvions voir un bâtiment qui était le point de repère vers lequel nous nous dirigions. Mais en chemin, nous pouvions voir ces mines qui étaient sur l’eau, et s’il fallait que nous les touchions, nous aurions été réduits en morceaux. Nous avons frayé notre chemin jusqu’à la plage en évitant les mines et nous avons baissé l’aviron. Malheureusement, la péniche de débarquement a heurté un obstacle sous l’eau et nous sommes restés pris. Et les gars ont dû sauter à l’eau qui allait jusqu’à leur taille. Plusieurs navires avaient eu le même problème. Pouvez-vous imaginer être effrayé et malade et devoir sauter à l’eau avec vos armes et votre sac sur le dos afin de faire face à l’ennemi? C’est ce que ces hommes ont dû faire. Nous avons vu quelques gars succomber aux tirs de mortier depuis la plage, mais nous ne pouvions rien faire.

Nous devions sortir de là au plus vite, car il y avait d’autres péniches qui nous suivaient pour débarquer leurs troupes aussi. Nous avons finalement quitté la plage pour retourner sur notre navire, le HMCS Prince Henry, et lorsque je suis monté à bord, j’ai été interpellé par une de nos journalistes, Scott Young. Nous lui avons dit ce qui s’était passé. Et Matthew Halton, un annonceur de la BBC a annoncé qu’il y avait eu un débarquement, et a mentionné notre péniche de débarquement qui avait été sur la plage et mon nom a été mentionné, donc ma famille a su que j’étais en sécurité.

Liens externes