Project Mémoire

Tadeusz "Tad" Szablewski (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Tad Szablewski était membre de l'armée de l'air polonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

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Tad Szablewski
Tad Szablewski
Tad Szablewski AVC dans la Royal Air Force. Remarquez l'insigne sur son épaule "Pologne" qui indiquait de quel pays allié il venait.
Tad Szablewski
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Tad Szablewski
Tad Szablewski à Halifax, Nouvelle-Écosse, en 2010.
Tad Szablewski
Tad Szablewski
Tad Szablewski
Tad Szablewski avec sa femme Martha et leur fille Suzanne à Quaregnon en Belgique en 1947.
Tad Szablewski
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Tad Szablewski (gauche) travaillant sur un Oxford en Belgique en 1950.
Tad Szablewski
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Tad Szablewski
Photo de Tadeuz "Tad" Szablewski prise à Bydgoszcz en Pologne en 1938 après avoir reçu son diplôme l'école de mécanique de l'armée de l'air polonaise.
Tad Szablewski

Transcription

Je m’appelle Tad Szablewski. En polonais, ça se prononce Szablewski, juste au cas où. Je suis né le 8 janvier 1920 à Cracovie en Pologne. Comme tous les autres pays en Europe, on n’était pas préparés pour une guerre – seulement l’Allemagne l’était. Il y avait six régiments de l’armée de l’air en Pologne avant la guerre. Le cinq septembre, mes copains étaient là-bas, à 6 heures du matin, ils étaient déjà là-bas. Nous en tant que membre de l’armée de l’air polonaise à Varsovie, le 1er régiment, il a fallu qu’on parte, s’échapper avant qu’ils arrivent et on avait de l’avance sur eux. On s’est déplacés vers le sud, plus ou moins, vers des pays comme la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, ces pays-là. Mais, en tout cas, alors on était déjà au sud de la Pologne, très au sud, quand notre officier a dit, messieurs, j’entends quelque chose, de la musique. Musique. Généralement les russes, quand ils se déplacent quelque part, ils avaient l’orchestre. Ils jouent de la musique. Après qu’on les ait enfermés dans leurs wagons de train, après leur départ à Moscou, en Russie. Un orchestre, ils faisaient venir l’orchestre, bienvenue, bienvenue. Ils nous occupaient de cette manière. Ils se mettent à tirer de tout cœur. C’était des belles conneries. Vous nous aimez. Oh mon Dieu, oui. Alors l’officier a dit, messieurs, le temps presse parce que les russes sont là-bas et les allemands là-bas. Et nous on est au milieu. Alors on se rue Hongrie. On a dispersé toutes les mitrailleuses et ces trucs là. On ne pouvait rien faire. Alors on est entrés en Hongrie. Ils avaient l’ordre de prendre tous les gars de l’armée de l’air polonaise qui sont déjà entrainés, comme moi, déjà formé. De les leur amener en priorité. Alors ensuite ils nous mettent sur le train qui va jusqu’après la frontière yougoslave. Ensuite ils doivent traverser la Drava, une rivière. Si seulement la rivière pouvait parler, ils sauraient combien de nos garçons se font descendre, parce que les hongrois, ils tiraient. Ils ont trouvé quelqu’un au milieu de la rue… Le Bourget (aéroport en France). Là-bas au Bourget, l’anglais il est venu, c’était comme à la halle aux viandes : qu’est-ce que tu étais toi, un mécanicien, va là, qu’est-ce que tu es ? Un chauffeur, va là. Ils nous ont emmenés en Angleterre en bateau. J’avais le sang qui bouillonnait quand j’ai vu ce qu’ils étaient en train de faire à mon pays. Ce que personne ne saura parce qu’on n’en parle pas. Les allemands, que ce soit les SS ou n’importe qui, ils ont pris un petit bébé, lui fracassent la tête contre le mur. L’ont tué contre le mur, un petit bébé. On était là-bas après coup. J’étais dans l’occupation de Osnabrück, Arnbruck, Calais et Hambourg. Je n’ai jamais commis d’atrocité à leur encontre. Quelques années après la guerre, je suis retourné chez moi. Varsovie, naturellement, il n’y avait plus de Varsovie, seulement les noms des rues. Certaines, oh oui, c’était ma rue là-bas, mais elle n’est plus là. Oh, mon Dieu. J’ai pleuré et tout ça. Je suis allé rendre visite ici, et là et puis fini. C’était très triste. Alors c’est tout.