Article

Nova Scotia College of Art and Design University

La Nova Scotia College of Art and Design University a été la première école d’art canadienne habilitée à décerner des diplômes. À l’avant-garde du milieu artistique international pendant les années 1970, elle a su d’adapter au 21e siècle aux besoins plus complexes et variés des artistes et designers de l’ère numérique.

Fondée en 1887 à Halifax, Nouvelle-Écosse, la Victoria School of Art and Design est à l’origine un collège d’art provincial conservateur spécialisé dans la peinture traditionnelle de paysages. En un plus d’un siècle, il deviendra une des plus célèbres institutions d’Amérique du Nord, reconnue pour sa promotion de l’art conceptuel et d’avant-garde.

L'Université NSCAD occupe 3 campus uniques, incluant campus historique de Granville qui consiste en une rangée de b\u00e2timents patrimoniaux situés au centre-ville d'Halifax (avec la permission de L'University NSCAD).

Fondation

La Victoria School of Art and Design est fondée à Halifax en 1887, en grande partie grâce aux efforts d’Anna Leonowens, l’ancienne tutrice du roi de Siam, qui a inspiré le personnage principal de la pièce de théâtre Le Roi et moi, aussi adaptée au grand écran. Elle est aidée par Jeremiah Kenny (née Helen Furniss) ainsi que les sœurs Ella et Eliza Ritchie. Il s’agit à l’origine d’une entreprise artistique visant à commémorer le jubilé d’or de la Reine Victoria. Les cours ont lieu dans le bâtiment Union Bank au centre-ville d’Halifax, puis dans des salles louées à la Halifax Academy à partir de 1890, avant que l’école emménage en 1903 dans la Old National School, où elle restera pendant 54 ans.

En 1925, la Victoria School of Art and Design est incorporée par la charte provinciale sous le nom de Nova Scotia College of Art. En 1969, l’établissement devient la première école d’art indépendante au Canada autorisée à décerner des diplômes, et prend le nom de Nova Scotia College of Art and Design (NSCAD). En 2003, le collège change à nouveau de nom pour devenir la NSCAD University.

De collège d’art à centre de l’avant-garde

Parmi les premiers directeurs du collège, on compte Arthur Lismer, du Groupe des Sept, qui occupe la position entre 1916 et 1919. Son service en tant qu’artiste de guerre accrédité pendant la Première Guerre mondiale et sa pratique de paysagiste aux œuvres expressives influencent fortement l’esprit de l’école. La peintre britannique Elizabeth Styring Nutt lui succède, devenant la première femme à occuper la position au collège. Elle supervise l’incorporation de l’école dans la charte provinciale sous le nom de Nova Scotia College of Art. Après la fin de la guerre, en 1945, Donald Cameron McKay devient directeur. C’est un ancien artiste de guerre accrédité, comme son professeur Arthur Lismer, et ses tableaux décrivent des scènes comme des navires recevant leurs cargaisons d’armement dans le port d’Halifax. Il occupe le poste jusqu’en 1967.

En 1967, signe évident d’une volonté de changement, Gary Neil Kennedy, un Canadien de 32 ans enseignant au Kansas City Art Institute, au Missouri, est engagé pour devenir le premier président de ce qui deviendra bientôt le Nova Scotia College of Art and Design. L’une de ses premières décisions est d’embaucher Gerald Ferguson, qui enseigne alors au Kansas City Art Institute. À son tour, celui-ci insiste pour recruter un de ses étudiants, David Askevold. Ces trois artistes canadiens de renom inaugurent une période marquée par un engagement intense en art conceptuel, l’innovation institutionnelle et une réputation grandissante à l’étranger. Dans les années 1970, le Nova Scotia College of Art and Design est considéré par plusieurs comme étant la plus importante école d’art en Amérique du Nord.

En 1969, David Askevold, las des techniques d’enseignement traditionnelles, introduit ce qu’il appelle la « classe projet », dans laquelle il demande à des artistes de formuler des projets conceptuels qui seront réalisés par les étudiants. Ainsi, au cours des années suivantes, des artistes parmi les plus célèbres et les plus radicaux au monde séjournent en Nouvelle-Écosse. Parmi ceux-ci on compte James Lee Byars, John Baldessari, Dan Graham, Sol LeWitt, Robert Smithson, Mel Bochner, Joseph Kosuth, Vito Acconci, Dennis Oppenheim et Lawrence Weiner. Outre David Askevold, Gerald Ferguson recommande d’embaucher Jack Lemon, un maître-imprimeur qui a lui aussi travaillé au Kansas City Art Institute, afin qu’il ouvre un atelier de lithographie. Pendant les quelques années de son existence, l’atelier de lithographie du NSCAD ne se limite pas à enseigner la gravure d’art, mais produit aussi les gravures de plusieurs artistes de premier plan, qu’ils soient Canadiens ou étrangers. L’atelier de lithographie conduit directement à la création de la maison d’édition NSCAD Press. Celle-ci publie, sous la direction du célèbre critique d’art et historien Allemand Benjamin Buchloh, une série de livres d’art, aujourd’hui considérés comme des classiques, par des personnalités reconnues dont Lawrence Weiner, Claes Oldenburg, Donald Judd, Michael Snow, Dan Graham, et Daniel Buren.

La NSCAD University au 21e siècle

En 2013, le NSCAD cumule une dette de 18 millions de dollars et a un déficit annuel d’environ 2,5 millions de dollars, dont une partie est typiquement compensée par le gouvernement provincial. Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse demande donc au NSCAD de présenter un plan triennal visant à réduire ses dettes et éliminer son déficit. Parmi les mesures envisagées, on compte une réduction de dépenses, une hausse des frais de scolarité et un partenariat avec une université locale comme l’Université Dalhousie ou l’Université St. Mary. En 2014, les philanthropes haligoniens Margaret et David Fountain donnent à l’université trois millions de dollars, un des legs les plus généreux de son histoire. En 2015, la dette est réduite à 13 millions de dollars, avec un déficit annuel de 2 millions.

La NSCAD University offre des cours en beaux-arts et en arts médiatiques, ainsi qu’en artisanat, en études historiques et critiques, et en design. Parmi les diplômes décernés, on compte un baccalauréat en arts, un baccalauréat en design, un baccalauréat en beaux-arts, une maîtrise en beaux-arts et une maîtrise en design, ainsi que divers certificats postbaccalauréat (le Certificat d’arts visuels en studio, le Certificat d’arts visuels pour enseignants, et le Certificat postbaccalauréat en design).

La NSCAD University occupe trois campus au centre-ville d’Halifax : le campus Granville, avec ses terrasses de style victorien, l’Academy Building, maintenant restauré, au pied de Citadel Hill, et le Port Campus, situé près des quais. L’université compte trois galeries publiques faisant partie de l’Anna Leonowens Gallery, ainsi que la Port Logia Gallery, près des quais, chacune présentant les œuvres des étudiants, des enseignants et des diplômés. Les étudiants et diplômés peuvent aussi exposer leurs œuvres à la Seeds Gallery, une galerie commerciale à but non lucratif située en face du Port Campus. Près d’un millier d’étudiants sont présentement inscrits à l’université, à temps plein ou à temps partiel.