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Piikani

Les Piikani (aussi connus sous les noms Piikuni et Peigan) sont l’une des trois nations de la Confédération des Pieds‑Noirs. Les deux autres sont les Siksika et les Kainai. Les Piikani occupaient autrefois un vaste territoire de chasse qui s’étendait le long de contreforts, de Rocky Mountain House jusqu’à Heart Butte au Montana, et se prolongeait vers l’est jusqu’aux Plaines. En date de février 2025, la Nation Piikani compte 3918 membres inscrits. Parmi ces membres inscrits, 2383 personnes vivent sur les terres de réserve de la Nation Piikani et 1495 personnes vivent hors réserve (voir aussi Réserves en Alberta; Premières Nations en Alberta).

Qui sont les Piikani?

Le nom des Piikani est une adaptation du mot apiku’ni, qui signifie « robe mal tannée ». Les marchands de fourrures les connaissent sous le nom de Muddy River Indians (Indiens de la rivière Muddy). Au Canada, l’orthographe officielle de leur nom est Piikani (également orthographié Piikuni); aux États‑Unis, ils sont appelés Piegan (bien que les Piegan de l’ère moderne aux États-Unis aient adopté le titre de Blackfeet Nation). En raison d’une division géographique et historique entre les communautés vivant aux États‑Unis et au Canada, les Piikani sont également connus sous les noms Aapátohsipikáni ou « Piikani du Nord », tandis que les Piegan sont connus sous les noms Aamsskáápipikani ou « Piikani du Sud ».

Population et territoire

Autrefois, le vaste territoire de chasse des Piikani s’étend le long de contreforts, de Rocky Mountain House jusqu’à Heart Butte au Montana et il se prolonge vers l’est jusqu’aux Plaines. Les Piikani se déplacent également vers le nord et l’est sur ce qui est maintenant l’Alberta pour chasser. Au milieu des années 1800, ils se déplacent au sud dans une région autour de la rivière Milk en Alberta et des rivières Teton et Marias au Montana. (Voir aussi Peuples autochtones des Plaines au Canada; Territoire autochtone.)

Aujourd’hui, les Piikani ont deux réserves en Alberta; l’une est une réserve de bois et l’autre est l’emplacement de la ville. En date de février 2025, la Nation Piikani compte 3918 membres inscrits. Lors du recensement de 2021, 18 485 personnes s’identifient comme étant d’ascendance pied-noir. Ce nombre inclut les Piikani ainsi que les Siksika et les Kainai.

Vie précoloniale

Durant la période précoloniale, les Piikani, comme d’autres nations de Pieds‑Noirs, dépendent du bison ou du buffle (Iinii) pour leur nourriture, pour leurs vêtements et pour la fabrication de leurs outils (voir aussi Confédération des Pieds-Noirs). Bien qu’ils chassent également d’autres sortes de gros gibier comme le cerf, et qu’ils complètent leur alimentation avec des légumes, des noix et des fruits, leur économie traditionnelle et leur culture sont centrées sur la chasse au bison.

Les Piikani ont des sociétés guerrières complexes. Leurs ennemis incluent les Crow, les Shoshones, les Nez-Percés, les Dakotas et les Assiniboines. Les guerres entre les nations autochtones s’intensifient durant les années 1700 avec l’introduction des fusils et des chevaux par les Européens. Les guerriers ont un statut social élevé au sein de leurs communautés en tant que défenseurs des nations pieds‑noirs.

Société et culture

Historiquement, les Piikani sont une large communauté qui compte environ 3000 à 5000 membres avant la colonisation. Bien qu’on ne connaisse pas la raison, les Piikani se divisent en groupes du nord et du sud avant l’arrivée des marchands européens. Malgré cette séparation, ils voyagent souvent ensemble et ils s’entremêlent.

La culture des Piikani est traditionnellement transmise par le biais des récits oraux. Cette culture comprend la participation aux sueries, à la danse du soleil, à l’utilisation de sacs de médecine, et à d’autres moyens de purification du corps et de l’âme. Même si plusieurs politiques d’assimilation gouvernementales, comme La Loi sur les Indiens et les pensionnats indiens, menacent et même interdisent la pratique de certaines cérémonies culturelles, la culture des Piikani survit toujours aujourd’hui.

Langue

Appartenant à la famille linguistique algonquienne, les Piikani parlent la même langue que les Kainai et les Siksika avec seulement de légères variations dialectales. Lors du recensement de 2021, 4935 personnes déclarent le pied-noir comme étant leur langue maternelle. De plus, 6585 personnes déclarent avoir une connaissance de la langue pied-noir. Comme la langue Kainai est considérée comme une langue menacée, les écoles et les programmes de langue cherchent à la préserver et à la promouvoir. (Voir aussi Langues autochtones au Canada.)

