Colonel Peter Edward Robinson Wright, O.B.E., officier des services du renseignement militaire, avocat, juge (né le 16 juillet 1910 à Toronto en Ontario; décédé le 26 novembre 1986 à Toronto). Le colonel Peter Wright était un officier de l’Armée canadienne qui a servi durant la Deuxième Guerre mondiale. Il était l’officier supérieur du renseignement de la Première Armée canadienne en Europe. Après la guerre, Peter Wright a repris son travail d’avocat et il a éventuellement siégé à la Haute Cour de justice de l’Ontario.

Jeunesse et début de carrière
Peter Edward Robinson Wright est le fils d’Edward et de Geraldine Wright. Sa mère est la troisième femme avocate admise au barreau de l’Empire britannique; son père est également avocat. Peter Wright fait ses études à l’Université de Toronto, à la St. Andrews University en Écosse, et à Osgoode Hall à Toronto. Il découvre la vie militaire lorsqu’il est membre du Officer Training Corps de la St. Andrews University. En 1934, il épouse Mary Nicholls. La même année, il commence à pratiquer le droit au cabinet Wright and McMillan de Toronto et il plaide des causes devant la Cour suprême et le Conseil privé du Canada. Il s’enrôle dans l’Armée canadienne lorsque la guerre éclate à l’automne 1939.
Débuts de carrière militaire
Le 13 septembre 1939, Peter Wright s’enrôle en tant qu’officier d’infanterie au sein du Royal Regiment of Canada, une unité historique de Toronto. Il est d’abord nommé commandant de peloton pendant six mois, et il occupe ensuite divers postes d’état-major au sein de la 4e Brigade d’infanterie canadienne, du 1er Corps canadien, de la 2e Division canadienne et de la Première Armée canadienne. Pendant cette période, Peter Wright suit également des cours d’état-major à Sandhurst et à Camberley.
Raid de Dieppe
Alors qu’il sert avec la 2e Division canadienne, Peter Wright participe à la planification et à l’exécution du raid sur Dieppe des Alliés, en 1942. Il est présent à bord du navire-quartier général, le HMS Calpe, aux côtés du commandant de la 2e Division canadienne, le major général Roberts, lors de l’assaut amphibie. Son unité, le Royal Regiment of Canada, subit des pertes importantes au cours de l’attaque. Sur les 556 membres de l’unité qui débarquent, plus de 200 sont tués et 264 sont capturés. Lors d’une entrevue réalisée après la guerre, Peter Wright déclare qu’il éprouve de profonds remords pour les pertes subies à Dieppe. Il estime également que, malgré les sacrifices, les forces alliées ont tiré des leçons de leurs erreurs commises à Dieppe, ce qui les mène à leurs succès plus tard dans la guerre.
Services du renseignement
En juin 1943, Peter Wright est affecté au quartier général de la Première Armée canadienne en tant qu’officier d’état-major général 1 (renseignement); à ce poste, il est le principal officier de renseignement du quartier général, remplaçant lord Tweedsmuir (qui sert dans les forces canadiennes et britanniques pendant la guerre). Peter Wright met à profit son expérience et sa formation d’état-major pour diriger les spécialistes du quartier général. Il passe le reste de la guerre à travailler sous les ordres du général Crerar en tant qu’officier supérieur du renseignement de la Première armée canadienne.
Saillant de Nimègue
En juillet 1944, la Première Armée canadienne fait partie du 21e groupe d’armées sous le commandement du général britannique (futur maréchal) Bernard Law Montgomery. Pendant l’offensive de l’armée allemande dans les Ardennes, communément connue sous le nom de bataille des Ardennes, la Première Armée canadienne est chargée de tenir le saillant de Nimègue au nord des Ardennes, dans les Pays-Bas. Le 26 décembre 1944, les Alliés reçoivent des rapports de renseignements contradictoires sur la possibilité d’une attaque allemande de l’autre côté de la Meuse, en direction du 21e groupe d’armées. Initialement, le général Crerar et le maréchal Montgomery ne sont pas convaincus de cette menace. Mais, Peter Wright et son état-major parviennent à les convaincre que la menace est réelle, et les plans opérationnels sont modifiés pour renforcer les positions dans la région. Cependant, l’attaque ne se concrétise jamais, principalement en raison de l’échec de l’offensive allemande dans son ensemble. Peter Wright déclare plus tard que c’est la seule fois, selon ses souvenirs, que des plans opérationnels ont été modifiés à la suite d’un rapport de renseignement.
