Project Mémoire

William « Grumps » Britch (source primaire)

« C’est étrange que de rencontrer une personne et de savoir que c’est celle que tu veux connaître davantage. Après 63 années, je pense encore avoir fait le bon choix. »

Pour le témoignage complet de M. Britch, veuillez consulter en bas.


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

William Britch, octobre 2009.
William Britch, octobre 2009.
Avec la permission de Historica Canada

Transcription

C’était la guerre, et, bien souvent, les vétérans ne se souviennent tout simplement plus de ce qu’ils ont vu parce que l’expérience a été très difficile. Dans la rue, nous entendions parler de la guerre, mais, avant d’y prendre part, nous n’avions aucune idée de ce que c’était vraiment. Nous avons été témoins de choses horribles que, Dieu merci, la plupart des gens ne verront jamais. Après la guerre, nous étions très nombreux à l’étranger à vouloir rentrer au pays, mais de nombreux bateaux avaient coulé au fond de l’Atlantique et du Pacifique. Un plan établi prévoyait qu’il fallait 50 points pour pouvoir être immédiatement rapatrié. Malheureusement, je n'en avais que 49. Je devais donc rester en Europe encore quelques temps. Nous étions dans la petite ville d’Ede, tout près d’Arnhem. C’est là que j’ai rencontré Carol. Nous nous sommes mariés un an après notre rencontre. Elle était magnifique. Une femme très belle et très intelligente qui se démarquait dans la foule. Le régiment avait organisé une danse pour nous divertir, mais nous devions trouver nous-mêmes nos partenaires. C’est comme ça que nous nous sommes rencontrés. C’est ma femme qui m’a appris à danser. Après quelques faux pas, nous sommes devenus de très bons danseurs. Au début, elle ne m’avait pas dit qu’elle parlait anglais. Vous savez, nous étions des soldats. Quelqu’un a alors échappé une blague un peu déplacée, et ma femme a rougi. J’ai alors réalisé qu’elle comprenait l’anglais, et je le lui ai fait remarquer. Elle s’est alors mise à rire. La glace était brisée. Nous sommes restés ensemble en Hollande jusqu’à l’automne. Nous nous sommes rencontrés au printemps, et je crois que c’est en septembre qu’on m’a déplacé vers l’Allemagne, afin que je me joigne à la brigade d’occupation. Au printemps, lorsque la brigade a été dissoute, je me suis joint à la Commission de contrôle alliée. C’est à ce moment que j’ai reçu la permission de me marier. Le mariage a été célébré en juin 1946. Disons que j’ai été très chanceux. Comme je l’ai dit, je m’étais porté volontaire pour ma dernière affectation. J’étais membre de la Commission de contrôle alliée. Je travaillais pour le colonel McPherson [G.W. McPherson, membre de la mission militaire canadienne, Berlin]. Ce sont eux qui ont tout organisé. Après le mariage, j’ai été libéré de mes obligations, parce que je travaillais volontairement depuis deux ans. Je n’étais avec la Commission que depuis quatre mois lorsqu’ils ont senti qu’il valait mieux que je rentre au pays pour fonder un foyer. Ils ont tout arrangé pour que nous revenions au Canada sur le même navire de transport de militaires. Elle a débarqué du train des femmes juste avant que nous arrivions à Halifax, puis nous avons traversé le Canada à bord d’un train régulier. C’est étrange que de rencontrer une personne et de savoir que c’est celle que tu veux connaître davantage. Après 63 années, je pense encore avoir fait le bon choix.