William Ross (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

William Ross (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

William Ross a servi comme carabinier avec le Queen's Own Rifles of Canada pendant la Deuxième Guerre mondiale.

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Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


William Ross
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Malheureusement, les deux chars qui avaient été touchés, les hommes ont été blessés et ils hurlaient et gémissaient ; ils étaient en train de brûler vifs. Et c’est un souvenir que je n’oublierai jamais.

Transcription

Ils nous ont dit (le Queen’s Own Rifles of Canada) que l’invasion était en cours. Alors il y avait, imaginez il y avait plus de, des bateaux partout le long de la côte Est à la côte Ouest de l’Angleterre, et tout le long en remontant et qui traversaient l’océan. Or, ceci est un déploiement des plus importants, matériel, hommes, ravitaillement et ainsi de suite. Ils avaient les deux divisions de parachutistes qui allaient aussi combattre là-bas. Alors c’était une énorme opération du point de vue organisation. C’était incroyable de savoir que tout s’était déroulé dans le plus grand des secrets.

Et quand on nous a donné l’ordre de naviguer, on était un bateau des plus rapides. Et nombre de chalands de débarquement ou de bâtiments de débarquement de chars étaient plus lents et ainsi de suite, et ils sont partis tôt. On est partis cers 8 heures du soir, 9 heures du soir, et on a dépassé un certain nombre de bateaux. Je suis resté debout sur le pont là-bas, la nuit, à intégrer tous ces bateaux ; et imaginez il y avait 6400 bateaux qui ont traversé et qui arrivaient maintenant dans un rayon étroit d’une cinquantaine de milles nautiques où les dragueurs de mines avaient nettoyé les champs de mines allemands pour qu’ils puissent passer et puis repartir vers la plus grande zone où ils allaient débarquer. Et au moment où on a atteint la plage, tout ce qu’on avait à combattre c’était des tireurs embusqués et le mental.

Or, j’étais le dernier homme à débarquer de notre chaland de débarquement. Remonter la place en courant et il y avait un homme devant, le caporal de mon groupe de Bren (mitrailleuse légère) m’a arrêté à temps. Eussé-je fait un pas de plus, j’aurais marché sur une mine et je ne serais pas ici à vous parler. On a réussi à aller jusqu’au mur et prendre un moment de répit, et puis leur caporal a dit, on part vers la droite. C’était ce qu’on était entrainé à faire et qu’on avait appris, à terre, partir vers la droite, remonter et passer le mur et traverser le centre ville, ce qu’on a fait. Alors on a traversé la ville et dans le sud de la ville on a pris position le long de la route sur l’accotement là-bas, agenouillés et ainsi de suite, en regardant à travers les hautes herbes.

Pendant ce temps, on attendait que le Régiment de la Chaudières arrive et ils sont finalement arrivés dans les chars. Trois sont arrivés sur la droite du grand mur du château. Et ils ont pris position et à 1500 mètres environ devant nous sur le côté gauche de la route où on se trouvait, il y avait un canon (antichar) allemand de 88mm. Il a ouvert le feu et il a touché deux de ces chars et le troisième a été touché, mais ils ont réussi à s’en sortir. Malheureusement, les deux chars qui avaient été touchés, les hommes ont été blessés et ils hurlaient et gémissaient ; ils étaient en train de brûler vifs. Et c’est un souvenir que je n’oublierai jamais.

Et on est arrivés à Anguerny et à la première ferme dans laquelle on est entrés, on a pris trois prisonniers. Et ils étaient devant moi debout contre le mur et le sergent allait envoyer quelqu’un pour ramener les prisonniers. Pendant ce temps, la dame sort de la maison en disant mon fils, mon fils, mon fils (en français dans le texte). Et elle montrait du doigt l’homme qui était là, mais il portait des bottes allemandes, mais il portait des vêtements de civil, du fils du fermier. Alors j’ai dit, il a les bottes de les allemands (en français dans le texte). Elle dit, oh mon fils, mon fils, mon fils (en français dans le texte). Je réponds, bon voyez… rentre dans la maison et reste-là (en français dans le texte). J’ai dit, prenez-le et emmenez-le dans la maison et au moins, restez-là. Ne portez pas ces bottes. Et bon quoi qu’il en soit, le gars… est descendu et a emmené le prisonnier au camp d’internement. Et pendant ce temps, on a continué et on a avancé dans la ville.