Project Mémoire

William H Cameron (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

William Cameron a servi à bord du NCSM Kitchener pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Bill Cameron
Bill Cameron
Bill Cameron pendant la guerre.
Bill Cameron
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Photo du HMCS Kitchener (K 225), sur lequel Bill Cameron a navigué tout au long de la guerre, ainsi que des signatures de l'équipage du navire lors de leur arrivée à Halifax, Nouvelle Écosse, en 1945.
Bill Cameron
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Bill Cameron et ses camarades de bord à bord du <em>HMCS Ktichener </em>pendant la guerre.
Bill Cameron
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Bill Cameron et sa petite amie marchant le long de la rue Grandville à Vancouver, Colombie Britannique, au moment de son licenciement en 1945. Ils se sont mariés plus tard en 1949.
Bill Cameron
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Bill Cameron photographié ici lors d'une permission avec un ami de son navire.
Bill Cameron
« Je n’oublierai jamais tous ces bateaux et ces avions dans la Manche, et toute cette action en Normandie pendant que les péniches de débarquement accostaient avec les soldats. »

Transcription

Aux environs du mois de janvier 1944, j’ai été affecté à un bateau, une corvette à Liverpool en Nouvelle-Écosse, la NCSM Kitchener, K225, qui était au radoub après avoir servi en Méditerranée et participé à l’invasion Torch (Opération Torch, invasion alliée, britanniques et américains, en Afrique du Nord dans les protectorats français). La plupart des membres de l’équipage étaient nouveaux dans le bateau. Après avoir quitté Liverpool, on a fait un voyage pour mettre le bateau à l’épreuve jusqu’aux Bermudes, et ça a été un voyage extrêmement dur à cause du temps et alors on a perdu beaucoup de radeaux Carley (radeaux de sauvetage), etc., pendant les tempêtes. Il a fallu faire de nouvelles réparations. Près être rentrés des Bermudes, on nous a envoyés en mission dans l’Atlantique Nord pour assurer la protection des convois contre les sous-marins allemands. Les corvettes n’étaient pas des gros bateaux, seulement 100 à 125 hommes à bord. Elles étaient faites pour les attaques anti-sous-marines, elles étaient maniables et tenaient très bien la mer. Elles avaient deux lance- grenades sous-marines de chaque côté du bateau et des casiers à grenades sous-marines sur le gaillard d’arrière, qui sortaient de la poupe quand on en avait besoin. L’idée à propos de ces grenades sous-marines c’était de les larguer sur un sous-marin, à la fois sur le dessus et sur le côté des sous-marins, des sous-marins immergés, pour produire un effet de secousse sur la coque et pour l’endommager de plein de manières différentes, afin qu’il coule ou bien remonte en surface. Elles transportaient aussi d’autres armes telles que les six canons Oerlikon de 20 mm (arme anti-aérienne), un de chaque côté du pont et deux placés de chaque côté de la partie arrière du bateau. Un canon de 100 mm sur le gaillard d’avant, un jeu de Hedgehog (arme anti-sous-marine) lui aussi sur le gaillard d’avant et un, deux canons pom-pom (canon anti-aérien de deux livres) dans la partie centrale. Les corvettes étaient utilisées dans l’Atlantique Nord pour assurer une protection très efficace des convois de 10 à 20 bateaux. Après notre mission d’escorte dans l’Atlantique Nord, on a été envoyés au Royaume Uni et nous sommes arrivés en Écosse dans la région de la rivière Clyde. De là, on a navigué jusqu’à Scapa Flow où on nous fait faire de très nombreux exercices en relation avec les bateaux, les avions, les vedettes lance-torpilles et les sous-marins, etc. avec des centaines d’autres bateaux de la marine. A notre insu, c’était des exercices pour diriger les bateaux pendant le débarquement de Normandie en France. Après avoir terminé ces exercices, on nous a envoyés dans la Manche et nous sommes arrivés dans le port de Plymouth vers le 1er juin 1944 et on s’est amarrés au USS Augusta, un croiseur américain, qui était le vaisseau amiral du Général Omar Bradley. À ce moment-là, notre capitaine, le Lieutenant John Moles, nous a parlé au sujet des plans d’invasion prévus le 5 juin et nous a donné un document qui venait du Commandant suprême (le Général Dwight) Ike Eisenhower, concernant ce à quoi on devait s’attendre à ce moment-là. On nous a ordonné d’escorter deux vaisseaux de guerre français datant de la Première Guerre mondiale jusqu’en Normandie, remplis de ciment et qui devaient être coulés pour servir de digue sur les plages. Ça n’a pas été très bien accepté ni par notre capitaine ni par l’équipage, d’aller dans ce genre de bataille avec ces deux vieux bateaux. Alors notre capitaine a fait changer notre mission afin de rejoindre le groupe d’escorte de la marine américaine, qui protégeait les troupes des péniches de débarquement et les bateaux à Omaha Beach. Le jour J a été échangé contre le 6 juin, en raison des conditions météo. Le jour J, on a navigué avec un convoi de bateaux américains qui transportaient des soldats pour le débarquement à Omaha Beach. Je n’oublierai jamais la quantité imposante de bateaux et d’avions, etc., dans la Manche et l’action qui s’est déroulée en Normandie avec les péniches de débarquement qui abordaient les plages avec les soldats. Notre travail à nous la tête de pont c’était de venir à la rescousse des hommes dans l’eau et de prêter main forte pour quoi que ce soit ou qui que ce soit pendant qu’on croisait au large de la Normandie. On était avec la deuxième flottille pour le débarquement à Omaha Beach. On est repartis en mer dans la Manche et on a débarqué à Milford Haven au pays de Galles, et c’est de là qu’on a continué jusqu’à la fin de la guerre. Notre travail c’était la protection des convois pour tous les bateaux qui allaient en Normandie et à Omaha Beach. Pendant notre service, il y a eu beaucoup de bateaux qui sont partis de Milford Haven. Certains n’ont pas eu la chance de survivre au théâtre de guerre de la Manche. La corvette Regina, la Trentonian et l’Alberni ont été torpillées et elles ont perdu vraiment beaucoup d’hommes pendant cette période. Je crois que notre sécurité au retour était due à notre capitaine, Jack Moles, qui était originaire de Londres en Ontario. Nous étions les premiers marins canadiens que la ville de Milford Haven voyait et depuis le début des opérations au large de Milford Haven jusqu’à la fin de la guerre, la ville nous a extrêmement bien traités.