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Trente arpents

Trente arpents (1938) est un roman qui trace un portrait plutôt tragique que romantique du fermier canadien et rompt ainsi avec la tradition de l'idylle régionale.

Trente arpents (1938) est un roman qui trace un portrait plutôt tragique que romantique du fermier canadien et rompt ainsi avec la tradition de l'idylle régionale. Il présente la vie rurale du Québec comme étant soumise à la fois aux caprices du climat et au choc de l'urbanisation. Sous le pseudonyme de Ringuet, l'auteur Philippe Panneton décrit la déchéance d'Euchariste Moisan depuis sa jeunesse prospère, pendant laquelle il vit comme s'il était marié à sa ferme, jusqu'à sa vieillesse, pendant laquelle il vit dans la pauvreté et prisonnier d'une ville industrielle américaine. Les conflits entre générations se font sentir autant à la campagne qu'en ville. La vie rurale avant la Première Guerre mondiale n'est d'ailleurs pas vraiment meilleure que la vie urbaine. Panneton, qui affirme faire davantage partie du courant réaliste que du naturalisme, emploie les saisons comme symbole et comme structure, dans le but de révéler la fragilité de l'espoir humain face aux forces indifférentes de la nature et du temps. Le roman gagne des prix en France et au Québec et la traduction de Felix et Dorothea Walter, Thirty Acres, remporte le prix du Gouverneur général en 1940. Il est aussi traduit en allemand.

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