Article

Taxe d’entrée imposée aux personnes immigrantes d'origine chinoise au Canada (résumé en langage simple)

Entre 1885 et 1923, les immigrants d’origine chinoise devaient payer une taxe d’entrée afin de pouvoir entrer au Canada. Le gouvernement canadien souhaitait décourager l’immigration chinoise. La taxe d’entrée rendait l’immigration au Canada difficile pour de nombreuses personnes originaires de Chine. Plusieurs d’entre elles ne pouvaient pas faire immigrer leur famille avec elles au Canada. En 1923, l’immigration chinoise est devenue illégale jusqu’en 1947. Le gouvernement fédéral s’est excusé pour la taxe d’entrée en 2006.

(Cet article est un résumé en langage simple sur la taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois au Canada. Si vous souhaitez approfondir le sujet, veuillez consulter notre article intégral, intitulé Taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois au Canada.)

Certificat d'immigration chinois

Première vague d’immigration chinoise et Chemin de fer du Canadien Pacifique

L’immigration chinoise au Canada débute à la fin des années 1850. La plupart de ces immigrants se rendent en Colombie‑Britannique pour prendre part à la ruée vers l’or du fleuve Fraser. Au début des années 1880, environ 15 000 travailleurs chinois arrivent dans cette province pour contribuer à la construction du Chemin de fer du Canadien Pacifique. En 1882, le gouvernement de provincial, qui ne souhaite aucune immigration ne provenant pas d’Europe, tente d’interdire l’immigration chinoise. Le premier ministre fédéral John A. Macdonald, qui sait que le Chemin de fer du Canadien Pacifique a besoin de travailleurs chinois, ne soutient pas cette interdiction. Toutefois, une fois les travaux de construction du chemin de fer achevés, il souhaite lui aussi interdire l’immigration chinoise. De nombreux politiciens ont la même opinion. (Voir Politique d’immigration au Canada.)

Taxe d’entrée et « Loi d’exclusion des Chinois »

En 1884, John A. Macdonald crée une Commission royale. Cette commission discute des moyens de limiter l’immigration chinoise. Elle ne souhaite pas exclure totalement les immigrants chinois, sachant que la Colombie‑Britannique en a besoin pour occuper certains emplois. Afin de ralentir l’immigration chinoise, la commission suggère que les immigrants en provenance de Chine paient une taxe d’entrée. La taxe rendrait difficile l’immigration d’un grand nombre de personnes n’ayant pas la somme nécessaire. À compter de 1885, les immigrants chinois doivent payer 50 $ de taxe d’entrée. Il s’agit alors de la première taxe de ce genre dans l’histoire canadienne. En 1901, la taxe augmente et passe à 100 $. En 1903, elle est portée à 500 $. La taxe est supprimée en 1923. Cette même année, Ottawa adopte la Loi de l’immigration chinoise qui met fin à toute immigration en provenance de Chine. Seuls les diplomates et un petit nombre de commerçants et d’étudiants sont autorisés à entrer au Canada.

Discrimination et conséquences

Les immigrants chinois sont les seuls qui doivent payer une taxe d’entrée. En outre, ils doivent faire face à de nombreuses autres discriminations : ils ne peuvent ni voter, ni pratiquer la médecine, ni faire de la politique. Ils subissent également les discriminations du public dans leur vie quotidienne. Ils sont considérés comme inférieurs par une grande partie du grand public canadien (voir Racisme anti‑asiatique au Canada).

Les politiques d’immigration discriminatoires ont un profond effet sur les familles chinoises. La plupart des immigrants sont des hommes. Beaucoup d’entre eux ont des femmes et des enfants restés en Chine qu’ils ne peuvent pas se permettre de faire venir au Canada en raison de la taxe d’entrée. En 1911, le nombre de Chinois dépasse très largement celui des Chinoises au Canada, avec un rapport de 28 à 1. Ces hommes restent célibataires. De nombreuses femmes et de nombreux enfants souffrent énormément en Chine et vivent dans la pauvreté. Les sommes envoyées par les hommes installés au Canada ne sont jamais suffisantes.

Excuses et réparations

En 1947, la Loi de l’immigration chinoise est annulée. Depuis cette date, les Canadiens d’origine chinoise cherchent à obtenir des mesures réparatoires, c’est-à-dire des mesures visant à redresser les torts subis dans le passé. Le Conseil national des Canadiens chinois et le Congrès national des Canadiens d’origine chinoise sont deux des organisations ayant cherché à obtenir de telles réparations. En 2006, le premier ministre Stephen Harper présente des excuses aux Chinois ayant payé la taxe d’entrée et à leur famille. En 2009, le Canada verse des indemnités d’un montant de 20 000 $ à environ 800 personnes ayant payé la taxe d’entrée ou à leur famille. En 2008, le gouvernement crée le Programme de reconnaissance historique pour les communautés du Canada. Ces différentes mesures ne constituent que les premières étapes sur le chemin de la guérison des blessures du passé.