Pierre de Rigaud de Vaudreuil de Cavagnial, Marquis de Vaudreuil, (parfois appelé Vaudreuil-Cavagnial), officier, dernier gouverneur général de Nouvelle-France de 1755 à 1760 (né à Québec, Nouvelle-France, le 22 novembre 1698; mort à Paris, France, le 4 août 1778). Pierre Rigaud de Vaudreuil a été gouverneur de Nouvelle-France pendant la guerre de Sept Ans et jusqu’à la Conquête de la Nouvelle-France. Après la prise de Québec par les forces britanniques, il a signé la capitulation de Montréal et de la Nouvelle-France en 1760.
Début de carrière
Pierre de Rigaud de Vaudreuil de Cavagnial est le fils de Philippe de Rigaud de Vaudreuil, gouverneur de Nouvelle-France de 1703 à 1725. Il suit les traces de son père dans le service colonial en se joignant aux troupes de la Marine. Après avoir gravi les échelons, il est nommé gouverneur de Trois-Rivières, un poste qu’il conserve de 1733 à 1742. Il succède alors à Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville comme gouverneur de la Louisiane de 1742 à 1753. Pendant cette période, son gouvernement apporte une certaine stabilité économique à la colonie.
Gouverneur de Nouvelle-France
En 1755, Pierre de Rigaud de Vaudreuil est nommé gouverneur général de Nouvelle-France, succédant à Ange Duquesne de Menneville. Il est le premier Canadien d’origine à occuper ce poste, et il restera le seul.
En tant que gouverneur, Pierre Vaudreuil est chargé de la défense de la colonie pendant la guerre de Sept Ans. Toutefois, son commandement est compliqué par la décision de renforcer la garnison coloniale de six bataillons d’infanterie réguliers. Ces troupes sont commandées par des officiers réguliers de l’armée, comme le baron Dieskau, le marquis de Montcalm et le chevalier de Lévis. Ce commandement divisé mine profondément l’effort de guerre de la France. Pierre de Vaudreuil préconise une guerre d’escarmouche à la canadienne sur les frontières, tandis que Montcalm préfère défendre le cœur de la colonie en menant des batailles à l’européenne.
Chute de la Nouvelle-France
Après la défaite de la bataille des plaines d’Abraham, le gouverneur Vaudreuil laisse ses instructions au commandant de la garnison de Québec, Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay. Vaudreuil lui ordonne de tenir la ville, mais de se rendre si elle est attaquée. Cependant, quand le gouverneur réalise que les renforts français commandés par le chevalier de Lévis pourraient briser le siège des Britanniques, il ordonne à Ramezay de tenir bon. Ce deuxième ordre arrive trop tard pour empêcher la reddition de la ville.
Bien que les Français aient vaincu les Anglais à la bataille de Sainte-Foy, l’arrivée de la flotte britannique, au printemps, force les Français à se retirer à Montréal. Ne voyant aucun moyen de poursuivre la guerre sans infliger plus de souffrances à la population, le gouverneur Vaudreuil décide de céder Montréal et la Nouvelle-France le 8 septembre 1760. Il capitule après avoir négocié des conditions protégeant la propriété, les lois et la religion des Canadiens. Toutefois, les conditions exigées par les Britanniques privent les Français des honneurs de la guerre. (Voir Capitulation de Montréal.)
En France, le gouverneur de Vaudreuil est fortement critiqué pour ses actions par les militaires français et la cour. Il est arrêté quelques mois après l’intendant François Bigot et jugé dans le cadre de la fameuse « Affaire du Canada », mais il est exonéré de tout blâme en décembre 1763.