Norman Heide (la guerre de Corée) (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Norman Heide (la guerre de Corée) (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Norman Heide servit à bord du NCSM Sioux pendant la guerre de Corée. Le Sioux apporta son soutien naval pour les débarquements amphibies lors de la Bataille d’Inchon qui fit basculer l’équilibre des forces. De plus, le navire conduisait des opérations d’interception contre les navires ennemis et aussi des raids de sabotage attaquant les routes de ravitaillement vitales le long des côtes coréennes.
Norman Heide
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La transcription en français n’est pas disponible en ce moment. Veuillez consulter la transcription en anglais.
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Norman Heide
On surveillait les trains de l’ennemi transportant des denrées de guerre, des soldats, etc. La zone qu’on patrouillait faisait environ une quinzaine de kilomètres de long, on faisait la navette, constamment. Lors d’une patrouille précédente, on avait eu un train entre les tunnels et on avait détruit tous les wagons de marchandises.
J’étais dans la division des tracés radars de la Marine à bord du NCSM Sioux. Mes tâches particulières c’était de faire marcher les différents systèmes radars sur le navire, et aussi faire les tracés pour les navires, les avions et les sous-marins au centre d’informations de combat en haut. Je travaillais comme timonier pour le compte du navigateur, et mes tâches consistaient à lui prêter assistance en relevant la position des étoiles, etc., et je m’occupais aussi de reporter les corrections sur la carte. Par exemple, dans un avis aux navigateurs on nous signalait les bateaux coulés, l’endroit où ils se trouvaient. Il fallait les reporter sur les cartes. Et on recevait aussi des renseignements de différentes sources à propos des champs de mines qui avaient été essaimées dans l’eau et il fallait les mentionner sur les cartes elles aussi. Mon poste de combat se trouvait en haut sur le pont et notre pont était à ciel ouvert. Il n’était pas couvert, pas de toit ni quoi que ce soit, ouvert à tout vent. Juste avant l’invasion d’Inchon, qui s’est produite en [septembre] 1950, je crois, il y avait une position d’artillerie à l’extérieur du port sur le côté gauche. Et ça a été notre boulot, pendant deux jours. On avait d’ailleurs tiré là-dessus avant, quand elle était encore en pleine construction et pas mal de travailleurs avaient été tués cette fois-là je me souviens. Ils avaient un avion d’observation qui survolait l’endroit et il nous en faisait le compte-rendu. Donc, apparemment, ils étaient en train de reconstruire la position, ou alors ils l’avaient reconstruite donc on y est retournés juste avant l’invasion d’Inchon et on l’a complètement détruite. On patrouillait sur la côte est de la Corée. C’était vers la fin du mois de juillet 1951 et on se trouvait à une région entre un endroit qui s’appelait Sŏngjin et Chaho et entre ces deux villes il y avait cinq tunnels ferroviaires et chaque tunnel était appelé un paquet. Ça allait du paquet numéro 1 au paquet numéro 5. Le paquet numéro 1 était celui qui se trouvait le plus au Nord et il y avait en gros une douzaine de kilomètres à peu près entre eux. On s’occupait du paquet numéro 5 et on surveillait les trains de l’ennemi transportant des denrées de guerre, des soldats, etc. La zone qu’on patrouillait faisait environ une quinzaine de kilomètres de long, on faisait la navette, constamment. Lors d’une patrouille précédente, on avait eu un train entre les tunnels et on avait détruit tous les wagons de marchandises, etc., et on pouvait tout voir depuis le pont, vous voyez, comme il n’était pas couvert du tout. On avait tiré sur des cibles aussi lors de cette patrouille et ces cibles étaient juste au-delà de la première chaine de montagnes. En fait, il s’agissait de collines. Parce qu’on avait un Cessna d’observation et il nous donnait la portée et les relèvements pour les différentes cibles et on avait une carte identique pour les bombardements sur le navire et on est restés particulièrement actifs pendant des jours et des jours. En tout cas, on avait un train coincé dans le paquet numéro 5, dans le tunnel numéro 5. On pouvait voir la fumée qui en sortait. C’était de vieux trains. Ils marchaient au bois et au charbon et Dieu sait quoi encore. Alors on a fait parvenir l’information de bateau en bateau, du bateau à l’avion, comme quoi il y avait un train dans le paquet numéro 5. Et peu après, on a entendu un avion, un avion à hélice, un avion de la Deuxième Guerre mondiale, on était encore pendant la période de transition en Corée. On avait des avions datant de la Deuxième Guerre mondiale et aussi des avions à réaction, mais celui-là c’était un de la Deuxième Guerre mondiale. Je crois que c’était un Corsair. Et il arrivait dans notre direction et je me souviens que j’étais sur le pont et j’ai regardé en l’air et j’ai vu cette énorme masse jaune-orangée qui ressemblait à une grosse torpille suspendue sous son ventre et j’ai pensé, mon Dieu qu’est-ce que c’est que ça? Il faisait des cercles et il est descendu assez bas, juste au-dessus des rails de chemin de fer, parallèle aux rails, et il s’est dirigé droit sur l’entrée du tunnel, à l’endroit où ce train crachait de la fumée. Et on pensait qu’il allait simplement largué sa torpille et repartir, mais non, il est allé s’écraser, juste sur l’entrée du tunnel et il y a eu une explosion énorme et il a complètement bouché l’entrée du tunnel. On a cru qu’il s’agissait d’un pilote kamikaze, mais un peu plus tard, on a appris qu’il y avait un porte-avions dans le coin. La plupart des porte-avions restaient éloignés du rivage à cause des batteries. Les batteries ennemies sur le rivage pouvaient leur tirer dessus. Mais sur ce porte-avions, ils avaient placé une caméra dans le nez du Corsair et ils ont fait décoller l’avion avec une télécommande et ils regardaient ce qui se passait sur un écran de télévision et il était contrôlé par quelqu’un. Cet appareil était contrôlé par un commutateur à bascule ou un levier qui a dirigé l’appareil jusqu’à l’entrée du tunnel. Tout simplement incroyable.