Saucier, Joseph
Joseph Saucier. Baryton, maître de chapelle, professeur, pianiste (Montréal, 24 février 1869 - 10 avril 1941). Joseph Saucier commence l'étude du piano avec son père, Moïse, et travaille ensuite avec Charles-Marie Panneton et Dominique Ducharme, se produisant en public à 10 ans. À 18 ans, il opte pour le chant et étudie avec Paul Wiallard et Achille Fortier. Après avoir été soliste à l'église du Gesù et à la cathédrale Saint-Jacques (aujourd'hui Marie-Reine-du-Monde), il est nommé organiste et maître de chapelle à l'église Saint-Louis du Mile-End (aujourd'hui Saint-Enfant-Jésus) en 1897. À la fin de cette année, il part pour Paris et, comme élève-auditeur au conservatoire, il étudie le chant avec Auguste-Jean Dubulle et se produit avec succès à Paris et à Londres. En juin 1902, il tient le rôle de Satan dans Le Paradis perdu de Théodore Dubois lors de l'exécution de cet oratorio aux célébrations du cinquantenaire de l'Université Laval. Saucier travaille ce rôle avec le compositeur lui-même. Il retourne ensuite à Paris mais revient à Montréal en 1903 et devient maître de chapelle à l'église de l'Immaculée-Conception. Il est président de l'Académie de musique du Québec en 1907-1908 et 1911-1912. Le 6 novembre 1913, il participe à la création de l'oratorio Les Deux Âmes d'Alexis Contant. À partir de 1914, il est soliste à l'église Saint-Louis-de-France et y est ensuite maître de chapelle (1927-1936).
Joseph Saucier est l'un des chanteurs canadiens les plus admirés de son temps. Au concert et comme soliste d'oratorio, il possède des qualités de style qu'il allie à une voix bien conduite et au timbre chaleureux. Il aborde rarement l'opéra mais l'un de ses succès dans ce domaine est le rôle du Grand-Prêtre de Samson et Dalila à Worcester, Mass. (1923). Il est fréquemment soliste de l'Orchestre symphonique de Montréal de Goulet et on le considère comme le premier musicien canadien-français qui ait gravé des cylindres ou disques au Canada (v. 1904). Une liste de ses enregistrements se trouve dans En remontant les années. Par ailleurs, une discographie dactylographiée, préparée par Jean-Jacques Schira (1981), est déposée à la Bibliothèque nationale du Canada (aujourd'hui Bibliothèque et Archives Canada). On peut entendre Saucier sur Les grandes voix du Canada/Great Voices of Canada (Analekta AN2 7801-7803, 1993).
Sur beaucoup enregistrements ainsi qu'en concert, Saucier est accompagné au piano par sa femme, Octavie Turcotte, nièce et élève de Dominique Ducharme. Leur fils Jean, neurologue, est aussi violoniste et le fils de ce dernier, Pierre, est critique au quotidien montréalais La Patrie (1956-1960). Une avenue du nord de Montréal est nommée en l'honneur de Joseph Saucier.
Voir aussi Marcel Saucier, son neveu.
Bibliographie
Marcel VALOIS, « Le Chanteur Joseph Saucier », La Presse (Montréal, 12 avr. 1941).
Richard TURP, « Grand Tradition : Joseph Saucier 1869-1941 », Opera Canada (hiv. 1996).