William Barry Needham (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

William Barry Needham (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

William Needham a servi dans la force aérienne pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

William Needham
William Needham
Photographie aérienne de la région où William Needham a été descendu le 7 juillet 1944.
William Needham
L'Institut Historica-Dominion
L'Institut Historica-Dominion
William Needham, 2010.
L'Institut Historica-Dominion
Au même moment, on a repéré deux Focke-Wulf 190 allemands et on est allé après eux et on les a poursuivi jusqu’à la Manche. Alors l’un d’entre eux a fait l’erreur de faire demi-tour et l’ami qui était avec moi l’a abattu et j’ai continué à poursuivre l’autre pendant presque toute la traversée de la Manche.

Transcription

En ce jour particulier du 17 septembre, j’étais assis avec un autre pilote dans notre avion et nous étions en “disponibilité immédiate” comme cela s’appelait – c’est quand on nous demandait de décoller immédiatement et qu’on se retrouvait tout de suite dans les airs. On voyait des bombes exploser dans le petit village tout près. Et nous, au même moment, on a repéré deux Focke-Wulf 190 allemands et on est allé après eux et on les a poursuivi jusqu’à la Manche. Alors l’un d’entre eux a fait l’erreur de faire demi-tour et l’ami qui était avec moi l’a abattu et j’ai continué à poursuivre l’autre pendant presque toute la traversée de la Manche. On pilotait des [Supermarine] Spitfire Mk V à ce moment-là et ce n’était pas facile pour un Focke-Wulf 190. Il n’y avait pas moyen. En tout cas, j’ai lui ai tiré dessus et je l’ai déclaré parce qu’il y avait de la fumée blanche qui sortait de cet aéronef. Bon, ensuite l’histoire continue. Je pense que c’était en 1995, j’ai reçu un coup de fil du chef d’escadron Goss qui vit en Angleterre, bien sûr. Il a écrit plusieurs livres et il en préparait un autre sur les raids éclairs sur la côte sud de l’Angleterre. Au cours de sa recherche, il a trouvé mon rapport de combat sur le raid éclair au cours duquel nous avons abattu cet aéronef et où nous en avons endommagé un autre. Il a également pu au cours de sa recherche entrer en contact avec le frère du pilote allemand de l’avion que j’ai touché. Le pilote de l’avion que j’ai endommagé est mort plus tard à la guerre mais son frère a survécu et Goss l’a contacté. Donc il nous a mis en contact. On a communiqué par lettre, puis par téléphone et ensuite par courriel sur l’ordinateur. Je pourrais me tromper pour certaines de ces dates, on a correspondu pendant deux ou trois ans et finalement avec ma fille, une des filles qui est avec moi aujourd’hui et ma femme, nous sommes allés en Autriche et on a rencontré ce gars allemand, le frère du pilote dont j’ai abattu l’avion. À ce moment-là, il m’a donné – comment le décrire – une balle de 20 millimètres qu’il avait extrait de l’aéronef sur lequel j’avais tiré. Et il m’a dit : « vous avez donné ça à mon frère, maintenant je vous le rends ».