Périodiques littéraires de langue anglaise
Au XIXe siècle, le Canada dépend principalement des importations étrangères pour approfondir ses connaissances littéraires, car les premières tentatives visant à offrir des périodiques canadiens qui dépassent les normes populaires sont généralement de courte durée. Les revues de ce type qui ont obtenu le plus de succès et qui ont duré le plus longtemps sont le Canadian Journal (1 852-1878); le Canadian Monthly et la National Review (1872-1878), qui plus tard ont fusionné pour former la Rose-Belford's Canadian Monthly and National Review (1878-1882); et la revue The Week (1883-1896). Goldwin SMITH assure la promotion des deux dernières revues, et Charles G.D. ROBERTS est le premier directeur du périodique The Week.
Au XXe siècle, on assiste à une division des lecteurs avec l'apparition de revues universitaires qui offrent des articles théoriques et spécialisés, et de magazines sur papier glacé qui s'adressent, souvent superficiellement, à un plus grand bassin de lecteurs. Entre les deux, on trouve la revue CANADIAN FORUM, publiée régulièrement depuis 1920. Elle se décrit elle-même comme « une revue d'opinion indépendante qui traite aussi des arts » et n'est associée officiellement à aucune université. Elle compte cependant parmi ses collaborateurs de nombreux enseignants, surtout à Toronto. Même si ses origines sont principalement politiques, si elle reflète (selon les termes de son éditorial paru dans son premier numéro) « un désir d'offrir une analyse plus libre et bien informée sur les questions d'ordre public » et si elle présente de manière générale un point de vue radical ou de gauche, elle s'est constamment efforcée de « suivre et d'évaluer l'évolution de la littérature et des arts canadiens ».
QUEEN'S QUARTERLY est la première des trois grandes revues universitaires canadiennes fondées pour favoriser les connaissances humanistes et paraît pour la première fois en 1893. Son objectif est double : elle doit répondre aux besoins intellectuels des diplômés de l'U. Queen et « promouvoir les intérêts de la culture au Canada ». Ses priorités sont d'abord d'ordre religieux, mais elle devient vite une pu blication universitaire d'envergure et respectée. En 1921, DALHOUSIE REVIEW se joint à elle. Dans son premier numéro, cette revue déclare être un projet d' « extension de l'université » et souhaiter traiter des « problèmes d'importance générale » dans « un style pouvant être compris par tout le monde ». Dix ans plus tard, le UNIVERSITY OF TORONTO QUARTERLY est lancé avec les mêmes objectifs. Se définissant lui-même comme « une revue canadienne sur les lettres », il réussit de façon générale à offrir une tribune au discours universitaire, où des érudits canadiens ou de renommée internationale peuvent être publiés. Ces trois revues sont toujours publiées et maintiennent un haut niveau de qualité.
Le trait le plus marquant de la publication des périodiques canadiens au cours des dernières années a été l'apparition de nombreuses revues universitaires destinées à analyser la littérature canadienne. La plus ancienne, et toujours très connue, est la revue CANADIAN LITERATURE, une publication trimestrielle lancée en 1959 à l'U. de la Colombie-Britannique et dont le premier directeur a été George WOODCOCK. Depuis ses débuts, la revue a publié des articles universitaires et des critiques sur des oeuvres canadiennes et a souvent consacré des numéros entiers sur des sujets d'intérêt particulier. Considérée d'abord par certains comme une entreprise prématurée, elle a non seulement réussi à créer son propre lectorat, mais a, en offrant un débouché aux études littéraire s canadiennes, contribué au développement des thèmes qu'elle abordait. Restée sans concurrente pendant des années, plusieurs revues ayant des objectifs semblables l'ont rejointe, notamment Essays on Canadian Writing (fondée en 1974 à l'U. York) et Studies in Canadian Literature (fondée en 1976 à l'U. du Nouveau-Brunswick).
La revue interdisciplinaire Journal of Canadian Studies, une publication trimestrielle de grande envergure consacrée à l'histoire, les sciences sociales et à la littérature, est fondée à l'U. Trent, en 1966. Le développement du roman et de la poésie au Canada au cours des dernières années donne lieu à la parution de revues spécialement consacrées à ces genres littéraires : le CANADIAN FICTION MAGAZINE (1971- ), le Journal of Canadian Fiction (1972- ), le Canadian Poetry (1977- ) et le Journal of Canadian Poetry (1978- ). En outre, la revue Canadian Drama est publiée à l'U. de Waterloo depuis 1975, et la revue Theatre History in Canada fait son apparition en 1980.
Un certain nombre de SOCIÉTÉS SAVANTES canadiennes publient leurs propres périodiques spécialisés, par exemple l'Association of Canadian University Teachers of English qui, pour la première fois en 1975, publie English Studies in Canada. D'intérêt plus général, on trouve Humanities Association of Canada's Bulletin (1951-1973), qui est remplacé par la plus ambitieuse Humanities Association Review. Sans oublier de mentionner les nombreuses revues, allant de THE FIDDLEHEAD (1945- ) dans les Maritimes à Malahat Review (1967- ) en Colombie-Britannique, qui se consacrent à la publication de créations littéraires. Notons que la majorité des périodiques littéraires de langue anglaise qui ont de l'importance dans les milieux universitaires ont été créés assez récemment et reflètent le développement des universités canadiennes depuis la fin des années 50 , ainsi que le développement simultané de la LITTÉRATURE DE LANGUE ANGLAISE au Canada.
Voir aussi REVUES LITTÉRAIRES DE LANGUE ANGLAISE.