Relève, La
La Relève est un magazine mensuel fondé en 1934, à Montréal, par Paul Beaulieu, Robert CHARBONNEAU, Jean Le Moyne et Claude Hurtubise. Le magazine fait paraître 103 numéros avant de disparaître en 1948 : les 48 premiers sous le nom de La Relève et les autres sous celui de La Nouvelle Relève. Parmi les collaborateurs québécois les plus importants, figurent Le Moyne, Robert Élie, Roger Duhamel et Saint-Denys GARNEAU et plus tard Guy Frégault, Berthelot Brunet, entre autres. Parmi les Européens les plus importants, citons Daniel Rops, Jacques Maritain, Emmanuel Mounier et Georges Bernanos. L'objectif de départ est de former un groupe « indépendant, nationaliste et catholique » qui se chargera de remédier à la pauvreté de la production québécoise en matière d'art, de littérature et de philosophie. Les principaux thèmes sont la crise économique des années 30, perçue comme une crise de civilisation; la révolution, c'est-à-dire la transformation de la société en concordance avec un système de croyances « personnalistes » et collectif inspiré de Mounier (voir CITÉ LIBRE); le CATHOLICISME, la meilleure façon d'établir un nouveau consensus social calqué sur le Moyen-Âge chrétien; l'art et la littérature en tant que méthodes d'épanouissement spirituel; enfin, le mariage et la famille, des valeurs faisant cruellement défaut dans un monde chaotique. Le magazine traite ces sujets avec une grande ouverture d'esprit, ce qui le distingue des autres publications nationalistes et traditionalistes. Toutefois, puisqu'il est édité par de jeunes bourgeois montréalais qui n'ont pas de soucis financiers, il est aussi très idéaliste. Les articles posent fréquemment des questions d'ordre général sur la civilisation contemporaine, mais se désintéressent des vrais problèmes auxquels la société québécoise d'alors est confrontée. Il a peu d'influence sociale, économique ou politique, mais il apporte une généreuse contribution au monde des idées. Voir aussi PÉRIODIQUES LITTÉRAIRES DE LANGUE FRANÇAISE.