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Phyllis Bomberry

Phyllis « Yogi » Bomberry, joueuse de balle molle (softball), artisane (née en 1943 à Ohsweken sur la réserve de Six Nations de la rivière Grand en Ontario; décédée le 3 janvier 2019). Phyllis Bomberry était receveuse pour les équipes féminines de balle molle de Toronto et de Six Nations de la rivière Grand. Elle a aidé ses équipes à remporter des championnats grâce à ses superbes frappes et à sa défensive exceptionnelle. En tant qu’athlète autochtone, Phyllis Bomberry était souvent la cible de sectarisme et de discrimination. Elle a été la première femme à remporter le prix Tom Longboat en tant que meilleure athlète autochtone au Canada (voir aussi Tom Longboat). Elle a été surnommée Yogi, probablement en référence au grand receveur des Yankees de New York Lawrence « Yogi » Berra, en raison de ses compétences de receveuse et de frappeuse.

Jeunesse

Phyllis Bomberry est la deuxième de sept enfants à survivre à la petite enfance. Elle naît de Sadie Martin (née Johnson) et d’Alfred Bomberry, un employé d’une usine de plâtre. Le premier enfant du couple, Frederick, meurt en bas âge. Leurs autres enfants sont Martin, Phyllis, Gerald, Amy, Betty, Ivan et Marvin. Les Bomberry appartiennent au Clan du loup de la nation Cayuga, qui fait partie des Haudenosaunee.

Phyllis Bomberry fait preuve de prouesses athlétiques dès son plus jeune âge. Elle joue au hockey, au football, à la crosse, au hardball, au basketball, au badminton et au volleyball. Elle suit également des cours de gymnastique. Elle va à la chasse et se pratique au tir avec son père. Elle attrape également les balles de baseball que son père et un de ses frères lancent. « Pour être “cool” entre enfants, il fallait jouer avec les gars », dit-elle un jour à la professeure et autrice M. Ann Hall.

Carrière de balle molle

Phyllis Bomberry commence à jouer à la balle molle organisée en tant que fille, sur la réserve des Six Nations de la rivière Grand. Elle joue pour une équipe junior de la ville voisine, à Caledonia en Ontario, avant de se joindre aux Mohawks d’Ohsweken. Elle joue un rôle clé lorsque les Mohawks remportent les Championnats provinciaux intermédiaires en 1960 et 1961.

En 1963, Phyllis Bomberry déménage à Toronto où elle travaille dans une usine d’assemblage de radios. Elle devient receveuse pour les Carpetlands, une équipe commanditée par une entreprise de revêtement de sol.

Phyllis Bomberry est receveuse lorsque Helen Doberstein lance une balle à deux coups sûrs pour une victoire de 2-0 contre les Imperials de Saskatoon. Cette victoire leur permet de remporter le Championnat national de balle molle féminin senior de 1967 au Memorial South Park de Vancouver. Helen Doberstein, avec sa fiche de 2-0, est nommée meilleure lanceuse du tournoi de cinq jours. Phyllis Bomberry est nommée receveuse étoile et meilleure frappeuse avec une moyenne de 0,462. L’équipe de Toronto remporte à nouveau le titre national en 1968 contre les Imperials de Saskatoon.

Les Imperials prennent leur revanche en 1969, en battant à deux reprises l’équipe de Phyllis Bomberry, les Carpetland, et ils remportent le Championnat national lors d’un tournoi au parc Oakes à Fort Erie en Ontario. L’équipe de Toronto se présente au tournoi après avoir remporté la médaille d’or aux premiers Jeux du Canada à Halifax. En quatre jours d’action aux Jeux du Canada, la balle molle féminine attire 105 000 spectateurs au Halifax Common, incluant de nombreux spectateurs qui doivent se tenir debout dans le champ extérieur.

Phyllis Bomberry continue à jouer à la balle molle jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus jouer en raison d’une blessure au genou en 1976. Au cours de sa carrière, elle est surnommée Yogi, probablement en référence à Lawrence « Yogi » Berra, un receveur populaire des Yankees de New York de la ligue majeure.

Discrimination

En tant qu’athlète autochtone dans un sport dominé par des joueurs et des spectateurs blancs, Phyllis Bomberry est la cible d’insultes et de discrimination raciales. En tant que receveuse, elle n’a jamais de répit face aux agressions verbales, car elle joue au champ et au bâton qui sont tous deux à portée de voix des chahuteurs dans les gradins.

« Elle ne pouvait pas faire grand-chose, car elle jouait et concourait dans un environnement qui soutenait implicitement la discrimination raciale en ne faisant rien lorsqu’elle se manifestait », écrit l’historienne universitaire M. Ann Hall dans The Girl and the Game, un livre de 2002 sur les femmes canadiennes dans le sport. « Personne dans l’équipe ne la défendait lorsqu’elle se faisait insulter, et les entraineurs ou les arbitres ne géraient jamais ces situations de manière officielle. »

Vie ultérieure

Après avoir pris sa retraite de la balle molle, Phyllis Bomberry explore son héritage culturel en tant qu’artisane, notamment en travaillant le cuir pour fabriquer des sacs à main, des tentures murales et de petits objets pour les touristes. Au fil des années, ses œuvres sont exposées à Toronto, à un festival d’art à Niagara-on-the-Lake en Ontario, et dans une galerie d’art à Buffalo dans l’État de New York, entre autres.

En 2009, elle fait partie des porteurs de la flamme olympique lorsque celle-ci traverse Six Nations de la rivière Grand en route vers Vancouver pour les Jeux olympiques d’hiver de 2010. L’itinéraire original du relais est modifié pour éviter un conflit avec des manifestants. Phyllis Bomberry déclare que la flamme représente l’unité dans le sport. « Lorsque vous faites du sport, peu importe que vous soyez noir, orange ou blanc, cela n’a pas d’importance. Vous êtes ensemble », déclare-t-elle à Martha Worboy de Canwest News Service.

Distinctions

  • Prix Tom Longboat (1968)
  • Softball Canada’s Hall of Fame (2009)
  • Panthéon des sports canadiens (2023)
  • North American Indigenous Athletics Hall of Fame (2024)
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