Le fort Carillon a été construit en 1755 sur l’ordre du gouverneur de la Nouvelle-France Pierre de Rigaud de Vaudreuil. Édifié à la jonction des lacs George et Champlain, le fort servait à renforcer la présence militaire française dans une zone contestée avec les colonies britanniques. En 1759, le fort Carillon a été abandonné par les Français et renommé Ticonderoga par les Britanniques. (Voir Le Canada et la guerre de Sept Ans.)
Physionomie du fort
En 1755, le gouverneur de la Nouvelle-France, Pierre de Rigaud de Vaudreuil, ordonne la construction d’un nouveau fort à la jonction des lacs George et Champlain. La construction de la forteresse vise à renforcer la présence militaire française dans la région. Ce nouveau fort doit notamment appuyer le fort Saint-Frédéric dans le cadre de la guerre de Sept Ans.
La construction du fort est confiée à l’ingénieur Michel Chartier de Lotbinière, le cousin du gouverneur. Il est en cela grandement aidé par le Sieur de Germain, un officier des troupes de Terre. Initialement nommé Fort Vaudreuil, le site est plus tard mieux connu sous le nom de Fort Carillon. C’est à l’automne 1755 que les travaux de construction commencent; ils durent près de deux ans. La forteresse est conçue avec de larges bastions, des fossés et des ravelins, suivant la pratique des forts en étoile à la Vauban. Bien qu’elle soit pensée comme un fort en maçonnerie, sa construction fait un grand usage du bois, donnant au fort une apparence mixte très singulière. Les murs font environ 3 mètres d’épaisseur et reposent sur des fondations de pierre, par-dessus lesquelles sont posés de lourds billots de chêne taillés. L’intérieur des remparts est renforcé par de la terre et des décombres, afin d’absorber le choc des boulets de canon. En plus d’avoir des défenses considérables, le fort est lourdement armé. À partir de 1756, plus de 36 canons sont montés sur ses murs. La batterie de Lotbinière, construite sur une butte rocheuse à l’est du fort, bouclait le dispositif défensif et permettait de commander tout mouvement sur le lac. (Voir aussi Louisbourg.)
Bataille de Fort Carillon
En 1757, le commandant Louis-Joseph de Montcalm anticipe une attaque sur le fort inachevé. Il reçoit l'ordre de passer à l’offensive en assiégeant le fort britannique William Henry, situé au sud du lac George. Le général s’empare du fort, privant les Britanniques d’une position importante. L’année suivante, en 1758, le général écossais James Abercrombie cherche à venger la défaite britannique et attaque le fort Carillon avec une force de 15 000 hommes. Louis-Joseph de Montcalm décide de ne pas défendre la forteresse, mais occupe plutôt une position en hauteur près du fort qu’il fortifie. L’armée du général Abercrombie se fracasse contre cette position, procurant aux Français une victoire importante sur leurs rivaux. (Voir Bataille de Carillon.)
Fort Ticonderoga
En 1759, une vaste opération britannique est lancée pour prendre la Nouvelle-France en tenaille : une force expéditionnaire commandée par James Wolfe attaque Québec par la vallée du Saint-Laurent pendant qu’une autre armée, commandée par Jeffrey Amherst, remonte le lac George. (Voir Conquête.) Forcées de défendre la capitale de la Nouvelle-France, les forces françaises abandonnent le fort Carillon après un siège de quelques jours. Celui-ci est repris par les Britanniques et renommé Ticonderoga, un mot provenant des Haudenosaunee signifiant « là où les eaux se rencontrent » ou « les eaux bruyantes ». Dans leur retraite, les Français quittent également le fort Saint-Frédéric, laissant les Britanniques maîtres de la région. Le fort Ticonderoga jouera plus tard un rôle déterminant lors de la Révolution américaine. Depuis 1909, ce site historique est ouvert au grand public.