Distinctions militaires
Peter Wright est nommé à l’Ordre de l’Empire britannique (O.B.E.) par le général Henry D.G. Crerar peu après leur débarquement en Europe en août 1944. La nomination précise que depuis ses débuts dans les services du renseignement au cours de l’été 1943, il a été responsable de l’organisation et de la formation des équipes canadiennes de renseignement. De plus, Peter Wright est impliqué dans la préparation de matériel de renseignement de l’Opération Overlord pour l’invasion du jour J en Normandie, et il continue de faire preuve d’initiative et de dévouement après son arrivée sur le sol européen. Peter Wright est décoré de l’Ordre de l’Empire britannique le 23 décembre 1944. Il est promu au grade de colonel le 23 juillet 1945. Après la guerre, il est nommé Commandeur de l’Ordre d’Orange-Nassau (avec épées), une décoration néerlandaise « en reconnaissance de services distingués ». La citation de cette décoration précise le travail de renseignement qu’il a effectué durant l’offensive des Ardennes.
Travail d’après-guerre
On attribue à Peter Wright la rédaction du First Canadian Army Final Intelligence Report, qui résume tous les efforts de renseignement de l’armée canadienne pendant la guerre et formule des recommandations pour la structure d’après-guerre du renseignement militaire canadien. Il retourne à Toronto pour pratiquer le droit en tant qu’avocat et conseiller de la reine pour la firme Wright et McTaggart et il participe au développement du centre communautaire de Wood Green, basé à Toronto.
En 1948, Peter Wright se présente sans succès comme député libéral à l’Assemblée législative de l’Ontario dans la circonscription de St David à Toronto. Il se présente sur la base d’une politique de réforme sociale et de politiques connexes. En 1949, il est élu président du Canadian Club de Toronto, poste que son père a occupé des années auparavant. Au cours des années 1950, 1960 et 1970, il siège au conseil d’administration de nombreuses compagnies canadiennes, dont la maison d’édition Macmillan of Canada, la Barclay’s Bank of Canada et la Norwich Union Life Insurance Society. En avril 1969, il est nommé à la Cour suprême de Toronto; il siège à la Haute Cour de justice de l’Ontario jusqu’en 1977.
Après la guerre, le colonel Wright participe à la fondation de l’Association canadienne du renseignement militaire (ACRM), dont il devient le premier président en 1948-1949. En février 1964, il succède au général Henry D.G. Crerar en tant que colonel commandant du Corps du renseignement canadien (C Rens C). En tant que colonel commandant, Peter Wright visite l’école du Corps et les unités de renseignement à travers le pays. Lorsque l’Armée canadienne est unifiée en un seul service en 1968, le C Rens C et les services de renseignement équivalents de la marine et de l’armée de l’air sont censés être fusionnés avec le Corps de Prévôté et les services de police équivalents pour former le Secteur de la sécurité. Peter Wright défend vigoureusement, auprès du chef d’état-major de la Défense, la nécessité d’un corps de renseignement permanent en temps de paix et le fait que cette fonction serait perdue s’il est fusionné avec le Corps de la Prévôté. Peter Wright est consterné lorsque les deux Corps sont fusionnés, mais cette fusion coïncide avec l’expiration de son mandat de colonel commandant ainsi qu’avec son 60e anniversaire, ce qui impose sa libération de la réserve militaire.