Panneton, Philippe
Philippe Panneton, pseudonyme Ringuet. Médecin, prof., diplomate et romancier (Trois-Rivières, Qc, 30 avr. 1895 -- Lisbonne, 28 déc. 1960). Figure de proue de la littérature canadienne-française, Ringuet acquiert la célébrité avec Trente arpents, roman paru en 1938 et considéré comme l'un des classiques de cette littérature.
Philippe Panneton réussit à mener de front sa profession, son enseignement à l'Univ. de Montréal et une activité littéraire considérable. Il collabore à de nombreux périodiques, est membre fondateur et prés, de l'Académie canadienne-française et publie sept libres, dont un pastiche, un recueil de contes et cinq romans qui touchent à l'histoire, au terroir et à la ville, dont Un monde était leur empire, Trente arpents et Le Poids du jour. Couronné au Québec et au Canada anglais pour l'ensemble de son oeuvre, il doit surtout à Trente arpents de recevoir des prix comme celui de la province de Québec, du Gouverneur général, de l'Académie française et des Vikings.
Ce récit, paru d'abord à Paris, est un roman de transition en ce qu'il traduit le passage de la civilisation agraire à la civilisation urbaine au Québec. Il couvre une période qui s'étend de la fin du XIXe s. à la Crise de 1929, soit quarante-cinq ans, et touche à trois générations de paysans qui s'esquintent à cultiver leur trente arpents de terre. L'action est centrée sur Euchariste Moisan qui fait fructifier son bien et atteint avec la maturité, aisance et notoriété. En vieillissant, il connaît une série d'épreuves, qui l'amènent à céder sa terre à son aîné et a s'exiler en Nouvelle-Angleterre chez un autre de ses fils, qui comme plusieurs de ses frères et soeurs, a déserté la terre pour gagner la ville. La terre, mère et épouse, est aussi une dure maîtresse. Intraitable et toujours égale à elle-même, elle rejette au fur et à mesure ceux qui ne peuvent plus suffire à la tâche.
La vision de la vie rurale de Ringuet est nouvelle, celle de ses prédécesseurs, sauf Albert LABERGE et Claude-Henri GRIGNON, était idyllique, moralisatrice et dénuée de dimensions artistiques et littéraires. Ce roman, le plus achevé produit au Québec jusqu'aux années 40, est traduit en anglais et en allemand dès 1940. Son auteur est nommé ambassadeur au Portugal en 1957.
Deux ouvrages posthumes paraissent en 1998: Le Carnet du cynique et Journal de Ringuet rédigé entre 1920 et 1932, tous deux sous la direction de Jean Panneton et de Francis Parmentier.