Quatuor à cordes St. Lawrence
Quatuor à cordes St. Lawrence (SLSQ). Ensemble de renommée internationale formé à Toronto en 1989. Ses membres fondateurs sont Geoffrey Winston Nuttall (premier violon, College Station, né au Texas le 22 nov. 1965; B.Mus. Université de Toronto 1988), Barry Alexander Shiffman (second violon, né à Ottawa le 12 janv. 1967; B.Mus. Université de Toronto 1988), Lesley Norma Robertson (alto, née à Edmonton le 2 juil. 1963; Diploma Mount Royal College, Calgary, 1983, B.Mus. University of British Columbia, Diploma Curtis Institute 1987, M.Mus. Juilliard 1991) et Marina Gail Hoover (violoncelle, née à Edmonton le 6 août 1964; B.Mus. Curtis Institute 1987, M.Mus. Yale University 1989). Hoover démissionne en août 2002. Alberto Parrini (né à Vérone, Italie, le 26 fév. 1973; B.Mus. Curtis Institute 1996, M.Mus. Juilliard 1998) prend sa place mais quitte l'ensemble un an plus tard. Parrini est remplacé par Christopher Vincent Costanza (né à Utica, N.Y., le 5 sept. 1964; B.Mus. New England Conservatory of Music 1986, Artist Diploma New England Conservatory of Music 1989).
Fondation et premiers succès
En 1989, le quatuor à cordes St. Lawrence prend forme lorsque Nuttall et Shiffman, qui veulent tous les deux s'inscrire à des écoles d'études supérieures aux États-Unis, décident plutôt de créer un quatuor à cordes entièrement canadien. Les quatre musiciens, qui ont joué ensemble au Centre d'arts de Banff, se rassemblent à Toronto à l'automne 1989. Le Conservatoire royal de musique fournit l'espace de répétition et l'assistance du violoncelliste Denis Brott et l'Université de Toronto, celle du violoniste Lorand Fenyves, qui est le principal professeur de Nuttall. En décembre 1989, le groupe fait ses débuts au Conservatoire royal, dans le cadre d'une série de concerts avec Denis Brott, l'altiste Jaime Laredo, le pianiste Anton Kuerti et le clarinettiste James Campbell.
Ensuite, pendant une série de résidences, l'ensemble étudie avec d'importants quatuors à cordes des États-Unis : Emerson (1990-1992, Hartford), Juilliard (1992-1994) et Tokyo (1994-1996, Yale). Pendant ses années de formation, ses membres reçoivent des prix Chalmers du Conseil des arts de l'Ontario et des subventions du Conseil des arts du Canada.
En 1991, le quatuor attire l'attention internationale lorsqu'il remporte les deuxièmes prix de la Melbourne International Chamber Music Competition et du concours Gloire de Mozart à Saint-Jean (T.-N.-L.). En 1992, il remporte la Young Concert Artists International Competition (New York) et il est le premier ensemble canadien à gagner le Concours international de quatuor à cordes de Banff .
Consolidation d'une carrière internationale
En 1992, le SLSQ fait ses débuts à New York. L'année suivante, l'ensemble joue pour la première fois à Paris à l'Opéra de la Bastille. En février 1994, il se produit au Amsterdam Concertgebouw et, peu après, au Wigmore Hall de Londres. En 1998, il signe un contrat d'enregistrement avec EMI Music Canada et l'ensemble est nommé en résidence à l'Université de Stanford. En 1999, il accepte la résidence dans la région de la baie de Californie.
En 2005, le quatuor donne plus de 100 concerts durant l'année. Il effectue des tournées au Japon, à Taïwan, au Brésil, en Israël, en Australie, en Nouvelle-Zélande et, régulièrement, en Europe. Il se produit dans les principaux festivals de l'Amérique du Nord et de l'Europe, à la Maison Blanche, au Kennedy Center, au Lincoln Center, au Carnegie Hall et au Théâtre de la Ville (Paris). L'ensemble fait des tournées régionales au Canada et reste loyal envers ses diffuseurs canadiens tels que Music Toronto, chez qui il a été quatuor en résidence de 1995 à 1998, et Music in the Morning de Vancouver. Depuis 1997, chaque année, il est invité à l'Université de Toronto.
Appréciation artistique
Dès le début, le SLSQ captive ses auditeurs avec son jeu viscéral et empreint d'un sentiment d'urgence et ses performances chargées d'émotions et pleines d'audace. Les revues emploient souvent les termes « ardente », « incendiaire », « révélatrice », « viscérale », « audacieuse » et « déchirante » pour qualifier sa musique. Nuttall attire l'attention avec son doux son et l'état d'extase dans lequel il plonge lorsqu'il joue. Sa conception profondément vocale du violon définit la manière de jouer du groupe.
L'intensité du quatuor est accompagnée de raffinement, de nuances et d'une palette splendide de couleurs instrumentales. Le vibrato est employé avec une subtilité exceptionnelle. En 2004, à la suite d'une interprétation révélatrice du Quatuor en fa majeur de Ravel à Toronto, Tamara Bernstein applaudit « le sens contagieux de la découverte et de la création, même en représentation » du SLSQ (National Post).
Enregistrements, musique contemporaine et rayonnement
Les enregistrements de l'ensemble, qui favorisent les répertoires généralement négligés, remportent de nombreux prix dont, en 2000, un prix Juno, en 2001, le prix Opus Magazine et une nomination aux prix Grammy. Le SLSQ consacre une énergie considérable aux œuvres contemporaines et met au programme international des œuvres de compositeurs canadiens comme Christos Hatzis. Parmi ses projets interdisciplinaires, on retrouve une collaboration avec le Pilobolus Dance Theatre (Connecticut), avec qui il fait une tournée aux États-Unis. En 2000, le quatuor fonde le programme d'été du Chamber Music Seminar à Stanford.
Discographie
Play Bach, Angel/EMI, 2002, (Awadagin Pratt piano).
Schumann, Quatuors à cordes no 1 et 3, EMI, 1999.
Tchaïkovski, Quatuors à cordes no 1 et 3, EMI, 2001.
Osvaldo Golijov, Yiddishbbuk, Todd Palmer clarinette, EMI, 2002.
Christos Hatzis, Awakening, EMI, 2005.
Bibliographie
Bernstein, Tamara, « String quartet loses prized cellist: Marina Hoover forced to choose family over work », The National Post, 22 oct. 2002.
Kozinn, Allan, « How to find a cellist: Play musical chairs », The New York Times, 4 mai 2003.
Ross, Alex, « Almost famous: On the road with the St. Lawrence String Quartet », The New Yorker, 21 mai 2001.
Templeton, David, « The secret of their success », Strings 17:7, no 109, avril 2003.