Sainte-Marie-des-Hurons
Sainte-Marie-des-Hurons était une mission catholique chez les HURONS. Fondée par des récollets, arrivés en 1615, le travail reprend en 1634 avec l'arrivée des jésuites : le groupe, dirigé par Jean de BRÉBEUF, compte trois prêtres et cinq domestiques. Jérôme LALEMANT arrive en 1638 et devient le nouveau supérieur. En 1639, 13 prêtres travaillent déjà auprès des Hurons et des PÉTUNS.
Lalemant projette de construire au centre de la HURONIE, à un endroit d'où on peut facilement aller à Québec en canot, un centre missionnaire fortifié, dont l'agriculture assurera l'autosuffisance. Ce centre servira de lieu de retraite aux prêtres et deviendra le coeur de la communauté chrétienne huronne.
Les travaux de construction débutent en 1639 à 5 km au sud-est de l'actuelle ville de MIDLAND (Ontario), le long de la Rivière Wye. Le centre, dédié à la Vierge Marie, est appelé Sainte-Marie ou Notre-Dame-de-la-Conception. Au plus fort de son activité, en 1648, il loge 19 prêtres, 4 frères laïcs, 23 donnés, 4 garçons, 7 domestiques et 8 soldats.
Vers la fin des années 1640, en plus de leurs missions chez les Hurons (Saint-Joseph), les jésuites de Sainte-Marie ont également des missions chez les Pétuns (Les Apôtres), les Nipissings (Saint-Esprit), les OJIBWÉS et les OUTAOUAIS (Saint-Pierre) et des bandes algonquiennes près de la baie Georgienne (Saint-Charles).
Les Iroquois entreprennent une série d'attaques dévastatrices contre les Hurons en 1648 et contre les Pétuns en 1649 (voir GUERRES IROQUOISES). Cinq pères jésuites rattachés à la mission perdent la vie : Antoine Daniel (4 juill. 1648), Brébeuf (16 mars 1649), Gabriel Lalemant (17 mars 1649), Charles Garnier (7 déc. 1649) et Noël Chabanel (8 déc. 1649), tous canonisées par le pape Pie XI le 29 juin 1930.
Les occupants quittent la mission au printemps 1649 (ou bien le 15 mai ou 14 juin) et brûlent Sainte-Marie pour éviter qu'elle ne tombe aux mains des Iroquois et ne soit profanée. Un nouveau centre Sainte-Marie est construit et occupé pendant un an à l'île Christian, sur la baie Georgienne. À la suite de nouvelles défaites des Hurons et des Pétuns et d'une dure famine pendant l'hiver, la mission est transférée à Québec le 10 juin 1650.
Un père jésuite, Félix Martin, la Société de Jésus, effectue des fouilles archéologiques à Sainte-Marie dès 1855. Des travaux archéologiques scientifiques sont entrepris en juin 1941, sous la direction de Kenneth E. Kidd, pour le compte du Musée royal de l'Ontario et de l'Ordre des jésuites. Les travaux cessent en 1943 à cause de restrictions budgétaires, mais ils ont permis de déterrer la majeure partie de la section centrale de la mission et de compiler une documentation minutieuse. Les fouilles archéologiques sont achevées de 1947 à 1951 par Wilfrid Jury, conservateur du Museum of Indian Archeology à l'Université Western Ontario. Le travail de reconstruction commence en 1964, sous la direction de Jury, pour le compte du gouvernement de l'Ontario.
Ce travail est fortement critiqué par les spécialistes parce que les études archéologiques de Jury, qui auraient pu justifier la façon de reconstruire les lieux, n'ont pas été publiées et que les travaux de Kidd n'ont pas été pris en considération. Toutefois, la qualité de l'exécution et les intéressants programmes d'interprétation font de Sainte-Marie une excellente installation éducative et touristique.
Le musée qui s'y rattache décrit d'abord l'ambiance de la France au XVIIe siècle, puis recrée le développement historique de Québec, la mission à Sainte-Marie et la vie chez les Hurons. Bien qu'il ne fasse pas partie du complexe, le Sanctuaire des martyrs, construit à proximité en 1926 et dirigé par les jésuites, attire les PÈLERINS et fait revivre la spiritualité qui a inspiré la fondation de Sainte-Marie.
Voir aussi COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES CHRÉTIENNES; SAINTS.