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L'océan Pacifique et le Canada

L’océan Pacifique est le plus grand océan au monde. Il couvre plus de 30 % de la surface terrestre, soit approximativement la même surface que les océans Atlantique et Indien combinés. La côte ouest de la Colombie-Britannique est la région canadienne qui entretient une relation avec l’océan Pacifique. L’ensemble du littoral océanique de la province, y compris les côtes de l’île de Vancouver et de Haida Gwaii, forme la région côtière du Pacifique du Canada. Plus de 75 % des 5 millions de résidents de la province vivent à moins de 50 km de la côte.

Océan Pacifique

Géographie humaine

La côte pacifique du Canada abrite de nombreuses Premières Nations. Du nord au sud, ces nations comprennent les Tlingits, les Nisga'a, les Haïdas, les Tsimshians, les Haislas, les Gitga'at, les Heiltsuks, les Nuxalk, les Wuikinuxv, les Kwakwakaʼwakws et les Nuu-chah-nulth. Les Salishs de la Côte, un groupe culturel qui comprend un certain nombre de Premières Nations, habitent traditionnellement la côte entourant le détroit de Georgia, tant sur l’île de Vancouver que sur la partie continentale de la Colombie-Britannique. Depuis des milliers d’années, les peuples autochtones de la côte nord-ouest du Pacifique utilisent des techniques sophistiquées de pêche et de chasse aux mammifères marins. Le saumon des rivières est une ressource importante et un symbole spirituel.

Les explorateurs européens, notamment les Espagnols et les Britanniques, commencent à visiter la côte de la Colombie-Britannique à la fin des années 1700. En 1778, le capitaine James Cook navigue dans la baie Nootka, renforçant ainsi la revendication de la Grande-Bretagne sur la région. Au milieu des années 1850, la Compagnie de la Baie d’Hudson s’étend à l’ouest des Rocheuses et y établit des postes de traite. En 1849, l’île de Vancouver devient une colonie britannique. (Voir aussiPolitique en Colombie-Britannique.)

Port de Vancouver

La Colombie-Britannique s’est jointe à la Confédération en 1871. En 1885, la construction du Chemin de fer Canadien Pacifique prend fin, facilitant le mouvement des personnes et des ressources de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique.

Aujourd’hui, environ 3,5 millions de Canadiens vivent dans la région côtière du Pacifique du Canada. Les principales communautés sont la région métropolitaine de Vancouver, Victoria et Nanaimo. Vancouver, Prince Rupert et Kitimat sont parmi les principaux ports de la région. Le port de Prince Rupert est le port le plus proche de l’Asie en Amérique du Nord et le troisième port le plus achalandé du Canada.

Géographie physique

La côte pacifique du Canada s’étend sur plus de 27 200 km, tous situés en Colombie-Britannique. Les paysages côtiers vont des deltas de faible altitude aux fjords montagneux. Le bassin versant de l’océan Pacifique s’étend à l’est de la côte de la Colombie-Britannique jusqu’aux Rocheuses, et au nord de la frontière américaine jusqu’au Yukon. De nombreux fleuves de ce bassin versant se jettent dans l’océan Pacifique, dont trois principaux : le Fraser, le Columbia et le Yukon. Le Fraser est le plus long fleuve non endigué d’Amérique du Nord. Son bassin versant est un important lieu de reproduction pour le saumon rouge et le saumon quinnat sauvages. Le Fraser fait partie des centaines de fleuves qui se jettent dans la mer des Salishs. La mer des Salishs se compose du détroit de Géorgie, de Puget Sound et du détroit de Juan de Fuca.

Tout comme l’environnement terrestre de la côte, les fonds marins de l’océan Pacifique sont extrêmement variés. Une grande partie a été façonnée et continue de l’être par la tectonique des plaques. Parmi les caractéristiques créées par la tectonique des plaques figurent les monts sous-marins. Les monts sous-marins sont des montagnes sous-marines, généralement des volcans, qui s’élèvent du fond de la mer. Par exemple, le mont sous-marin Bowie, situé à 180 km à l’ouest de Haida Gwaii, s’élève à plus de 3000 m du fond de l’océan.

