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Taussig, Elyakim

Elyakim (Peter) Taussig. Pianiste, professeur, compositeur, réalisateur de vidéos (Bratislava, Tchécoslovaquie, 27 février 1944, naturalisé israélien 1949, naturalisé canadien 1976). B.A. études islamiques (Jérusalem) 1965, Artist Diploma (Toronto) 1969, M.Mus. (ibid.

Taussig, Elyakim

Elyakim (Peter) Taussig. Pianiste, professeur, compositeur, réalisateur de vidéos (Bratislava, Tchécoslovaquie, 27 février 1944, naturalisé israélien 1949, naturalisé canadien 1976). B.A. études islamiques (Jérusalem) 1965, Artist Diploma (Toronto) 1969, M.Mus. (ibid.) 1970, diplôme de réalisation en télévision (Ryerson) 1982. Elyakim Taussig étudie le piano en Israël avec Edith Kraus (1951-1965) et à Toronto avec Anton Kuerti (1968-1970). Il reçoit la première M.Mus. en interprétation à être décernée par l'Université de Toronto. Lauréat du Concours international Busoni 1970 en Italie, il se produit en Europe, en Israël et au Japon, ainsi qu'au Canada avec le Orchestre symphonique de Toronto, l'Orchestre symphonique de Vancouver, l'Orchestre du Centre national des Arts (avec lequel il créa le Concerto de Doug Riley le 25 avril 1982) et d'autres orchestres. Il se fait entendre en duo avec son épouse, la pianiste Kathryn (Anne) Root (Stratford, Ont., 5 décembre 1945; B.Mus., Toronto, 1970, M.Mus., Indiana, 1972; élève d'Anton Kuerti et de György Sebök). De plus, Taussig se produit comme soliste et chambriste (1972-1979) avec l'ensemble Camerata, ensemble particulièrement innovateur dans ses interprétations dont il est aussi directeur musical (1972-1975). Il est directeur musical du Festival Shaw (1973-1975) et directeur artistique de Stratford Summer Music (1980-1982). La saison inaugurale de ce dernier (1981) inclut la création de Primadonna de Mary Lou Fallis et un récital d'Elly Ameling avec Taussig comme accompagnateur. Au début des années 1970, Taussig acquiert la réputation d'un interprète à la technique facile et au style audacieux. Le critique John Kraglund (Globe and Mail, Toronto, 27 novembre 1972) décrit ainsi son interprétation de Beethoven et de Schubert : « ... à certains moments dure et lumineuse, à d'autres d'un lyrisme épanoui [bien que] souvent pour un effet de contraste plutôt que pour des raisons musicales ». Taussig enseigne à l'Université de Toronto (1972-1973) et enseigne la réalisation vidéo et la musique électroaccoustique au Ryerson Polytechnical Institute à Toronto (1988-1991).

Compositions

Les compositions de Taussig et ses œuvres multidisciplinaires, qui datent du milieu des années 1970 à nos jours, emploient une instrumentation traditionnelle, par exemple dans Hantarish pour deux pianos (1986) ou Braithwaite's Original Brass Band (1989) commandée par l'Orchestre symphonique de Winnipeg, ainsi que des techniques électroacoustiques et multimédias comme dans Saint Goldberg of Bialistok Finds His Cross pour voix, piano, cordes et feed-back (1981), ou Hollywood pour orchestre, piano et vidéo, présentée par Orchestra London Canada en 1985. Depuis les années 1980, il a réalisé 17 vidéos, dont l'opéra vidéo Catatonics (1980) et le documentaire Elements : Air, Fire, Water, Earth (1986). Décrit par William Littler comme un « innovateur inlassable » (Toronto Star, 10 mars 1981), Taussig met aussi sur pied plusieurs spectacles au théâtre et au cabaret avec lesquels il fait des tournées au Canada et aux États-Unis, notamment Taussig and Enemies (1983) et My Friend Ludwig (1984). Son spectacle My Memorial Service, qui serait composé afin de marquer la fin de sa carrière de pianiste de concert classique, est créé à la Music Gallery le 25 septembre 1987 par Taussig, accompagné d'un acteur, de danseurs et de vidéos.

Activités ultérieures

En 1991, Taussig cesse toutes représentations en direct. Il vit dans une retraite spirituelle au Massachusetts (1991-1995) avant de devenir le conseiller technologique du Conservatoire royal de musique en 1996. Il est atteint du syndrome du tunnel carpien, ce qui l'empêche de jouer du piano de la main droite. Il enregistre alors une version inédite de l'Art of the Fugue de Bach en utilisant un piano à queue Yamaha Disklavier. Cet instrument de qualité de concert lui permet d'enregistrer chaque mélodie de la fugue avec sa main gauche et de perfectionner l'articulation et le phrasé à l'aide d'un logiciel informatique. Pour ce projet, il s'inspire de l'article de 1966 de Glenn Gould dans High Fidelity sur l'avenir de la musique enregistrée. Par la suite, il emploie la même technique pour enregistrer Well-Tempered Clavier, Book 1 de Bach.

Discographie

Bartók, Morawetz Fantasy, Prokofiev et autres : 1975; CBC SM-279.

Beethoven Miniatures : 1978; MMG 1135.

Brahms, Frescobaldi-Cassado, Bloch, Chopin, Davidoff : Schenkman vc; 1971; CBC SM-160.

Concert Miniatures for Violin and Piano : Bloch, Falla et autres; Pratz vn; 1970; CBC SM-159.

Elly Ameling Live at Stratford : Ameling sop, Bowman ht, Campbell cl, Rizner cor; 1981; Stratford Summer Music WRC-1-1849.

Talent Festival Winner '70 : Brahms Sonate n<sup>o</sup> 1, Mendelssohn Sonate en fa mineur; A. Armin vn; 1971; CBC SM-145.

Marta Hidy 20th Century Violin Classics : Bartok, Bloch, Kodaly, Ravel, Weinzweig, Prokofiev; Taussig, Ozolins p; Hidy vn; 1996; Furiant FMDC 4600-2.

Bach The Art of the Fugue : 2001; Pilgrim Crystal Music Records MS 102.

Bach Well-Temperred Clavier on Disklavier, Book 1 : 2003; Crystal Music.

Voir aussi DISCOGRAPHIES de Camerata etHidy.

Bibliographie

Mark RUSSOM, « The Art of the Fugue », Performing Arts and Entertainment in Canada (aut. 2002).

Larry BLOOME, « Musical sculpting : The emergence of a new art form », Arts4All Newsletter (16 août 1999) [www.arts4all.com].