Religion et spiritualité

Trousses de guérisseur des Piegans/Piikani, vers 1911

À l’époque précoloniale, les Piikani entretiennent un système de croyances religieuses et ils pratiquent des cérémonies spirituelles propres à leur culture. La danse du soleil est (et demeure) l’une des pratiques culturelles et spirituelles les plus importantes. Alors que l’arrivée des missionnaires chrétiens dans les années 1870 apporte de nombreux changements importants dans le mode de vie et la spiritualité des Piikani, les histoires orales permettent de garder plusieurs croyances traditionnelles vivantes encore aujourd’hui. (Voir aussi Religion et spiritualité des Autochtones au Canada.)

Récits de la création

Bien que les récits de la création diffèrent selon les traditions orales du sud et celles du nord, les Piikani et les Piegan croient généralement que le Créateur (également appelé « Vieil Homme » ou N’api) est la lumière personnifiée, et ils considèrent qu’il est le début du jour et le début de la vie. Dans certains récits des Piikani, le Vieil Homme est associé au soleil et est alors appelé Natos (soleil). Comme dans d’autres religions autochtones, le Créateur n’est ni humain ni sexué. Le Vieil Homme a créé les êtres vivants, les créatures et les formes de vie sur la terre et il en fait éternellement partie.

Contact avec les Européens

Au cours des années 1700, les Piikani interagissent avec les marchands des États‑Unis et de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Soutenus par une importante force de Pieds‑Noirs, les Piikani et leurs alliés constituent l’un des groupes autochtones les plus puissants sur les plaines du Nord, empêchant temporairement l’expansion vers l’ouest des colons européens.

Toutefois, les contacts avec les marchands blancs et les missionnaires ont des effets importants sur la vie traditionnelle des Piikani. L’exposition à des maladies européennes et l’intensification des guerres réduisent considérablement leur population après l’épidémie de variole de 1837. En 1870, sept ans avant que les Piikani du nord et du sud ne s’installent sur des réserves, leur population est encore réduite.

Traités

Après avoir signé un traité avec les Américains en 1855, la Confédération des Pieds‑Noirs reçoit une réserve initialement vaste située dans l’actuel Montana, de la part du gouvernement des États-Unis. Cette réserve est réduite après que le gouvernement américain utilise la force militaire pour faire pression sur la Confédération des Pieds-Noirs afin qu’elle cède davantage de terres aux colons. Environ 220 Piegan meurent en 1870 en raison de ce conflit. Alors que la plupart des Piegan s’installent dans cette réserve réduite du Montana, certains vont rejoindre le groupe du nord au Canada, où ils signent le Traité no 7 avec le gouvernement fédéral en 1877. (Voir aussi Traités numérotés.)

Les Piikani demandent que leur territoire d’origine devienne leurs zones d’hivernages où ils chassent le bison autour de Crow Creek, de la rivière Oldman et de Porcupine Hills. Cependant, la disparition du bison à la fin des années 1800 rend la vie sur la réserve beaucoup plus difficile. Les historiens désignent généralement l’hiver de 1883‑1884 comme « l’hiver de la famine » en raison du manque de nourriture généralisé qui sévit dans la Confédération durant cette saison. La fin de la chasse au bison incite les Piikani à se déplacer dans la région autour de Pincher Creek et à pratiquer l’élevage de bétail, qui constitue toujours une importante partie de leur économie. (Voir aussi Histoire du ranch.)

Vie contemporaine

En date de février 2025, la Nation Piikani compte 3918 membres inscrits. Les Piikani ont deux réserves dans le sud de l’Alberta, d’une superficie totale de 45 677,80 ha. La réserve 147a (située le long de la route 3 à mi‑chemin entre Fort Macleod et Pincher Creek) est connue sous le nom de la localité de Brocket, tandis que la réserve 147 b (située à 13 km au sud‑ouest de Fort Macleod) est connue sous le nom de réserve Timber. Sur la population enregistrée de la Nation Piikani, 2383 membres vivent sur les terres de réserve de la Nation Piikani. Les Piikani pratiquent l’élevage, l’agriculture et d’autres activités commerciales sur la réserve. Ils sont également membres actifs d’associations autochtones, comme la Treaty 7 Management Corporation et la Confédération des Pieds‑Noirs.

En 2014, les Piikani se joignent à d’autres Premières Nations en signant le Traité Iinii ou Buffalo. Ces Premières Nations comprennent : la Nation des Pieds-Noirs, la Nation Siksika, la Nation Kaina, les tribus Assiniboine et Gros Ventres de la réserve de Fort Belknap, les tribus Assiniboine et Dakota (Sioux) de la réserve de Fort Peck, les tribus confédérées des Salish et des Kootenai (voir aussi Salish de la côte; Salish du continent) ainsi que la Nation Tsuut’ina. En 2015, la Nation Stoney‑Nakoda et la Nation crie de Samson signent également ce « traité ouvert », qui est ouvert à d’autres Premières Nations du Canada et des États‑Unis. Entre autres questions, les signataires conviennent d’unir le pouvoir politique des nations autochtones des Plaines du Nord, de travailler à la conservation du bison et de renforcer leurs relations traditionnelles avec leurs terres. Le traité continue de gagner de nouveaux signataires.

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