Project Mémoire

Tannes Hesje (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Né en Norvège, M. Hesje a immigré au Canada en 1928. Il s'est enrôlé dans la Saskatoon Light Infantry en 1942. Alors qu'il se rend en Angleterre, le convoi dans lequel il se trouve est attaqué par l'aviation allemande. Il débarque en Italie et travaille dans un mess d'officiers et comme ordonnance. Le régiment est ensuite transféré dans le Nord-Ouest de l'Europe et se trouve dans les Pays-Bas le jour de la Victoire en Europe.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Tannes Hesje
Tannes Hesje
Tannes Hesje en formation à Maple Creek au Saskatchewan en novembre 1942
Tannes Hesje
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Les médailles de Tannes Hesje. De gauche à droite: Etoile de 1939-1945, Etoile d'Italie, Etoile France-Allemagne, Médaille canadienne du volontaire, Médaille de la guerre de 1939-1945
Tannes Hesje
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Tannes Hesje sur le Navire de Sa Majesté <i>Queen Elizabeth</i> en 1946.
Tannes Hesje
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Tannes Hesje en avril 2007.
Tannes Hesje
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Tannes Hesje marchant dans le défilé de Stampede de Calgary en 1943.
Tannes Hesje
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L'extrait en français n'est pas disponible en ce moment. Veuillez consulter l'extrait en anglais.

Transcription

Je ne me suis pas enrôlé avant novembre 1942, je crois. J'ai reçu mon appel et je me suis enrôlé là-bas en novembre 1942. Mais je devais d'abord suivre mon entraînement de base et mon entraînement avancé ici. J'ai suivi mon entraînement de base à Maple Creek (Saskatchewan) et mon entraînement avancé à Calgary (Alberta). J'ai participé au Stampede de Calgary (un rodéo et une foire annuels) juste avant de partir outre-mer, où nous sommes partis par bateau. Le 11 novembre, je suis parti pour outre-mer et j'ai embarqué sur un bateau. Le bateau sur lequel j'ai embarqué se nommait le SS Louis Pasteur, et l'océan était magnifique et calme tout au long du voyage. Il y avait environ 27 navires dans le convoi et celui sur lequel nous étions était un bateau japonais ou chinois avec un capitaine norvégien. Il ne comptait environ que 600 soldats, ce qui n'était pas beaucoup. Je faisais partie de la Saskatoon Light Infantry, qui utilisait une mitrailleuse Oerlikon (canon de 20 mm), et nous nous étions installés sur le bateau, et j'étais en service durant tout le trajet. Je venais de descendre chercher de la nourriture pour le déjeuner à minuit, parce que nous étions restés toute la nuit, et le cuisinier m'a dit : «Pourquoi t’en faire, il ne va rien se passer. »Et le temps que je ressorte, c'est arrivé (le convoi a été attaqué par des sous-marins allemands). Le ciel entier était éclairé par des balles traçantes (balles contenant une petite charge pyrotechnique qui, lorsqu'elle est allumée, illumine la trajectoire de la balle, aidant ainsi le tireur à corriger sa visée). Deux des navires ont été coulés, je crois, et je pense que trois avions sont passés et ont été abattus eux aussi. J'étais l’ordonnance d'un officier et j'avais le choix entre faire ça et monter la garde, mais je préférais travailler à la cuisine, et je ne mourrais pas de faim de toute façon. Je servais les tables pour passer mon temps dans la cuisine des officiers, mais notre cuisine était un camion de deux tonnes, trois tonnes, je ne sais pas quelle taille, et nous avons simplement mis une toile à l'arrière pour faire une cuisine. Nous avions beaucoup de nourriture sèche, mais nous avions aussi pas mal de produits frais en Italie quand il y avait du bétail. Par exemple, nous avons adopté trois petits agneaux comme animaux de compagnie, et quand nous sommes allés là où les balles volaient vraiment, ils ont pensé qu'il ne fallait pas faire subir cela aux agneaux, ou quelque chose du genre. Nous avons donc mangé de la viande d'agneau pendant un certain temps. Et nous avons mangé d'autres viandes qui venaient du pays. Et bien sûr, la chose la plus importante en Italie était le vino ou le vin, vous savez, ils ne vous servaient pas de café, ils vous servaient un verre de vin. Je faisais partie du quartier général et ma tâche principale consistait à servir ou à faire tout ce qui devait être fait, comme installer la cuisine et la démonter. Nous sommes arrivés à cet endroit et ils nous ont dit que nous devions installer notre cuisine et nous l'avons fait, puis ils nous ont dit de la charger à nouveau parce que nous n'allions pas rester là. J'ai donc commencé à la charger et (un autre soldat s'est mis à) sacrer à cause de ce qu’il y avait à faire. Je me suis dit : « Eh bien, c’est ce que nous devons faire, alors on le fait. » J'ai entendu un gars dire : « J'aimerais être comme Hesje »… c'est-à-dire prendre les choses avec le sourire, qu'il s'agisse de décharger ou de charger. Je faisais principalement le service aux tables, mais j'épluchais les pommes de terre et je m'occupais des légumes. Un gars a écrit une lettre où il disait que les coquilles se cassaient toute la matinée, qu'ils faisaient des œufs brouillés ou quelque chose comme ça. On faisait ce qu'on avait à faire. Nous avions une toile que nous installions à l'arrière du camion et nous installions notre cuisine derrière le camion, et le camion était notre armoire. On l'installait à l'arrière du camion et les gens venaient ou, quand on le faisait pour les officiers, on installait les tables et on devait les servir, les nourrir. Nous étions probablement à dix miles ou plus de Rotterdam (Pays-Bas) et nous avons simplement emballé nos choses et sommes partis vers Rotterdam. Nous avons alors rencontré les Allemands qui venaient dans l'autre sens. Nous n'étions pas censés les saluer outre mesure parce qu'ils étaient nos ennemis, mais c'étaient des gens comme les autres, je suppose. Quelqu'un a dit : « Vous avez dû recevoir un accueil très chaleureux en revenant. » J'ai répondu : « Je suis parti de Crooked River (Saskatchewan) et je suis revenu à Crooked River et il n'y avait personne pour m’accueillir. » J'ai marché quelques kilomètres jusqu'à la maison de mon frère et c'est ainsi que je suis rentré chez moi.


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