Virus du Nil occidental
Le virus du Nil occidental (VNO), membre de la famille des flavivirus, est lié aux virus qui causent la fièvre rouge (dengue) et la fièvre jaune. Les effets de l'infection par le VNO varient beaucoup, allant de l'absence de symptômes jusqu'à l'apparition d'une maladie grave, potentiellement mortelle. Le virus est connu depuis plusieurs décennies, mais il vient à peine d'apparaître en Amérique du Nord.
Le VNO se propage par certaines espèces de moustiques qui le contractent eux-mêmes après s'être nourris du sang d'oiseaux infectés, fréquents porteurs du virus en Amérique du Nord. Les moustiques peuvent ensuite transmettre le virus aux humains et à d'autres animaux par leur piqûre. Bien que le VNO se propage surtout par la piqûre de moustiques, il arrive parfois qu'il soit transmis par des transfusions sanguines, des greffes d'organe, le lait maternel, ou d'une mère enceinte à l'enfant qu'elle porte. L'infection par ce virus peut être confirmée au moyen de tests sanguins qui déterminent la présence d'anticorps viraux.
Quand ils sont infectés par le VNO, la plupart des gens ne présentent aucun symptôme; s'ils en ressentent, ils sont mineurs et ne durent que de trois à six jours. Les symptômes des cas mineurs comprennent la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires. Certaines personnes présentent également un rash bénin ou une enflure des ganglions. Dans les cas graves, le VNO peut entraîner la mort. Les symptômes qui y sont associés sont les suivants : mal de tête subit, forte fièvre, raideur au cou, nausée, somnolence, confusion, évanouissements, manque de coordination, faiblesse musculaire et paralysie. Les personnes atteintes d'une forme grave du VNO peuvent contracter une méningite (inflammation de la membrane du cerveau ou de la moelle épinière) ou une encéphalite (inflammation du cerveau) ou développer une paralysie flasque aiguë (perte de fonction d'un ou de plusieurs membres). Les personnes souffrant déjà d'une maladie chronique et ayant une déficience immunitaire présentent le risque le plus élevé de faire face à de graves problèmes de santé après avoir été infectées par le VNO.
Il n'existe pas de traitement contre le VNO en soi, mais les personnes infectées se font tout de même traitées pour soulager leurs symptômes. Certaines personnes gravement touchées par le virus s'en remettent entièrement, tandis que d'autres continueront à connaître des problèmes de santé. Les scientifiques ne peuvent toujours pas s'expliquer les raisons de ces différences. Les États-Unis travaillent depuis plusieurs années déjà à l'élaboration d'un vaccin et, au début de 2005, un vaccin au stade expérimental devait être prêt à l'essai sur des humains.
Le VNO doit son nom à la région du Nil occidental de l'Ouganda, pays où il a d'abord été découvert en 1937. Depuis ce temps, il s'est manifesté ailleurs en Afrique et dans certaines régions de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique du Nord. Le premier cas nord-américain a été signalé à New York, en 1999. Nul ne sait comment il s'est propagé à ce continent. Chaque année, le virus se déplace toujours plus loin vers l'ouest et vers le nord; il a fait sa première apparition au Canada en 2001, alors qu'il a été découvert sur des oiseaux et des moustiques du sud de l'Ontario. En 2002, le virus a été détecté sur des oiseaux, des chevaux ou des moustiques, à la suite de tests effectués en Nouvelle-Écosse, au Québec, en Ontario, au Manitoba et en Saskatchewan. En 2003, une activité virale du VNO a été signalée au Nouveau-Brunswick et en Alberta. En 2004, rien n'indiquait que le virus s'était propagé au-delà de ces sept provinces.
Les premiers cas du VNO recensés au Canada l'ont été au Québec et en Ontario, en 2002. En 2003, plus de 1300 cas du virus ont été considérés comme probables ou confirmés, parmi lesquels on compte 14 décès. En 2004, on compte moins de 50 cas et on ne rapporte aucun décès.