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Baleine bleue

La baleine bleue (Balænoptera musculus), aussi appelée rorqual bleu, est le plus grand animal connu qui ait jamais vécu sur Terre. C’est un cétacé difficile à étudier à cause de son faible nombre et de sa prédilection pour les eaux profondes du large. Les autorités scientifiques distinguent entre trois et cinq sous-espèces. On trouve des baleines bleues dans tous les océans du monde, y compris au large des côtes canadiennes de l’Atlantique et du Pacifique. Bien qu’on en voie rarement, les spécialistes estiment le nombre des baleines bleues ayant atteint la maturité à environ 250 sur chaque côte.

Description physique

La baleine bleue est de couleur gris clair à gris bleu, avec des taches claires et foncées sur la majeure partie du corps. La nageoire dorsale est relativement petite. La tête, large, est en forme de U vue du dessus et aplatie vue de côté. À la naissance, le baleineau mesure déjà de 6 à 7  mètres de long et pèse entre 2 et 3  tonnes. Plus tard, il atteindra une longueur de 23 à 30 m ‒ à peu près celle de trois autobus scolaires ‒ et pèsera entre 50 et 150 tonnes. La femelle est en général un peu plus grande que le mâle, et certaines sous-espèces sont plus grandes que d’autres. Par exemple, les baleines bleues de l’hémisphère Sud ‒ en particulier de l’Antarctique ‒ sont en général plus grandes que leurs cousines du Nord. Au repos, la baleine bleue est portée à couler parce que sa flottabilité est négative, ce qui facilite sa plongée et explique aussi pourquoi elle coule au fond de la mer lorsqu’elle meurt.

Répartition géographique et habitat

L'aire de répartition de la baleine bleue (Balaenoptera musculus)

On trouve des baleines bleues presque partout dans les océans du monde. Lorsqu’elles se nourrissent, on peut les voir aussi dans les estuaires et les eaux côtières peu profondes, sinon elles se tiennent normalement au grand large. Certains individus migrent selon la saison entre les hautes et les basses latitudes. D’après les spécialistes, il y aurait aujourd’hui entre 10 000 et 25 000 baleines bleues en vie de par le monde, dont entre 1 000 and 3 000 dans l’Océan Atlantique Nord et entre 2 000 et 5 000 dans l’océan Pacifique.

Longévité et reproduction

Comme on lit l’âge d’un arbre en comptant ses anneaux de croissance, on mesure l’âge d’une baleine bleue à l’accumulation de cérumen dans ses oreilles. C’est ainsi qu’on a pu situer sa longévité entre 70 et 90 ans, peut-être même audelà. La femelle atteint la maturité sexuelle vers l’âge de 10 ans, le mâle vers l’âge de 12 ans. La femelle peut donner naissance à un baleineau unique tous les deux ou trois ans. Le petit vient au monde après une période de gestation de 10 à 12 mois et grandit dès lors très rapidement. Pendant 6 à 8 mois, il peut boire jusqu’à 200 litres du riche lait de sa mère, d’une teneur en gras de 30 à 40 %, et gagner jusqu’à 100 kg par jour. La baleine bleue se reproduit normalement au sein de son espèce, mais des chercheurs ont pu observer des croisements, notamment avec le rorqual commun.

Régime alimentaire et comportement

Photo of a Blue Whale Surfacing in the ocean

Blue whales do not stay long at the surface of the ocean, instead diving for between 5 and 15 minutes at a time. 

La nourriture préférée de la baleine bleue est le krill, un petit crustacé proche de la crevette. Une baleine adulte peut en engloutir jusqu’à quatre tonnes par jour. Pour ce faire, elle se projette en avant et absorbe dans sa gueule de grandes quantités d’eau chargée de krill. Elle ferme ensuite partiellement sa gueule et presse sa langue contre sa mâchoire supérieure; l’eau est chassée à travers ses fanons et la baleine n’a plus qu’à avaler le krill laissé derrière.

