Project Mémoire

Russ Hellard (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Russ Hellard a servi dans le théâtre du Pacifique avec le Corps royal canadien des transmissions, prêté au gouvernement australien, travaillant sur le radar.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Russ Hellard
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M. Hellard opération des équipements radio dans le théâtre du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale.
Russ Hellard
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Des collègues de M. Hellard en Australie pendant la guerre.
Russ Hellard
M. Russ Hellard, novembre 2011.
Russ Hellard
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M. Hellard pendant son entraînement avec le Corps Royal canadien des signaleurs.
Russ Hellard
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Un ami de M. Hellard grimpant dans un palmier pendant la guerre.
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Or, on avait pris la relève de ce camp et les Australiens étaient montés dans les îles et ils faisaient la même chose, ils écoutaient les transmissions, locales, des petits groupes de communications japonais.

Transcription

À Darwin (Australie), on a pris la relève dans un camp australien (M. Hellard a servi dans le théâtre du Pacifique avec le Corps royal canadien des transmissions). Or, les Australiens avaient installé cette station de surveillance avec le, je crois qu’il y avait 20, 24 stations et chacune d’elle avait deux radios, une couvrant les transmissions japonaises de chaque côté, et ils avaient un horaire, par exemple 5 heures, assurément. Alors chacun surveillait quelque chose qui se passait, peu importe, dans les îles au nord de l’Australie là où les combats se déroulaient.

Or, on avait pris la relève de ce camp et les Australiens étaient montés dans les îles et ils faisaient la même chose, ils écoutaient les transmissions, locales, des petits groupes de communications japonais. Et on prêtait surtout attention aux, les principales surtout je suppose celles à longue distance. Or, on tapait ce qu’on entendait et on évaluait l’exactitude, parce que parfois la réception était épouvantable. Et alors tout ça était envoyé par télex (depuis un téléimprimeur utilisé pour ces messages tapés à la machine) à Melbourne ou Sydney ou un de ces endroits où ils avaient de quoi décoder. Parce qu’à ce moment-là, ils avaient décrypté les codes japonais. Alors les renseignements étaient disponibles immédiatement et envoyés soit par radio soit par télex sur le terrain là-haut dans les îles au nord de l’Australie. Et c’était très utile pour combattre les Japonais.

Donc en face de notre camp, il y avait un terrain d’aviation. Or, ils avaient des bombardiers Liberator et des avions de chasse Spitfire (le Supermarine Spitfire, un chasseur anglais monoplace). Et aussi on pouvait faire un tour dans les bombardiers Liberator (le Liberator B-24, un bombardier lourd américain) quand ils étaient de sortie pour s’exercer. Les exercices de tirs et de bombardement se passaient ainsi à 10 000 pieds d’altitude à peu près, et ils larguaient ces bombes d’entraînement qui laissaient une grande tache blanche en explosant. Et puis ils mitraillaient un rocher ou autre chose dans l’océan. Alors on nous permettait de tirer avec les mitrailleuses et ça a été une période intéressante, mais il n’y avait pas, les Australiens, ils n’avaient pas vraiment l’air de suivre de protocole et tout ça. Je veux dire, personne ne semblait saluer. Ils étaient assez libres avec leurs officiers en quelque sorte et c’était tout…

Alors en tout cas, on était, il n’y avait pas de règlement pour nous empêcher de faire toutes ces choses et on avait un chasseur Spitfire qui avait l’habitude de vrombir au dessus de notre camp de temps à autre. Et on était en rangs pour la cantine et il descendait en piqué et faisait semblant de nous mitrailler. Mais c’était un tas de joyeux lurons et on partait en camion à la plage et on nageait dans l’océan. Et on avait un ruisseau ou une rivière, une petite, avec des crocodiles et tout ça et on allait là-bas pour se baigner en eau douce, parce que l’eau salée ce n’était pas aussi sympa que l’eau douce. Alors ils éloignaient les crocodiles pour qu’on puisse nager là-bas et alors il y avait un fusilier à chaque extrémité pour les empêcher de revenir. Et on avait des gros steaks bien épais et de la bière et tout le reste pendant ces sorties.

Donc on travaillait par périodes, on faisait le tour du cadran, on faisait des quarts de huit heures. Et on avait un major qui s’appelait Major Pick. Or, il travaillait dans la construction et d’une manière ou d’une autre, il a trouvé un entrepôt rempli de ciment, de sacs de ciment. Alors on coulait du ciment partout dans le camp. On faisait des passages et des plateformes pour ceci et pour cela et l’autre chose et ça nous tenait occupés. Alors quand on a été prêts à partir, la mousson a commencé et vous parlez de la pluie à Vancouver, ça c’était des trombes d’eau qui tombaient. Et en une nuit, l’herbe s’est relevée, les serpents sont sortis et on était bien contents de s’en aller de là. Alors on a fait nos bagages et on est repartis dans nos véhicules et on a refait le chemin à l’envers, on a repris le même chemin jusqu’au désert avec le, comment ils appellent, pas des chameaux, des dromadaires, oui. Et on s’est tellement éloignés du camp australien, on était en quelque sorte sur, on avait des lits de camp, des lits pliants, alors chaque fois qu’on s’arrêtait, on installait le campement en pleine nature et on regardait les nouvelles étoiles au dessus de nous et tout ça. Je suppose que c’est un résumé de ce que j’ai fait en gros.