Jan Karol John Szklarz a rejoint l’armée polonaise en 1940 et a été fait prisonnier par l’armée allemande. Écouter et lire son témoignage complet ci-dessous.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Je me suis engagé dans l’armée polonaise, la 1ère division des grenadiers polonais en France. Et en 1940, en juin, nous sommes partis combattre les allemands. L’armée française s’est retirée, le 17 juin et on s’est battus jusqu’au 31 juin. Puis, l’armée allemande nous a encerclés et nous a emmené, la division toute entière, à la prison. J’étais là-bas, ils ne nous ont pas donné à manger, rien du tout, alors trois jours sans eau, sans ça et je suis tombé très malade. Ensuite ce que je, ils ont emmenés une centaine d’entre nous à Strasbourg, et à Strasbourg, on était censés être dans une caserne de l’armée. Alors j’étais tellement malade qu’ils ont dû m’envoyer dans un hôpital français à Strasbourg. J’y ai passé quatre semaines et j’allais mieux et les français étaient, le personnel médical a été renvoyé, renvoyé de l’hôpital, et ils ont demandé si je connaissais quelqu’un qui était dans le médical. Et j’ai dit, j’ai un certificat, j’ai fini mes études, secouriste en Pologne. Alors j’ai été le premier à préparer l’hôpital pour les prisonniers polonais de Strasbourg, Lager Lazarett.
Après ça j’y suis resté pendant, dans le bureau et ensuite je me suis attribué le poste d’infirmier en chef dans les services de médecine. Et puis étant présent, quand les allemands ont attaqué les russes, ils ont commencé à amener les soldats russes à l’hôpital. Et à l’hôpital ils traitaient les russes très mal. Ils ne leur donnaient rien du tout. La moitié d’un repas, voilà tout ce qu’on nous donnait. Et moi je comprends un peu le russe alors j’allais avec les soldats allemands pour changer les pansements ou quelque chose comme ça là-bas.
Il y en avait entre 20 et 25 qui mouraient chaque jour, et le camion allemand venait, les prenait et sans doute allait les brûler en dehors de la ville. Alors ils ont gardé leurs soldats jusqu’en 1942 le typhus s’est propagé à l’hôpital. Alors ils m’ont emmené avec 10 soldats –des infirmiers à Mutzig en Alsace, pour préparer l’hôpital pour les soldats russes, les blessés. Alors je suis allé là-bas et trois jours après ça, trois d’entre nous se sont enfuit du camp et on a eu tellement de chance qu’après disons une demie heure, une section de soldats allemands et trois voitures sont venus à notre rencontre, il n’y avait rien, juste un petit buisson. Alors on est allé sous ce buisson et cette fois, quand les soldats nous regardaient, la voiture venait de derrière alors le soldat a sorti sa tête, l’a tournée et s’est penché en arrière. Quand on était à Mutzig, trois d’entre nous se sont échappés et au lieu d’aller en France pas occupée, on est retourné à Strasbourg.
Et puis on est allé à l’église. Et l’église nous a aidé là-bas, nous a mis dans un train et on a traversé la France occupée et puis la France libre. On avait un docteur Hortinski, je travaillais avec lui aussi, alors on prépare, vous voyez, on essaye de faire de notre mieux pour voir si quelqu’un veut s’enfuir et, bon, c’était notre manière à nous de l’aider. Et à côté de ça, quand je viens à l’hôpital, l’hôpital qui était pour des gens plus âgés et ils avaient là-bas, des vêtements, des uniformes. Alors depuis le début les allemands ne savaient même pas qu’ils avaient ces vêtement là-bas, les uniformes. Alors on a donné à cinq ou six prisonniers ces uniformes et quelques uns sont partis se sont échappés avec les uniformes. Mais ils en ont attrapé un aussi et ils lui demandent, où est-ce que tu as eu cet uniforme. Et il a dit, bon, quand j’étais à l’hôpital, je suis allé me servir moi-même. Vous deviez tout essayer, vous voyez, quand vous… Vous voyez, je n’avais pas peur. Je faisais mon travail, que je risque d’être tué ou pas.