Wilma Fern Stanley (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Wilma Fern Stanley (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Bibliothèque et Archives du Canada
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L'écrivain M. McDonald du Service des Femmes de la Marine Royale Canadienne (WRCNS) travaillant dans la bibliothèque de navigation au <em>HMCS Kings</em>, Halifax, Nouvelle Écosse, le 3 mars 1943. Wilma Stanley "swindle sheets" dans un environnement similaire.
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Personnel du service des femmes de la Marine Royale Canadienne (WRCNS) sur le lieu de défilé pendant leur formation initiale au <em>HMCS Conestoga</em>, Galt, Ontario, décembre 1943. Bibliothèque et Archives du Canada.
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« Les gens rapportaient leurs formulaires de frais de voyage et je devais les examiner pour déterminer s’ils étaient justifiés ou non. J’aimais bien épingler les tricheurs. »

Transcription

Je me suis enrôlée dans l’armée le 11 novembre à 11 h au NCSM Prevost, ici à London [Ontario]. Dans la marine, toutes les « Wrens » [membres du Service féminin de la Marine royale du Canada] allaient d’abord à Galt [qui fait maintenant partie de Cambridge, en Ontario], puis je suis allée sur le NCSM Cornwallis [Nouvelle-Écosse] pour l’entraînement. Ensuite, je suis allée à Halifax et à Ottawa. J’étais commis payeur. Dans la marine, tous les navires avaient des registres de paie et quel que soit le navire auquel vous apparteniez, vous étiez sur la feuille de paie de ce navire. Et quand nous avons suivi le cours à Cornwallis, je me souviens que le chef a dit, parmi vous, il n’y en aura probablement qu’une seule qui ne fera pas la paie d’un navire, mais peut-être des frais de déplacement. Et c’est ce que j’ai fait, les frais de déplacement. C’est quand je suis revenu à Ottawa. Je faisais les frais de déplacement, on appelait ça des « swindle sheets » (NDT, des « feuilles d’escroquerie »). C’était pour empêcher les gens de tricher sur leurs frais de déplacement. Je devais suivre les ordres de la marine et on passait en revue les gens, ils apportaient leurs feuilles de frais de déplacement et je devais les examiner et voir si les dépenses étaient justifiées. Par exemple, les gens voyageaient, surtout les officiers, mais pas tous, les gens voyageaient à travers le pays et autour. Et s’ils se rendaient, disons, à Calgary, et ils avaient droit à des taxis, mais pas à des grooms là, c’était dans les règles de la guerre, vous voyez. Et ils pouvaient dire, et j’ai pris un taxi du train à l’hôtel. Et l’hôtel était le Palliser. Et moi je disais, c’est de l’autre côté de la rue, vous n’avez pas pu prendre un taxi. Des choses comme ça, on les vérifiait, vous voyez. Il fallait avoir une certaine connaissance du voyage, ce que j’avais avant la guerre, et empêcher les gens, comme je l’ai dit, de soumettre des feuilles avec des dépenses frauduleuses. Je faisais les frais de déplacement d’un officier [un lieutenant], et il s’est avéré que c’était un [officier] qui était dans [impliqué dans], comment on appelait ça, l’homme qu’on a attrapé - [Igor] Gouzenko… [un officier du renseignement soviétique qui a révélé en 1945 l’existence d’un réseau d’espionnage soviétique au Canada]. Il avait noté des frais de déplacement pour quelque chose comme trois dollars; vous savez, certaines choses étaient ridicules parce qu’elles étaient trop farfelues. Et bien, on les prenait sur certaines des choses qu’ils faisaient comme ça. C’est pour ça que j’étais là. J’étais dans un bureau au siège à Ottawa et c’est là que les gens apportaient leurs feuilles de frais de déplacement remplies, et je devais les étudier et voir si les dépenses étaient justifiées ou non. J’aimais bien attraper les gens qui essayaient de nous tromper. Il y avait un officier marinier et moi, nous étions dans un bureau, avec une sténographe. Et c’était dans le bureau d’Ottawa, au quartier général. Ils nous détestaient à Ottawa. Ça m’est arrivé d’être sur le trottoir dans la rue et qu’on me pousse du trottoir. Parce qu’ils pensaient que nous leur prenions leurs logements et qu’Ottawa était une ville où les logements étaient rares. Mais, on ne leur prenait pas, on était dans des casernes. J’étais sur le NCSM Carleton sur le lac Dow, à Ottawa. Donc, on ne leur prenait pas vraiment leurs logements, mais certaines personnes dans la rue pensait peut-être, tiens, les forces armées, c’est à cause d’elles que je n’arrive pas à avoir un appartement. Je n’aimais pas beaucoup Ottawa, mais j’y suis quand même restée jusqu’à… ma toute dernière affectation était ici, à London. Et je suis revenue à London, sur le NCSM Prevost, parce que j’avais un appartement ici et à cette époque, vous ne pouviez pas garder un appartement vide à cause de la guerre. J’ai donc repris mon appartement et j’ai demandé à être transférée sur le Prevost, où je suis resté quelques mois, puis j’ai été libérée.