Project Mémoire

Reg Blundell (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Reg Blundell a servi dans l'Aviation royale canadienne (ARC) pendant la Deuxième Guerre mondiale. Vous pouvez lire et écouter le témoignage de Reg Blundell ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


Reg Blundell
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Jim McCarthy et John Ambrust debout devant un bombardier Lancaster. Ces deux hommes étaient les tireurs (milieu et arrière) de l'équipage de Reg Blundell. Ils ont tous les survécu à la guerre mais M. Blundell a perdu contact avec eux.
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Escadron 429 de la RCAF, groupe de commande de bombardiers No. 6, stationné à Leeming, York, Angleterre.
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Reg Blundell, navigateur, et ses camarades membres de l'escadron 429 "Bison" de la RCAF, groupe No. 6, à l'extérieur du bombardier Lancaster. L'équipage vient juste de retourner d'opérations quand cette photo a été prise.
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Reg Blundell et M. Barlow debout à côté d'un avion d'entraînement Anson. M. Barlow a été tué plus tard lors d'un atterrissage.
Reg Blundell

Transcription

Je m’appelle Reg Blundell. Je suis un navigateur de l’ARC pour les bombardiers lourds. Je vais commencer par mes premières années. Je suis né à Londres, en Angleterre, en 1913. Mon père a été tué dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, laissant les quatre enfants que nous étions avec notre mère. En 1919, nous avons immigré au Canada, à Montréal. En 1928, j’ai travaillé en usine, ce qui était très courant à l’époque. Si une veuve n’avait qu’une pension britannique pour vivre, les quatre enfants devraient commencer à travailler très tôt. J’ai donc commencé à travailler à l’âge de 15 ans. J’ai travaillé neuf ans dans une entreprise, puis j’ai changé en 1937. Nous arrivons aux années de guerre. Je travaillais pour Northern Telecom au service de la défense, à concevoir et fabriquer l’équipement de guerre nécessaire. En 1942, je me suis enrôlé dans l’ARC à 29 ans. Je suis passé du dépôt Manning à Montréal, à l’école d’instruction no 1 sur Avenue Road, à Toronto. Puis aux vols légers d’appareils Avro-Ansons à London, Ontario (école no 4 des opérations de l’air). J’ai finalement trouvé ma place dans l’escadron no 429 Bison, basé à Leeming, dans le Yorkshire, où j’ai piloté successivement des Wellington, des Halifax et des Lancaster. J’ai effectué dix-huit missions pendant la guerre. C’était principalement des bombardements traditionnels de nuit sur les industries stratégiques de la Ruhr et du Rhin. Il y a eu trois ou quatre voyages de routine, qui consistent à lancer des mines dans les eaux ennemies. J’ai connu plusieurs épisodes marquants. Des avions ont explosé devant moi… trois devant moi lorsque nous décollions un jour, et mon radiotélégraphiste et moi-même avons dû porter le cercueil de nos bons amis qui s’étaient entraînés avec nous dans l’Ontario. D’autres incidents importants sont survenus lors de mes deuxième et troisième opérations. Nous avons été attaqués par l’ennemi. Le jour de la Victoire en Europe, d’après mon journal de bord, nous ramenions des prisonniers de guerre alliés qui avaient été incarcérés pendant environ cinq ans dans la région de la Crète. Nous ramenions vingt-quatre prisonniers à la fois à bord de notre Lancaster, qui était dépouillé; seuls trois membres de l’équipage se rendaient dans les bases situées près de Bruxelles et de Paris pour ramener ces pauvres types. Ils avaient passé cinq ans en prison et n’étaient même plus l’ombre d’eux-mêmes. C’est un moment poignant dont je me souviens. L’escadron Bison a été choisi comme une sorte d’escadron de nettoyage, où nous avons démobilisé toutes les bombes du groupe canadien no 6 pour les larguer dans la mer du Nord. Tout ça pendant notre retour à la maison.

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