Article

Pensionnats indiens au Canada (résumé en langage simple)

Au début des années 1600, les religieuses et prêtres catholiques établissent les premiers pensionnats indiens au Canada (voir aussi Indien). En 1883, ces institutions commencent à recevoir du financement de la part du gouvernement fédéral. Cette même année, le gouvernement du Canada autorise officiellement la création du système des pensionnats indiens. L’objectif principal de ce système est d’assimiler les enfants autochtones à la société chrétienne blanche. (Voir aussi Les expériences des Inuits dans les pensionnats indiens et Les expériences des Métis dans les pensionnats indiens.)

(Cet article est un résumé en langage simple de l’histoire des pensionnats indiens. Si vous souhaitez approfondir le sujet, veuillez consulter notre article intégral, Pensionnats indiens au Canada)

Élèves du pensionnat autochtone de Metlakatla

Durant les années qui suivent, de nouveaux pensionnats sont construits. Un total de 130 pensionnats sont en fonctionnement entre 1831 et 1996. Plus de 150 000 enfants métis, inuits et des Premières Nations sont forcés de fréquenter les pensionnats indiens durant cette période. Parmi ceux-ci, des milliers meurent, soit au pensionnat, soit en conséquence de leurs expériences vécues dans le système.

Bien que les expériences varient, de nombreux élèves vivent des expériences négatives au pensionnat. Ils sont enlevés de force de leur foyer et séparés de leurs parents à un jeune âge. Ils ont l’interdiction de porter leurs vêtements traditionnels ou de participer à une cérémonie. Le personnel du pensionnat utilise souvent des numéros pour se référer aux élèves au lieu de les appeler par leur propre nom. La grande majorité des enfants ont l’interdiction de parler leur propre langue au pensionnat.

Dans les pensionnats, les agressions sont courantes. Les enfants sont battus et séquestrés dans de petits espaces par les enseignants et le personnel lorsqu’ils se comportent de mauvaise manière. De nombreux élèves sont victimes d’abus sexuels. Un large pourcentage d’entre eux ne reçoit que très peu de nourriture à manger. Des conditions de vie médiocres et la malnutrition font en sorte que plusieurs tombent malades et contractent des maladies évitables, telles que la tuberculose et la grippe.

Pensionnat autochtone

Seules quelques heures par jour sont passées en classe. La plupart des enseignants ne sont pas qualifiés, et ils n’enseignent qu’un programme de base. Les élèves apprennent à lire et à écrire, soit en anglais ou en français, ils apprennent aussi les mathématiques de base et la religion. Les pensionnats reçoivent très peu de financement de la part du gouvernement, alors les élèves sont forcés de passer la moitié de leur journée à entretenir les bâtiments du pensionnat et à cultiver des aliments. Les filles font la cuisine, le ménage, la couture et le lavage. Les garçons prennent part à la menuiserie, la construction et l’agriculture. Tous les élèves ont une multitude de tâches quotidiennes en plus de leur travail. Lorsqu’ils quittent le pensionnat, la plupart d’entre eux n’ont pas les compétences nécessaires pour trouver un emploi bien rémunéré.

Les élèves et les parents autochtones protestent et tentent de résister aux pensionnats indiens tout au long de leur fonctionnement. En 1969, les églises remettent l’administration des pensionnats entre les mains du gouvernement fédéral. Le dernier pensionnat indien géré par le gouvernement fédéral ferme ses portes en 1996.

Dans les années 1990, les survivants des pensionnats indiens commencent à parler publiquement des sévices dont ils ont été victimes au pensionnat. Ils exigent que le gouvernement fédéral et les églises admettent la vérité sur ce qui s’est passé. Ils demandent également que le gouvernement alloue de l’argent (indemnisation) aux survivants.

En 2008, le gouvernement fédéral offre des excuses officielles aux survivants des pensionnats indiens. D’autres excuses suivent, de la part des gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi que de la part de certaines églises. Une indemnisation est accordée à certains survivants, mais pas à l’ensemble d’entre eux. Une partie de cet argent est utilisée pour créer la Commission de vérité et réconciliation.

Les survivants ont la possibilité de raconter leurs histoires durant la CVR. En 2015, après six ans de travail, la commission rend public un rapport sommaire de ses conclusions. Ce rapport énonce 94 appels à l’action. Le premier ministre Justin Trudeau s’est engagé à les mettre tous en œuvre.

Faits saillants sur les pensionnats indiens

Que sont les pensionnats indiens?

Les pensionnats indiens étaient des écoles subventionnées par le gouvernement et dirigées par les églises.

Quel était le but des pensionnats indiens?

Le but des pensionnats était d’éduquer les jeunes autochtones, de la convertir au catholicisme et de les assimiler à la culture canadienne

Combien d’élèves ont fréquenté les pensionnats?

On estime à 150 000 le nombre d’enfants ayant fréquenté les pensionnats indiens.

Combien d’enfants sont morts dans les pensionnats?

On estime à 6 000 le nombre de décès d’enfants dans les pensionnats (les données en ce sens sont incomplètes).

Combien de pensionnats y avait-il au Canada?

Au total, il y a eu environ 130 pensionnats indiens au Canada de 1831 à 1996. C’est en 1931 que l’on a comptait le plus au pays, soit 80.

Quand a-t-on ouvert le premier pensionnat indien au Canada?

L’Institut mohawk de Brantfort, en Ontario, a accueilli ses premiers pensionnaires en 1831.

Quand a-t-on fermé le dernier pensionnat indien au Canada?

Le pensionnat Gordon à Punnichy, en Saskatchewan, a fermé ses portes en 1996. Il s’agissait du dernier pensionnat indien au Canada.

Guide pédagogique perspectives autochtones

Collection des peuples autochtones