Pleure pas, Germaine
Pleure pas, Germaine (1965), de Claude Jasmin, une des contributions au « débat sur le joual » les plus accessibles et les plus poétiques du roman canadien-français, raconte le voyage de Gilles Bédard et de sa famille, de Montréal à Gaspé. Alors qu'il fuit l'alcool et les dettes, qu'il traque le violeur qui a tué sa fille et qu'il rend visite aux parents de son épouse, Gilles est coincé entre son désir de vengeance et son inclination naturelle à aimer. Il est libéré grâce à une erreur sur la personne, dans un dénouement où se mêlent l'imagerie du Nouveau Testament et l'engagement politique. La narration, qui emprunte le point de vue de Gilles, est structurée à partir des noms des haltes routières rencontrées sur le chemin de la découverte, et utilise le JOUAL pour exprimer la situation difficile et complexe dans laquelle se trouve un homme naïf. Le titre, tiré du roman de Roger LEMELIN , Au pied de la pente douce (1944), associe le récit aux premières expériences en joual.