En plus d’être le plus grand animal du monde, la baleine bleue est aussi l’un des plus sonores. Son chant, poussé jusqu’à 188 décibels, s’entend à des kilomètres de distance. En comparaison, un lancement de fusée produit environ 180 décibels. Toutefois, les sons de la baleine bleue correspondent en général au spectre des infrasons, c’est-à-dire à des fréquences si basses qu’ils sont imperceptibles à l’oreille humaine.

Les baleines bleues vivent normalement seules ou en petits groupes de deux à quatre individus. Elles ne s’attardent pas à la surface et font plutôt des plongées de 5 à 15 minutes à la fois. On a aussi enregistré des plongées de plus de 30 minutes.

Relation avec les humains

Bien qu’on ait chassé les baleines bleues jusqu’à leur quasi-extinction au 20e  siècle, leur nombre augmente peu à peu dans la plupart des régions. Mais il ne représente aujourd’hui qu’entre 3 et 11 % de ce qu’il était avant le début de la chasse à grande échelle. Avant 1868, la baleine bleue était trop rapide et trop forte pour être capturée. Puis l’invention du canon lance-harpon a inauguré une ère de captures qui allait durer 110 ans. Engagée d’abord dans l’Atlantique Nord, la chasse s’est propagée ailleurs dès que les stocks ont diminué. Le déclin de l’espèce s’est joué principalement dans l’Antarctique, où se trouvait auparavant la plus grande concentration. Les dernières captures enregistrées remontent à 1978. Les baleines bleues sont aujourd’hui surveillées et étudiées en permanence, à l’aide de détecteurs acoustiques et de balises repérées par satellite.

Menaces

De nos jours, le seul prédateur naturel connu de la baleine bleue est l’épaulard onsidéré toutefois comme une faible menace. Les autres causes de blessure ou de mortalité comprennent l’emprisonnement dans les glaces, l’enchevêtrement dans les engins de pêche, les collisions avec les bateaux, la pollution des eaux, notamment par le bruit, l’appauvrissement des stocks de nourriture et les perturbations dues aux activités d’observation. Les collisions avec les bateaux sont peut-être la plus grande menace. Environ 16 % des baleines bleues qu’on trouve dans le golfe du Saint-Laurent portent des blessures profondes et des cicatrices sans doute laissées par de telles rencontres. Les baleines bleues exposées au bruit des sonars militaires et de la prospection sismique, par exemple, ont tendance à cesser de se nourrir. La pollution des eaux peut être causée par le lessivage des terres cultivées, par les déversements de pétrole et par les plastiques. Des études révèlent que, par l’action des courants et des fronts océaniques, les plastiques flottant à la surface ont tendance à se concentrer dans les aires d’alimentation des baleines. L’appauvrissement des stocks de nourriture est aussi un problème croissant. En certains endroits, le krill se ferait rare en raison d’une pêche trop intensive. Le changement climatique enfin augmente la température et l’acidité des océans, ce qui risque d’accentuer encore le déclin du krill.

Conservation

Depuis 1996, la baleine bleue est protégée dans le monde entier par la Commission baleinière internationale. Elle est visée par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, qui interdit tout commerce de ses produits. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère la baleine bleue comme menacée et la sous-espèce de l’Antarctique comme gravement menacée. Cette sous-espèce a perdu presque tous ses membres et mérite une attention particulière. On note toutefois des signes encourageants : l’UICN et plusieurs chercheurs ont en effet confirmé une lente croissance chez de nombreuses populations de la baleine bleue.

Au Canada, les populations de l’Atlantique et du Pacifique sont considérées comme en voie de disparition par le Comité sur les espèces en péril et figurent comme telles dans la Loi sur les espèces en péril. Chez Pêches et Océans Canada, une stratégie vise à long terme à ramener le nombre de baleines bleues au Canada à au moins 1 000 individus adultes. Voir aussi Animaux menacés au Canada.)

Taxonomie du rorqual bleu

Règne

Animalia

Embranchement

Chordata

Classes

Mammalia

Ordre

Cetacea

Famille

Balaenopteridae

Genre

Balaenoptera

Espèce

Balaenoptera musculus