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Sept Nations

Les Sept Nations étaient des nations autochtones alliées des Français. Elles vivaient dans les « réductions » ou réserves de la partie de la Nouvelle-France colonisée par les Français (qui est devenue plus tard le Québec). (Voir aussi Peuples autochtones au Canada.)

Chef Huron
Nicholas Isawanhanhi, chef Huron, porte le manteau régimentaire généralement remis aux chefs de commerce autochtones pendant la traite des fourrures. (avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada/C-38948)
Village de Lorette
Près de Québec. (avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada/PA-143771)

Définition

Les nations autochtones alliées des Français et vivant dans les « réductions » ou réserves de la partie de la Nouvelle-France colonisée par les Français (qui est devenue plus tard le Québec) sont nommées Sept Feux ou Sept Nations. Suivant la période et les circonstances, on les appelle aussi Huit ou Neuf Nations.

Les Sept Nations se trouvent à Lorette, à Wolinak, à Odanak, à Kahnawake, à Kanesetake, à Akwesasne et à La Présentation. Parfois les Abénakis de Wolinak et d’Odanak sont comptés comme une nation, et les Algonquins et les Haudenosaunee (Iroquois) de Kanesetake, comme deux nations distinctes. Les Onondagas de La Présentation (Oswegatchie) sont les derniers à obtenir une réserve en 1749.

Organisation

Chaque nation est indépendante ou, selon la métaphore autochtone, a son propre feu. Le feu principal se trouve à Kahnawake. L’alliance entre les nations est fondée sur des liens de parenté: les Hurons-Wendats de Lorette, qui se voient conférer l’honneur le plus élevé, sont connus comme des oncles et tous les autres groupes, comme des frères. Le gouverneur (Onontio) et le roi de France (Onontio-Goa) sont pour leur part vus comme des pères et, à ce titre, ils ont le droit d’arbitrer les différends entre les nations alliées.

Les Français entretiennent aussi des alliances dans l’arrière-pays, particulièrement avec la Confédération des Trois Feux. Les Sept Feux considèrent les nations qui la composaient comme des neveux. Les négociations avec les nations plus au nord sont menées par les Algonquins de Kanesetake, tandis que les Mohawks de Kahnawake se chargent de négocier avec la Confédération haudenosaunee à New York. Avant d’entreprendre une campagne conjointe, le gouverneur français et les officiers de haut rang visitent toujours les sept villages et prennent part aux danses de guerre.

Alliances et traités

Les Sept Nations participent en tant qu’alliées des Français à la guerre de Succession d’Autriche (1744-1748) et aux premières campagnes de la guerre de Sept Ans. En 1760, un an après la chute de Québec et avec l’approche de trois armées britanniques, les Sept Nations entreprennent des négociations visant à établir leur neutralité. Elles obtiennent les garanties qu’elles souhaitent par le Traité d’Oswegatchie en août 1760, qui est confirmé au conseil de leur feu principal à Kahnawake en septembre de la même année.

L’entente entre les Sept Nations se poursuit sous le régime britannique. En 1767, elles indiquent qu’elles partagent leurs territoires de chasse depuis environ 1722, époque à laquelle les Cinq Nations originales ont conclu une entente en ce sens en présence du gouverneur français.

En 1829, la pression de la colonisation est tellement forte que les nations reprennent leur ancienne coutume de chasser dans des territoires distincts. Dans les années 1830, elles traitent séparément avec les représentants du gouvernement et non à titre de fédération. Elles conservent toutefois le vocabulaire de parenté, qui s’applique désormais au gouverneur et au monarque britanniques.

Collection des peuples autochtones

Guide pédagogique perspectives autochtones

Collection Traités autochtones au Canada