Project Mémoire

Lloyd Gordon Queen (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Lloyd Queen a servi dans l'Armée canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

L'Institut Historica-Dominion
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Lloyd Queen à la résidence des anciens combattants de Sunnybrook, Ontario, le 25 janvier 2010.
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Lloyd Queen
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La transcription en français n’est pas disponible en ce moment. Veuillez consulter la transcription en anglais.
Lloyd Queen
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Médailles de Lloyd Queen (de gauche à droite): Croix de guerre; Étoile 1939-45; Étoile France-Allemagne; Médaille de la Défense; Médaille du Service des Volontaires Canadiens; Médaille de guerre (1939-45).
Lloyd Queen
Et il y avait environ 30 chars, avec un soldat par char. C’était considéré comme plutôt inhabituel pour moi, comme pour tout capitaine, de jouer un rôle aussi important.

Transcription

Gordon, Lloyd Gordon Queen, Fort Garry Horse [Régiment blindé] mais principalement l’escadron B. J’ai été à camp Borden pendant un bon moment. C’était bien avant le jour J. Et en réalité, j’attendais seulement de passer à l’action. Et alors j’ai commencé comme soldat de cavalerie et j’ai fait différentes formations. Finalement ils m’ont envoyé à Gordon Head en Colombie Britannique comme cadet. Mais j’ai passé trois mois à Gordon Head, et puis je suis passé sous-lieutenant. C’est ce que j’ai reçu de Gordon Head. Ensuite on m’a renvoyé à camp Borden et on a suivi ce qui s’appelle l’instruction avancée et je suis passé lieutenant. J’ai attendu, et attendu, et attendu pour aller outre-mer et ça c’était en 1941/42 et il ne se passait pas encore grand-chose en ce qui nous concernait. Mais finalement, je suis arrivé outre-mer et pour faire court voilà en bref l’histoire, j’étais affecté au Fort Garry Horse et j’y suis allé, pas le jour J, mais le régiment, évidemment, est allé là-bas le jour J, mais moi j’y suis allé deux jours plus tard parce qu’il y avait quelques pertes juste le jour J, et j’y suis allé après. Alors après j’ai été avec le régiment à travers toute la Normandie pendant un mois. Oh, et après j’ai été blessé. Ouais. Alors je suis retourné en Angleterre et j’ai travaillé là-bas pendant quelques temps dans la CACRU n°2 [Unité de renfort du corps blindé canadien], qui est une unité de renfort et dès que j’en ai été capable, je suis retourné dans mon régiment. Alors après je me suis battu dans toute la Normandie, suis remonté en direction de Carpiquet et il y a eu un combat intéressant là-bas où j’étais. Et c’était, oh, et voilà comment ça s’est passé le combat dans lequel j’étais. Les blindés de l’armée canadienne étaient en train d’être déplacés vers les terres en hauteur au dessus du Rhin. Et alors mon régiment était une de ces lignes. Il y avait quatre lignes, à plusieurs kilomètres d’intervalle. La notre c’était la centrale. Et alors on m’avait demandé si je voulais commander le régiment. Et il y avait une trentaine de chars environ avec une troupe dans chacun d’eux. C’était quelque chose d’assez inhabituel parce que pour moi, pour n’importe quel capitaine d’avoir eu un rôle aussi important. Mais on m’avait demandé de le faire et je l’ai fait. Alors on est monté. Je me rappelle être parti assez tôt le matin, remonter ce terrain en pente, qui conduisait sur le promontoire au dessus du Rhin. Et en chemin mon char a été détruit, alors j’en suis sorti à toute vitesse et aussi avec lui il y avait la petite troupe à l’arrière de mon char avec un officier. Alors je suis monté sur un autre char et on a conduit jusqu’au promontoire, et puis tous les autres chars ont suivi donc toutes ces troupes étaient sur ce promontoire qui donnait sur le Rhin. Alors le jour suivant, ces troupes ont traversé le Rhin pour aller en Allemagne et les chars, ils n’étaient pas prêts pour nous encore, et on est reparti dans la réserve. Donc c’est juste après, pendant cette période, que j’ai participé au combat pendant un moment, plusieurs mois. Et en y repensant, je crois que j’étais presque au bout du rouleau et parce qu’ils m’ont renvoyé en Angleterre, et c’est juste à ce moment-là qu’on m’a fait savoir que j’avais reçu la croix militaire. Alors je suis allé au palais de Buckingham et c’est le roi George VI qui me l’a remise et ça a été une cérémonie très intéressante. Dans le même groupe, celui avec lequel j’ai eu ma croix militaire, il y avait un jeune major-général qui était vraiment, je pense, le premier à recevoir l’annonce de cette particulière investiture. Il s’appelait D.C. Spry, S-P-R-Y. Et on devait lui remettre une médaille de l’Ordre du service distingué [DSO]. Alors on a papoté brièvement pendant qu’on attendait la suite et il a dit : « Est-ce que ça vous plairait de travailler pour moi ? » Et j’ai répondu : « Et bien, ça m’irait très bien. » J’ai dit : « Je dois vous prévenir que ma femme se trouve à Aberdeen avec notre premier enfant, notre premier garçon. » Et je ne savais pas encore qu’on en aurait huit de plus. (rires) Mais j’ai dit : « Je pense que ce serait très bien. » Alors j’ai travaillé pour lui avec un ADC, un aide de camp pendant, bon, une année environ. Et ça a été une expérience très intéressante parce que j’ai rencontré le commandant des différents régiments, et c’était une réception très officielle. Et habiter dans ce magnifique manoir juste aux abords d’Aldershot, on avait tout ce qu’il y avait de mieux. Et ça m’a presque emmené jusqu’à la fin de la guerre. Entre temps, ma femme avait reçu son diplôme. Elle avait déjà une licence, mais elle a fait sa maîtrise à Aberdeen et on est tous repartis au Canada. Je me suis engagé dans l’armée parce que je sentais que je, comme tous les jeunes canadiens, j’avais une obligation, il y avait quelque chose à faire. Alors j’étais content de faire ça. Et j’étais entouré de gens comme moi qui voulaient aller se battre.