Historiquement, les maisons de planches étaient des structures construites par divers peuples autochtones de la côte Nord-Ouest du Canada tels que les Salish de la côte, les Kwakwaka’wakw, les Nuu-chah-nulth, les Nuxalk, les Haïdas, les Tsimshians, les Gitxsans et les Nisga’a. Les maisons de planches variaient en taille et en conception, dépendamment de la communauté. Les maisons de planches existent toujours dans certaines communautés, et elles sont principalement utilisées à des fins communautaires et rituelles.
Maison de planches salish en 1907.
Qu’est-ce qu’une maison de planches ?
La maison de planche est une structure utilisée par les peuples autochtones de la côte nord-ouest pour abriter de larges familles. La conception et la construction des maisons de planches varient considérablement. En général, elles sont de forme carrée ou rectangulaire, et sont constituées de larges planches de bois, souvent du cèdre.
Des maisons de planches ont été trouvées sur des sites de villages d’hiver permanent. Pendant l’été, les peuples autochtones de la côte vivent dans des habitations fixes ou portables. Ils emportent parfois les planches qui recouvrent la charpente des maisons d’hiver pour en recouvrir la charpente des maisons d’été, à mesure qu’ils se déplacent pour chasser les mammifères marins, pêcher le saumon et d’autres poissons, cueillir des baies et des fruits, et chasser.
En plus de servir d’habitation, les maisons de planches sont une expression vivante du prestige de leurs propriétaires, de l’historique familial et de leurs ancêtres surnaturels. Les maisons de planches sont le site d’emblèmes sculptés et de trésors hérités ou acquis. L’intérieur des maisons devient la scène de danses et de drames rituels lors des festivals du milieu de l’hiver, ainsi que lors des rituels de remise de cadeaux, appelés potlatchs, qui renforcent le pouvoir des chefs et réaffirme les relations sociales.
Les maisons de planches sont des expressions importantes des cultures hiérarchiques de la côte nord-ouest. La structure sociale des grands villages comprend une élite riche (composée de chefs ou de nobles), un corps de citoyens, et des esclaves qui sont considérés comme n’appartenant pas à l’ordre social. L’élite des nobles possède la majorité des maisons et domine le village. Les élites utilisent des poteaux sculptés (voir aussi Mât totémique), des toiles et des façades peintes afin d’exprimer leur héritage ancestral et leur statut social.
Comment est construite une maison de planches?
Chaque nation autochtone a sa propre manière de construire et de conceptualiser ses maisons de planches. Toutefois, ces bâtiments partagent certaines caractéristiques structurelles. Par exemple, toutes les maisons de planches utilisent différentes formes de construction à poteaux et poutres. Cette manière de construire repose sur le gros bois d’œuvre. Les maisons de planches utilisent généralement le cèdre rouge sur de larges dimensions et longueurs. Plusieurs maisons de planches sont également décorées de motifs et symboles importants pour le propriétaire de la maison et la Première Nation.
Variantes de maisons de planches
Les peuples de langue salish développent généralement une maison de planche comprenant une variante de la toiture en appentis, souvent appelée hangar ou toit de remise.
Dans certains cas, les villages salish sont constitués de plusieurs structures individuelles relativement petites. Dans d’autres cas, des villages entiers sont faits de maisons de planches attachées en rangées et formant de longues lignes pouvant s’étendre sur environ 46 mètres de long. Les premiers observateurs européens croyaient que ces maisons attachées étaient des résidences uniques qui abritaient des villages entiers.
Les Nuu-chah-nulth construisent deux variantes de la maison de planches. Ceux du Nord bâtissent des structures à pignon avec une seule poutre de toit (un toit à pignon est formé de deux côtés en pentes, créant une forme triangulaire). Les Nuu-chah-nulth du Sud construisent des toits en appentis qui comportent des ressemblances avec ceux de leurs voisins salish. Leurs maisons atteignent parfois 30 mètres de long et sont généralement installées au bord de la plage.
Les maisons de planches des Kwakwaka’wakw sont généralement carrées, leurs côtés mesurant de 12 à 18 mètres. Ces maisons de planches sont disposées selon le rang social, en rangées face à l’océan. Les Kwakwaka’wakw croient que le cèdre rouge utilisé pour construire leurs maisons possède des qualités surnaturelles. Ils sculptent et peignent des noms cérémoniels et des motifs de conception sur les éléments architecturaux afin de rehausser les propriétés surnaturelles et le prestige attribué à la lignée familiale.
Selon les témoignages des premiers visiteurs européens, les maisons de planches des villages des Nuxalk sont montées sur pilotis (les pilotis sont un élément de construction où une structure verticale est enfoncée dans le sol).
Les maisons de planches des Haïdas sont construites selon deux types de bases. L’un des deux est la maison à deux poutres alors que l’autre, leur type de construction le plus courant, est la maison à six poutres. Ces maisons sont bâties sur une charpente de deux ou six poutres dans le sens de la longueur, selon le style. Les Haïdas décorent leurs maisons de façon audacieuse, avec diverses sculptures culturellement importantes.
Comme pour les bâtiments de plusieurs autres cultures autochtones, les maisons des Haïdas (et des Tsimshians) représentent le cosmos. Leurs maisons de planches fournissent un abri symbolique (ainsi que littéral) pour les esprits de leurs ancêtres du passé, mais elles servent aussi à y vivre. Les maisons sont toutes connues par leur nom, et leur construction est perçue comme un événement important, souligné par des cérémonies potlatchs.
Tout comme les Haïdas, les Tsimshians construisent également des maisons de planches à deux poutres. Des éléments très caractéristiques des maisons de planche à la fois des Haïdas et des Tsimshians sont les poteaux de maison sculptés et les colonnes frontales d’emblèmes (voir aussi Mât totémique). Dans les maisons qu’occupent des personnes de hauts rangs parmi les Haïdas ou les Tsimshians, on retrouve des foyers centraux et des marches menant vers le bas au rez-de-chaussée.
Utilisation moderne
Les maisons de planches conservent une valeur et une importance pour de nombreuses Premières Nations. Dans certaines cultures autochtones de la côte nord-ouest, les maisons de planches sont toujours utilisées pour des fonctions communautaires et cérémonielles, comme les potlatchs.