John Benjamin Clark Watkins, érudit et diplomate (né le 3 décembre 1902 à Norval (maintenant appelé Halton Hills) en Ontario; décédé le 12 octobre 1964 à Montréal, au Québec). John Watkins a été ambassadeur canadien auprès de l’URSS de 1954 à 1956. En 1955, John Watkins a organisé une rencontre historique entre Lester B. Pearson, le ministre canadien des Affaires étrangères, et Nikita Khrushchev, le chef de l’Union soviétique.
Formation et début de carrière
John Watkins étudie le français, l’allemand, le latin et l’histoire à l’Université de Toronto, où il obtient une maîtrise en 1927. Il part ensuite étudier à Columbia University (1930 à 1931 et 1933 à 1934), puis obtient un doctorat de Cornell University (où il y a étudié de 1942 à 1944).
Spécialiste de la littérature et de l’art scandinave, John Watkins se joint en 1930 à la American-Scandinavian Foundation à New York, un organisme à but non lucratif qui promeut les échanges culturels et éducatifs entre les États-Unis et le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège et la Suède.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, John Watkins enseigne à l’Université Queen’s et au Collège d’agriculture de l’Université de Guelph. Il devient professeur agrégé d’anglais à l’Université du Manitoba en 1944.
Carrière diplomatique
En 1946, John Watkins entre au ministère des Affaires extérieures (maintenant appelé Affaires mondiales Canada). Puisqu’il parle un peu russe, il est envoyé à Moscou en tant que chargé d’affaires en 1948 et parvient rapidement à parler couramment cette langue (voir Représentation diplomatique et consulaire). Il occupe ce poste jusqu’en 1951. John Watkins est ministre canadien en Norvège de 1952 à 1954, puis retourne à Moscou comme ambassadeur, poste qu’il occupe de 1954 à 1956. En 1955, John Watkins organise une rencontre historique entre Lester B. Pearson, le ministre canadien des Affaires étrangères, et Nikita Khrushchev, le chef de l’Union soviétique.
John Watkins sert ensuite comme sous-secrétaire d’État adjoint des Affaires extérieures (1956-1958), puis est nommé ambassadeur du Danemark (1958-1960). Il prend officiellement sa retraite en 1963 pour des raisons de santé.
Enquête et décès
John Watkins fait partie des centaines de fonctionnaires fédéraux qui font l’objet d’une enquête par les autorités canadiennes, car on les soupçonne de constituer une menace à la sécurité de l’État, à cause de leur appartenance à la communauté LGBTQ (voir Purges dans le service public canadien pendant la guerre froide : le cas des personnes LGBTQ). John Watkins fait l’objet d’une enquête pour ses prétendues relations avec des hommes en URSS. À la suite de 27 jours d’interrogatoires par la GRC au sujet de sa sexualité et de la possibilité d’avoir été victime de chantage par les Soviétiques alors qu’il était ambassadeur auprès de l’URSS, John Watkins meurt d’un infarctus dans une chambre d’hôtel de Montréal.
Les circonstances entourant le décès de John Watkins restent méconnues jusqu’en 1980, date à laquelle le gouvernement du Québec ordonne une enquête sur son décès. À ce moment-là, la GRC ne partage pas tous les renseignements à ce sujet, mais confirme que John Watkins est décédé sous leur surveillance. La GRC signale également que John Watkins a réussi à déjouer les tentatives de chantage des Soviétiques, et qu’il n’a pas trahi son pays en tant qu’ambassadeur canadien.
Patrimoine
Les bourses J.-B.-C Watkins sont accordées par le Conseil des Arts du Canada dans deux catégories : musique et théâtre, et architecture. Les bourses sont un legs de la succession de John Watkins.