William Wood a servi comme mécanicien dans l'Aviation royale du Canada pendant la Deuxième Guerre mondiale.
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Transcription
Avant la guerre, on vivait dans une ferme, mon père est fermier. Et les choses étaient très précaires financièrement. Mon père vient me parler un jour et il dit – j’avais deux, trois frères et deux sœurs – et il a dit que deux d’entre nous devaient quitter la ferme parce qu’il n’y avait pas d’argent et pas de… Alors moi, quelqu’un a suggéré que je m’engage dans l’armée de l’air. Alors je suis parti à Regina, et là-bas le gars qui, qui m’a fait passé l’entrevue, il a suggéré que j’aille faire cette formation spéciale dans le génie mécanique. Pour vous dire la vérité, je n’avais jamais eu trois repas par jour une seule fois dans ma vie. Les gens parlent de cette chose merveilleuse, combien on était brave, mais au fond je pense que c’est une des choses les plus fantastiques qui nous soient arrivées, le fait de recevoir une paire de chaussures à porter, un uniforme à porter et trois repas par jour, et un petit peu de sous à dépenser. Et c’était ce je pensais sur le fait de partir à la guerre. Mais malheureusement, en devenant mécanicien, ça vous faisait en quelque sorte, rester à un seul endroit parce qu’ils n’envoyaient pas de mécaniciens outre-mer. Il y avait beaucoup de travail à faire ici, à s’occuper des avions d’entraînement et tout ça. La chose la plus importante qui, il y avait les moteurs qui s’usaient. On sortait le moteur et on le remplaçait par un autre, il y avait un endroit spécial installé pour remettre en état les moteurs d’avion. Si vous travailliez sur un avion et vous savez, et faisiez des réparations ou changiez les moteurs, vous étiez presque dans l’obligation de monter dedans. Oh Jésus ! J’avais la trouille. Mais on me donnait 25 centimes pour ça. Ils payaient 25 centimes chaque fois qu’on montait en avion. Il y avait certains pilotes qui étaient mieux pour voler avec et autrement, tous ceux qui avaient été outre-mer et qui étaient rentrés, ils étaient dingues. Vous juste, ils faisaient les choses les plus stupides qui soient. Mais les gars qui étaient sur la base là-bas tout le temps, ils vous prenaient à bord et ils vous laissaient, vous montraient comment faire voler l’avion au décollage et à l’atterrissage. Alors vous faisiez, vous appreniez beaucoup de ces choses-là. On a eu un, le moteur s’est arrêté, quand on était en plein vol. Et c’était complètement la faute du mécanicien, où il avait laissé un tuyau desserré dans le carburant et heureusement on a pu rentrer avec un seul moteur. Mais ça m’a foutu une trouille terrible. Et puis on m’a mis dans le sauvetage et l’évacuation, comme ils appelaient ça. Quand un avion s’écrasait, vous deviez aller sur les lieux de l’accident. C’était épouvantable. Vous imaginez tirer un gars pour le sortir d’un avion et tout ce que sortez c’est un bras ? Ça m’a choqué pour toujours. J’ai fait à peu près trois (évacuations), mais c’est une chose presque normale d’avoir des accidents d’avion, un par semaine peut-être. J’ai fait une demande pour aller outre-mer et ce jour-là, on a eu une tempête de grêle qui a traversé Yorkton (Saskatchewan) et ça a bousillé une quarantaine d’avions sur la piste. Et tous ceux là ont été annulés, et toutes les affectations ont été annulées. Alors il a fallu qu’on reste et qu’on répare tous ces avions. Alors rien de surprenant. Je parlais avec un gars qui travaillait à côté de moi et je lui ai demandé, où est-ce que tu travailles d’habitude? Il dit, je ne travaille pas. J’ai dit, qu’est-ce que tu veux dire par là ? Il dit, je fais du hockey. J’ai dit, je joue au hockey. Il dit, est-ce que tu veux faire partie de l’équipe ? Alors j’ai fait partie de l’équipe de hockey. On a fait des matches de démonstration de hockey à travers tout l’ouest du Canada. Ça m’a donné l’occasion de faire quelque chose d’autre. Bien sûr, je ne, vous savez, je devais, quand je ne jouais pas au hockey, je devais retourner travailler. J’étais à Regina le jour où la guerre (s’est terminée), la nuit où la guerre… En fait, je m’étais marié une semaine auparavant. Oh, tout le monde hurlait dans les rues et les crieurs de journaux hurlaient les gros titres à la ronde, ce qu’ils avaient l’habitude de faire à cette époque. Et j’ai trouvé du travail immédiatement dans un garage. Donc, s’il n’y avait pas eu la guerre, je n’aurais jamais eu de travail, je me serais retrouvé à la ferme. Et je détestais ça.