Rivard, Michel
Michel Rivard. Auteur-compositeur-interprète, guitariste, comédien, monologuiste (Pointe-Saint-Charles [Montréal], 27 septembre 1951. Fils de l'acteur Robert Rivard, il parait d'abord comme jeune comédien dans des publicités et des séries télévisées. Plus tard, tout en étudiant à l'UQAM, il écrit et joue du théâtre et de la musique pour les troupes Quenouille Bleue (formée en 1970) et Théâtre Sainfoin (établie en 1973). Certains membres le rejoignent (1974-78)et forment le groupe Beau Dommagepour lequel Rivard écrit environ 15 chansons, dont la célèbre « Complainte du phoque en Alaska ». Simultanément, il enregistre son premier album solo, Méfiez-vous du grand amour (1977, Cap. ST-70053). Après la dispersion du groupe (quelques concerts en réunirent de nouveau les membres en 1984), Michel Rivard se produit à Paris (1978) - à la Gaîté-Montparnasse et en vedette américaine . (et accompagnateur) du spectacle de Maxime Leforestier à l'Olympia. Vint ensuite un second microsillon, paru en 1979, De Longueuil à Berlin (Cap. SKAO-70067), et une autre série de concerts parisiens, puis il revient au cinéma et au théâtre pour un bref laps de temps : il accepte différents rôles (dans Les Enfants de Kennedy, Maria Chapdelaine, etc.) et écrit des musiques de film (par exemple, pour L'Espace d'un été d'André Melançon et Rien ne va plus de Jean-Michel Ribes). Il incarne le personnage principal de Pourquoi M. Zolock s'intéresse-t-il tant à la bande déssinée?, écrit par Yves Simoneau (1982). En 1980, il adhére à la Ligue nationale d'improvisation, dans laquelle il s'illustrera pendant plusieurs années.
En 1983, reprenant sa guitare, Rivard enregistre un troisième microsillon., Sauvage (Kébec-Disc KD-589). On y trouve « Shefferville, le dernier petit train » (chanson à succès écrite pour le film Le Dernier glacier, dans lequel il jouait), « Rumeurs sur la ville » (qui lui valut le premier trophée Félix du vidéoclip de l'année, en 1985 - c'était son premier clip), « J'ai peur, j'ai peur » et « Marchand de bonheur ». Michel Rivard effectue ensuite des tournées dans sa province - Bonsoir... Mon nom est Michel Rivard et voici mon album double (Kébec-Disc KD-625-626) comprend des extraits de ses concerts au Spectrum de Montréal (1983-84). L'humour qui caractérise ses spectacles est très perceptible sur cet album où l'on entend le musicien se livrer à des monologues parfois improvisés. Paru en 1987, son meilleur album à ce jour (1991), Un trou dans les nuages (Audiogram AD-10009), inclus les chansons à succès « Ma blonde et les poissons » et « Libérer le trésor » (1987), « Je voudrais voir la mer », « Le Privé » et « Un trou dans les nuages » (1988), ainsi que « Blanche » (1989). Avec cet album, vendu à plus de 150 000 exemplaires au Canada, Rivard remporte le Grand prix international du disque Paul-Gilson - décerné par l'Académie Charles-Cros, pour la qualité de ses textes (France, 1988) - et le Prix Québec-Wallonie-Bruxelles du meilleur album de chansons (1989). Rivard remporte aussi d'autres Félix : « auteur-compositeur », « album » et « production » de l'année 1987 (il partagea ce dernier avec Marie Bernard et Paul Pagé), puis « chanteur » et « spectacle » de l'année 1988, à la suite de ses concerts au Québec et en Europe. Le Genie Award 1989 du meilleur programme de variétés vint couronner l'émission « Un trou dans les nuages » que la SRC télédiffusa le 31 octobre 1988. En 1989 et 1990, le gala de l'ADISQ (durant lequel on décerne les Félix) fut animé par Michel Rivard lui-même. Participant en 1988 à un concert pour la paix, Rivard se produit au Forum avec Crosby, Stills and Nash (É.-U.) et Aquarium (U.R.S.S), puis au Stade olympique avec Daniel Lavoie - ils représentaient le Québec lors d'un concert organisé par Amnistie internationale et mettant en vedette Sting, Bruce Springsteen et d'autres artistes. Cette année-là, on le vit aussi au Bataclan (Paris) et au Convocation Hall (Toronto).
En 1989, il réenregistre ses meilleures chansons - Michel Rivard (Audiogram AD-10034) comportait aussi deux versions de « Coeur de ma vie », un nouveau titre, très populaire en 1990 et dédié à la langue française. Cette année-là, Rivard participe à un concert de la Saint-Jean-Baptiste sur l'Île Sainte-Hélène, avec entre autres Gilles Vigneault : ce fut un triomphe. Rivard fut alors décrit comme le Vigneault ou le Félix Leclerc de sa génération. Effectivement, cet auteur-compositeur qui aime poser un regard pénétrant, poétique et très ouvert sur la vie urbaine et la détresse qu'elle engendre, se révèle un musicien au charisme chaleureux, doublé d'un porte-parole, modéré mais éloquent, des aspirations nationalistes du peuple québécois. Quand Leclerc mit sur disque la « Complainte du phoque en Alaska » (l'une des rares chansons qu'il ait enregistrées sans en être l'auteur), on voulut y voir une reconnaissance du lien filial qui l'unit spirituellement à Michel Rivard. Cette chanson a également été enregistrée par Nuance et par Roberto Medile (en espagnol, sous le titre « Tricheco in Alaska »). D'autres compositions de Rivard figurent sur des disques de Johanne Blouin, Gerry Boulet et Offenbach. En outre, il a écrit des musiques de film ou des chansons pour Le Soleil se lève en retard (1976) d'André Brassard et Michel Tremblay, Jacques et Novembre (1985) et Les Matins infidèles (1989) de Jean Beaudry et François Bouvier, Bach et Bottine (1986) d'André Melançon, et Marie s'en va-t-en ville (1987) de Marquise Lepage. Il chante et joue de la guitare sur des enregistrements de Marie-Michèle Desrosiers, Alain Lamontagne, Maxime Leforestier et Paul Piché, entre autres. On peut trouver les paroles et la musique de 10 de ses chansons, ainsi qu'une courte biographie, dans le livre Michel Rivard (Chant de mon pays 1989). Une discographie détaillée figure dans Chansons d'aujourd'hui (juillet-août 1985).