Ryder Hesjedal, cycliste (né le 9 décembre 1980 à Victoria, en Colombie-Britannique). Ryder Hesjedal est un ancien cycliste professionnel canadien, et le premier Canadien à gagner le Grand Tour, en remportant la victoire sur le Giro d’Italia (Tour d’Italie) en 2012. Il a participé à de nombreuses compétitions internationales de 1998 à 2016, d’abord en vélo de montagne, puis en vélo de route. Il a représenté le Canada trois fois aux Jeux olympiques d’été.
Début de carrière et succès en vélo de montagne
Ryder Hesjedal s’initie au cyclisme lors d’un cours sur la sécurité en vélo à l’école primaire. Ce cours le pousse à faire du vélo sur les pistes cyclables aux alentours de sa maison à Victoria après l’école. En tant que préadolescent, il participe à sa première course à Burnt Bridge, près du lac Shawinigan, et termine en deuxième place. Peu après, il s’inscrit à la Coupe de vélo de montagne de Colombie-Britannique, avant de se joindre à une équipe de développement en 2000. Il remporte sept médailles aux Championnats du monde de vélo de montagne au courant de sa carrière.
En 2002, Ryder Hesjedal finit premier à la Coupe du monde de l’Union Cycliste internationale (UCI) et au Championnat national de NORBA STXC. Après avoir terminé premier au NORBA Nationals en 2003 et en 2004, il participe aux Jeux olympiques d’été de 2004 à Athènes. Bien qu’il soit un des favoris pour la médaille d’or, une crevaison fait dérailler sa course et l’empêche d’atteindre la ligne d’arrivée.
Succès international en cyclisme sur route
En 2004, Ryder Hesjedal participe à des courses en vélo de montagne et en vélo de route. L’année suivante, il se joint à une équipe professionnelle de vélo de route. En 2007, il finit premier au classement en vélo de montagne du Tour de Georgia et en devient le premier champion canadien au contre-la-montre.
Ryder Hesjedal participe à son premier Tour de France en 2008. La même année, il gagne la première étape du Giro d’Italia, une autre course du Grand Tour. En 2008, Ryder Hesjedal représente le Canada aux Jeux olympiques d’été à Beijing. Il finit au 15e rang au contre-la-montre masculin et en 55e position en course de route. L’année suivante, il gagne le Stage 12 du Vuelta a España (Tour d’Espagne), la troisième course du Grand Tour.
En 2010, il se classe deuxième à l’Amstel Gold Race aux Pays-Bas. Plus tard la même année, il s’empare de la sixième place au Tour de France, ce qui à l’époque constitue son meilleur résultat au Grand Tour. Bien qu’il termine septième, il prend la sixième place, car l’athlète espagnol Alberto Contador est disqualifié par l’agence antidopage. Il s’agit du meilleur résultat pour un Canadien depuis la course de 1988, lors de laquelle Steve Bauer avait fini quatrième. En 2011, Ryder Hesjedal gagne la deuxième étape du Tour de France avec son équipe, Garmin-Cervélo, qui devient championne au contre-la-montre par équipe. Cependant, Ryder Hesjedal chute en 18e place à cause d’un accident causé par un admirateur du Tour.
Giro d’Italia (Tour d’Italie) de 2012
Le moment phare de la carrière de Ryder Hesjedal est sans conteste l’année 2012, pendant laquelle il devient le premier canadien à gagner un titre de Grand Tour en terminant premier au Giro d’Italia. C’est la première fois lorsqu’un Canadien remporte le Tour, mais aussi la première fois qu’un Canadien monte sur le podium du Giro. Le seul autre Nord-Américain à réaliser cet exploit avant lui est l’États-Unien Andy Hampsten, champion en 1988.
Candidat prometteur
Après sa victoire au Giro D’Italia, Ryder Hesjedal a beaucoup d’espérance pour le Tour de France de 2012, mais il est obligé de se retirer de la compétition à cause de blessures à la jambe et à la hanche subies à la suite d’une collision. Peu après le Tour, il participe aux Jeux olympiques d’été à Londres, où il finit au 28e rang au contre-la-montre et en 63e place à la course sur route. En 2012, il reçoit le Prix Lionel Conacher, remis à l’athlète masculin de l’année au Canada, en reconnaissance de sa victoire au Giro.
