Steven Lewis Point (Xwĕ lī qwĕl tĕl), OC, OBC, avocat, juge, chef et lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique (né le 28 juillet 1951 à Chilliwack, en Colombie-Britannique). En 1975, à l’âge de 23 ans, Steven Lewis Point a commencé sa carrière de chef pour la Première Nation Skowkale, dont il est originaire. Il a occupé ce poste à diverses reprises, pour un total de 15 ans. De 1994 à 1999, il a été président tribal de la nation Stó:lō et Grand Chef du conseil tribal de la nation Stó:lō. Il a agi également comme représentant des chefs au siège du gouvernement de la même nation. En 2005, Steven Point a été nommé commissaire en chef de la Commission des traités de la Colombie-Britannique et est devenu deux ans plus tard le premier lieutenant-gouverneur autochtone de la province. En 2020, il est également devenu le premier chancelier autochtone à l’Université de la Colombie-Britannique.
Études et carrière juridique
Steven Point fait ses études à la faculté de droit de l’Université de la Colombie-Britannique, où il se spécialise en droit criminel et constitutionnel. Il rentre ensuite à Chilliwack, sa ville natale, pour y fonder le cabinet Point and Shirley. Là-bas, il exerce le droit en tant qu’associé de 1986 à 1989.
Dans les années 1980, Steven Point accepte un poste dans la Union of British Columbia Indian Chiefs, dont le mandat est d’assurer la mise en place et la reconnaissance des titres et des droits autochtones. L’avocat travaille ensuite pour le ministère de l’Emploi et de l’Immigration du gouvernement fédéral à titre d’arbitre. En 1991, il commence à enseigner à la faculté de droit Allard de l’Université de la Colombie-Britannique (aujourd’hui nommée Peter A. Allard). Il est ensuite nommé directeur du programme d’études en droit des Premières Nations, qui deviendra plus tard le programme d’études en droit des Autochtones. Le professeur enseigne également le droit autochtone à l’Université de la Saskatchewan.
Steven Point revient au bercail en 1993 et occupe le poste de directeur du ministère des Terres de la nation Stó:lō. Il est ainsi appelé à participer à des négociations qui mènent à la fusion de la nation Stó:lō et de son conseil tribal, sous sa direction. L’année suivante, il coordonne le dépôt d’une déclaration d’intention à la Commission des traités de la Colombie-Britannique pour préciser les droits et les titres autochtones de la nation Stó:lō. (Voir aussi Traités autochtones au Canada.) Le 30 juin 1995, Steven Point devient l’un des sept membres du conseil spécial des chefs, qui intègre avec le temps 21 bandes à la Société de la nation Stó:lō. La constitution de la société contient notamment une promesse de raviver et de répandre les valeurs et l’identité culturelle stó:lō grâce au rétablissement de l’autonomie gouvernementale.
Le saviez-vous?
L’implication de Steven Point au sein des maisons longues de Stó:lō et sa participation au comité des pow-wow de Chilliwack sont pour lui une occasion de promouvoir les danses et les chants traditionnels.
Carrière de juge
En février 1999, Steven Point est nommé juge à la cour provinciale de la Colombie-Britannique. À l’époque, seuls deux autres juges autochtones évoluent dans le système juridique de la province, et seulement 16 au Canada. Les cours étant alors engorgées, Steven Point est appelé à se déplacer pour entendre des causes à Prince George, Penticton, Kelowna, Burnaby, Vancouver et ailleurs. Il est enfin affecté de manière permanente à Prince Rupert et dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique.
Steven Point enseigne également les valeurs de la nation Stó:lō au Collège universitaire de Fraser Valley (aujourd’hui l’Université Fraser Valley), qui lui décerne un doctorat honorifique en droit en 2000. La même année, il reçoit un prix national d’excellence décerné aux Autochtones (aujourd’hui les prix Indspire).
Commission des traités de la Colombie-Britannique
En 2005, Steven Point est nommé commissaire en chef de la Commission des traités de la Colombie-Britannique (CTCB), formée en 1992 par le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial et le Sommet des Premières Nations. La Commission a alors pour objectif d’encourager et de faciliter les négociations de traités. Elle aide les trois parties à trouver des solutions, offre du financement aux Premières Nations pour qu’elles puissent participer adéquatement et informe le public sur les problèmes abordés. La CTCB appuie également l’application des appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation ainsi que d’autres politiques nationales et internationales se rapportant aux peuples autochtones. Steven Point occupe son poste de commissaire jusqu’à sa nomination en tant que lieutenant-gouverneur de la province.
Lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique
Le 1er octobre 2007, Steven Point est assermenté en tant que 28e lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique. Il devient ainsi la première personne autochtone à occuper le poste. Le Grand Chef Edward John, du Sommet des Premières Nations, affirme alors que sa nomination est « un véritable pas en avant pour les Premières Nations en Colombie-Britannique, surtout dans un contexte de réconciliation, de reconnaissance et de renforcement de liens. » L’une des premières tâches de Steven Point est d’accorder la sanction royale au Traité des Premières Nations de Maa-nulth, le 29 novembre 2007.
À la fin de son mandat de cinq ans, Steven Point présente à la population britanno-colombienne un canot aux couleurs vives qu’il a sculpté à la main dans son atelier. Il est applaudi pour son humilité, sa dignité et son sens de l’humour.
Années suivant le mandat de lieutenant-gouverneur
En janvier 2012, Steven Point est nommé président du comité consultatif pour la sécurité des femmes vulnérables. L’année suivante, il reprend son rôle de juge dans le réseau de la Colombie-Britannique, poste qu’il occupera pendant quatre ans, jusqu’à sa retraite en 2018. En juin 2020, il devient le 19e chancelier de l’Université de la Colombie-Britannique, et la première personne autochtone à occuper ce poste.
Steven Point siège également à plusieurs comités, dont celui de Providence Health Care, à l’hôpital Saint-Paul, et celui du Centre d’arbitrage international de Vancouver. Il se met également au service de la communauté de Chilliwack, en tant que membre du comité consultatif sur la sécurité de la ville, et participe à la mise sur pied d’un centre d’amitié pour les Premières Nations. Il appuie aussi la nation Stó:lō en matière de négociation de traités, et devient colonel honoraire du 39e Bataillon des services des Forces armées canadiennes.
Prix et distinctions
- Prix national d’excellence décerné aux Autochtones (aujourd’hui prix Indspire) pour le droit et la justice (2000)
- Médaille du Jubilé d’or de la reine Elizabeth II (2002)
- Ordre de la Colombie-Britannique (2007)
- Chevalier de l’Ordre très vénérable de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem (2007)
- Médaille du Jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II (2012)
- Ordre de Chilliwack (2016)
- Prix Joseph H. Cohen de la fondation du Justice Institute of British Columbia (2018)
- Officier, Ordre du Canada (2023)