Kenneth Daynard (Source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Kenneth Daynard (Source primaire)

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

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Kenneth Daynard au Monument Commémoratif de Guerre de Ottawa en 2000.

(Avec la permission du Projet Mémoire/Kenneth Daynard)

"On nous a mis sur des navires sans nous dire où nous allions, mais nous étions là pour à peu près quatre jours."

Transcription

Je m’appelle Ken Daynard. Mon numéro de service était B142756. Je me suis joint à l’armée à Toronto au mois de jan-vier 1943. J’ai fait mon entraînement de base à Simcoe, en Ontario, et mon entraînement avancé à Camp Borden, puis je suis allé à Prince-Rupert jusqu’à ce que j’aie l’âge de dix-neuf ans.

Je suis allé outre-mer en Île-de-France, et me suis retrouvé au sein des Royal Winnipeg Rifles. On nous a mis sur des navires sans nous dire où nous allions, mais nous étions là pour à peu près quatre jours. Puis, le 5 juin, nous avons pris la mer. On nous a alors informés que nous allions en Normandie. J’ai dé-barqué au jour J. J’étais avec la compagnie de réserve. Mon ini-tiation a été de me faire mitrailler par deux Me-109s – Messerschmitts. Bienvenue en Normandie.

Lorsque nous sommes entrés dans les terres, nous avons ren-contré des prisonniers de guerre qui étaient assis sur le bord de la route. Je me suis allumé une cigarette et l’un d’entre eux s’est levé pour me demander du feu et s’est fait dire de s’asseoir. Lorsque je suis parti, je lui ai lancé un carton d’allumette, et avec un grand sourire, il m’a dit « Danke! Danke! ».

Ma petite anecdote suivante est relative à la pose de mines. On nous a fait monter dans trois camions, puis nous avons roulé pendant un bout, et lorsque nous nous sommes arrêtés et avons commencé à décharger les mines, quelqu’un a demandé: « Quand avons-nous commencé à attacher des side-cars à nos motos? ». Le sergent responsable a jeté un regard puis a dit: « Mon Dieu! C’est un Allemand! ». 

J’ai été envoyé en poste avec le mitrailleur Bren de notre unité pour la nuit. Pendant la nuit, il a été tiré par un tueur d’élite et au matin, Mickey Austin, le sergent majeur du régiment est passé et s’est demandé pourquoi il dormait. Il l’a brassé et le gars est tombé, mort. Mickey Austin a donc mis le Bren sur mon épaule, au travers de la haie, et a tué le tireur d’élite. Puis il m’a dit: « Ramasse le Bren et viens avec moi », et nous sommes retournés sur les lignes de la compagnie. Après ça, je suis deve-nu le mitrailleur de l’unité. 

L’épisode suivant a eu lieu à l’aéroport de Carpiquet. Nous étions dans les tranchées et recevions des tirs d’obus et de mortier constamment durant toute la nuit. À un certain mo-ment durant la nuit, un obus est tombé, mais n’a pas détonné. Il a poussé le côté de ma tranchée, couvrant mon deuxième mi-trailleur. Il était recouvert de terre. Je l’ai déterré avec mes mains, et lorsque je l’ai fait sortir, il m’a regardé et a dit: « Bon Dieu! Il s’en est fallu de peu! ».  

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