L’océan Pacifique abrite également des cheminées hydrothermales. Ces caractéristiques géologiques rares se forment à la jonction des plaques tectoniques. Elles éjectent des nutriments et de l’eau chauffée dans l’océan environnant, ce qui en fait des points fertiles de la biodiversité. La zone de protection marine des cheminées hydrothermales Endeavor est un habitat en eau profonde situé à 256 km au sud-ouest de l’île de Vancouver.

Faune et flore

Rorqual bleu sous l’eau

Les eaux chaudes, les plateaux continentaux et les monts sous-marins de l’océan Pacifique canadien abritent une concentration riche et variée de vie marine. Les espèces présentes dans ces habitats vont des plus anciennes, comme les récifs d’éponges siliceuses vieux de 9 000 ans, aux plus grandes, comme le rorqual bleu, le plus grand animal du monde.

À part le rorqual bleu, de nombreuses autres baleines vivent dans l’océan Pacifique canadien, notamment le rorqual à bosse, l’orque, le petit rorqual, le rorqual gris, le marsouin de Dall et le marsouin commun. Parmi les autres mammifères, on compte les otaries de Californie et de Steller, ainsi que les phoques communs et les éléphants de mer. La région abrite également une grande variété d’oiseaux marins.

Les écosystèmes à base de saumon de la Colombie-Britannique s’étendent des bassins versants loin à l’intérieur des terres jusqu’aux profondeurs du Pacifique. Le hareng du Pacifique est à la base d’une grande partie du cycle alimentaire côtier. Les monts sous-marins offrent un environnement d’eau peu profonde dans l’océan profond, abritant la morue charbonnière, le flétan, de nombreuses espèces de poissons de roche et des tortues luth. D’autres formes de vie marine se trouvent dans les cheminées hydrothermales. Lorsque l’eau est propulsée à travers elles, ces cheminées de 15 étages deviennent propices à la vie des vers tubulaires géants, des crevettes sans yeux, des palourdes géantes et des crabes araignées.

Économie et industrie

L’océan Pacifique fait partie intégrante de l’économie de la Colombie-Britannique. De nombreuses industries de la province dépendent de l’océan, notamment le tourisme océanique, le transport et la technologie et les produits de la mer. Le secteur du transport maritime comprend l’importation et l’exportation de diverses marchandises. Ce trafic de conteneurs est géré par plus de 70 ports dans la province. Les conteneurs d’expédition peuvent contenir des marchandises telles que des céréales, des produits forestiers, des fruits de mer ou des voitures.

En comparaison, la technologie océanique comprend les industries qui créent des produits et des services pour aider à mieux comprendre l’océan. Ces produits comprennent les véhicules sous-marins autonomes ou des outils permettant d’utiliser l’énergie des vagues et des marées.

Le saviez-vous?
La Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) considère que le plateau continental qui borde le littoral d’un pays est le prolongement du territoire terrestre de ce pays. Tout pays bordant un océan bénéficie de droits économiques exclusifs sur une zone s’étendant à 200 miles nautiques (environ 370 km) de son littoral.


L’industrie des produits de la mer comprend la récolte et la transformation de poissons, de crustacés et de plantes marines. Historiquement, le saumon et le hareng sauvages ont été les espèces de poissons les plus importantes pour l’industrie des fruits de mer. Toutefois, si ces espèces sont toujours importantes, l’aquaculture, ou pisciculture, prend de plus en plus d’importance. Le saumon d’élevage, par exemple, représente maintenant une plus grande partie de la récolte de saumon de la Colombie-Britannique que le saumon sauvage.

Défis environnementaux

La croissance démographique et l’utilisation accrue des eaux de l’océan Pacifique ont entraîné une augmentation des impacts de la pêche, de la pollution et du changement climatique. Le saumon du Pacifique, par exemple, est confronté à de multiples menaces, dont la destruction de son habitat et des pratiques de pêche non durables. Ces menaces sont aggravées par le changement climatique. Le saumon est sensible aux températures élevées, de sorte que même une faible augmentation de la chaleur des océans et des rivières peut lui nuire ou le tuer. Lorsque les populations de saumons sont en danger, d’autres membres de l’écosystème sont également menacés. Les populations d’orques de la mer des Salishs, par exemple, sont en baisse. Cela est dû en grande partie à la disparition de leur principale proie, le saumon quinnat. L’orque est le mammifère marin le plus menacé au Canada.