En 2013, Ryder Hesjedal est jugé candidat prometteur pour le Giro et pour le Tour de France. Cependant, il retire sa candidature du Giro de 2013, alléguant des problèmes de santé. Une autre malchance se produit pendant le Tour de France; en effet, une chute à la première étape le force à finir sa course avec une côte fracturée. Il termine donc en 70e position en course générale et 9e au classement en vélo de montagne.
Ses chances de gagner le Giro d’Italia en 2014 sont réduites à néant dès la première journée de compétition (le jour du contre-la-montre par équipe) lorsque quatre de ses coéquipiers ont des accidents. Il réussit toutefois à se hisser au 9e rang du classement général. Au Giro d’Italia de 2015, il termine 2e à deux étapes et 5e au classement général. L’année suivante, il doit abandonner le Giro d’Italia à la 14e étape pour cause de mauvaise santé (il souffre d’une trachéite et d’une pharyngite). Il ne participe ni au Tour de France ni aux Jeux olympiques d’été de 2016 et prend sa retraite du cyclisme professionnel à la fin de la saison.
Allégations de dopage
En octobre 2013, Ryder Hesjedal admet avoir fait quelques « erreurs » en début de sa carrière, après que Michael Rasmussen, un ancien cycliste, déclare qu’il a enseigné à Ryder Hesjedal et à deux autres cyclistes canadiens, Chris Sheppard et Seamus McGrath, à utiliser les agents dopants EPO et ACTH en 2003. Plus tôt en 2013, Ryder Hesjedal participe à une entrevue conjointe avec l’Agence antidopage des États-Unis et le Centre canadien pour l’éthique dans le sport dans le cadre d’une enquête dans le sport cycliste. Garmin-Sharp, l’équipe de Ryder Hesjedal créée pour aider les athlètes à participer aux compétitions sans dopage, publie d’ailleurs une déclaration de soutien à l’athlète.
Pendant le Giro D’Italia de 2014, Ryder Hesjedal fait une déclaration pour le VeloNews au sujet des allégations de dopage pesant contre lui :
[Rasmussen] parle de ce qui s’est passé. Est-ce que c’est vrai ? Ouais. Il a dit sa vérité et j’ai dit ma vérité, et c’est la seule façon… Ce n’est pas une excuse, mais je pensais que c’était la seule chose qui me restait. Avant de choisir de m’engager avec Rasmussen (je veux spécifier que c’était mon choix personnel), je faisais tout comme il fallait. Mais je croyais que pour continuer à courir et pour être « professionnel », il fallait que je le fasse. Quand je regarde en arrière, je sais bien que ce n’était pas approprié, que c’était stupide et inapproprié. J’ai obtenu mes meilleurs résultats quand j’ai arrêté de me doper. Quand je me dopais, j’essayais de montrer que j’étais professionnel, d’avoir l’air « professionnel ». À ce moment-là, je croyais que c’était un passage obligé. J’avais tort. J’espère que les gens pourront voir que je regrette mes erreurs et que j’ai fait plus de bien que de mal. J’espère qu’en disant la vérité aux autorités, j’aide le sport.
La réaction du public à la confession de Ryder Hesjedal est ambiguë. Beaucoup se disent « choqués et attristés », mais aussi inquiets pour la réputation des cyclistes canadiens suivant cette révélation. D’autres, pourtant, saluent son ouverture et son honnêteté face aux autorités et au public, le comparant favorablement au cycliste américain déshonoré Lance Armstrong, qui a longtemps nié qu’il se dopait et qui a été dépouillé de ses sept titres au Tour de France en 2012 avant d’admettre, un an plus tard, qu’il suivait un programme intensif de dopage.
Philanthropie
Ryder Hesjedal s’implique activement auprès d’organisations sans but lucratif de cyclisme afin de promouvoir le sport et ses bienfaits. En 2010, Ryder Hesjedal lance Wheelmen Ride Bicycles, une fondation caritative qui aide les jeunes cyclistes compétitifs et qui fait connaître le cyclisme au Canada. En 2011, cette fondation est rebaptisée Ryders Cycling Society of Canada (RCSC), tandis que Wheelmen Ride Bicycles continue de figurer sur les vêtements produits par la fondation. La RCSC organise le Tour de Victoria de Ryder Hesjedal, un évènement cycliste ouvert aux participants de tous les âges et niveaux de condition physique ayant lieu à Victoria, en Colombie-Britannique. En 2012, Ryder Hesjedal met aux enchères son premier maillot rose de leader du Giro et amasse plus de 10 300 dollars pour aider les cyclistes de niveau olympique et financer sa fondation.