La fête de Yalda (aussi appelée Shab-e-Yalda ou Chella) est un festival culturel du Moyen-Orient et de l’Asie centrale. On la célèbre lors de la nuit la plus longue de l’année, habituellement le 21 décembre. Le festival symbolise l’espoir, le renouveau et le lien durable qui unit la collectivité. Au Canada, les membres des diasporas iranienne, kurde, afghane et autres célèbrent toujours la fête de Yalda. Ils partagent leurs traditions et valeurs avec d’autres communautés culturelles. Le festival est passé d’une tradition régionale à une célébration internationale de l’unité et de la solidarité par le récit, la poésie, la musique et le partage de repas.
Origines et histoire de la fête de Yalda
Les civilisations anciennes, notamment les Aryens d’Inde, d’Iran et d’Europe, marquent la nuit la plus longue de l’hiver. Elles célèbrent le retour du soleil, au moment où les jours s’allongent et que les nuits raccourcissent. Cela symbolise aussi le début d’une nouvelle année.
Les Iraniens adoptent la fête annuelle babylonienne du renouveau et l’intègrent à leurs rituels zoroastriens. En 502 avant l’ère commune, Darius I, roi de Perse, inscrit officiellement la fête de Yalda dans l’ancien calendrier iranien.
Au fil du temps, la fête de Yalda se transforme en un festival plus organisé où les gens se rassemblent pour déguster des fruits et des noix tout en lisant des poèmes ou des textes sacrés. La coutume veut que l’on reste éveillé toute la nuit pour éloigner le malheur. Ces derniers siècles, dans la continuité de la tradition, les populations prennent l’habitude de réciter des poèmes du célèbre poète persan Hafez.
Contexte
La fête de Yalda est l’une des plus anciennes fêtes encore célébrées dans diverses religions et nations. Elle est notamment observée en Iran, en Afghanistan, en Azerbaïdjan, au Tadjikistan, au Kurdistan, en Ouzbékistan, au Turkménistan, en Arménie, au Daghestan et en Turquie.
La célébration, qui se tient habituellement le 21 décembre, coïncide avec le solstice d’hiver qui marque la plus longue et la plus sombre nuit de l’année. Cette nuit-là, on célèbre la naissance de Mithra, dieu de la lumière. L’événement symbolise le triomphe de la lumière, de la chaleur et de la vie sur la noirceur et la froidure des mois d’hiver stériles.
Le saviez-vous?
Le mot Yalda est dérivé d’un mot syriaque (un dialecte araméen) signifiant « naissance » en français.
En guise de célébration, familles et amis se réunissent pour partager des activités en groupe, comme festoyer, se raconter des histoires et réciter des poèmes. Chaque pays marque cette occasion à sa manière, en fonction de ses particularités et de ses coutumes. Cependant, un point commun demeure : passer toute la nuit éveillé en s’adonnant à diverses activités. En Amérique du Nord, et plus particulièrement au Canada, la nuit de la Yalda joue un rôle crucial dans la promotion de la diversité culturelle et de l’unité entre les différentes communautés.
Pratiques culturelles de la fête de Yalda
La fête de Yalda allie traditions anciennes et festivités modernes. C’est une manifestation exceptionnelle du patrimoine culturel et des liens profonds qui unissent les membres d’une famille et leurs amis. Lors de cette nuit particulière, famille et amis proches se réunissent chez l’aîné pour passer du temps ensemble. Ils le font pour éloigner les mauvais esprits et célébrer la victoire de la lumière sur les ténèbres.
La soirée commence par le port de vêtements traditionnels (même si certains portent des vêtements modernes) et la décoration de la maison. On utilise souvent des éléments de couleur rouge, comme les nappes, la vaisselle et les décorations, pour symboliser la vie et l’énergie.
Les familles préparent des mets traditionnels, et les invités remplissent la table de noix et de fruits séchés, comme des amandes, des noix, des noisettes, des figues, des abricots, des raisins secs, et d’autres friandises. On y trouve également des fruits à chair rouge emblématiques de la fête de Yalda, comme la grenade et la pastèque. On allume également des bougies sur les tables et autour de la maison pour éclairer la longue nuit.
Tout au long de la nuit, les gens mangent, rient et partagent des histoires. La poésie occupe une place centrale dans la célébration. Chaque communauté célèbre avec ses propres classiques : les familles iraniennes ont l’habitude de réciter des vers de Hafez, datant du 14e siècle, tandis que les familles kurdes préfèrent les œuvres de Nali, du 19e siècle. La musique classique et moderne, enregistrée ou interprétée en direct, ajoute au plaisir et crée une atmosphère festive. Dans certains endroits, l’université est le théâtre de célébrations pour la fête de Yalda, où l’on raconte son histoire et transmet ses coutumes.
Mythes et symboles illustrant la fête de Yalda
Chaque élément et activité de la fête de Yalda revêt une signification symbolique et des mythes plus profonds, reflétant des valeurs et des traditions qui vont au-delà de leur apparence superficielle.
Le rouge est un symbole puissant. Il représente les couleurs de l’aube, de la vie et de la chaleur pendant la saison froide et sombre.
Les noix et les fruits séchés, appelés « Ajil », symbolisent l’abondance et la prospérité.
Les grenades, qui se trouvent souvent sur les paniers de fruits, symbolisent le cycle de la vie et le renouveau. La peau violette du fruit représente la naissance ou un nouveau départ. Ses graines, d’un rouge éclatant, symbolisent quant à elles la vitalité et la vie.
Les pastèques symbolisent l’espoir d’une année prospère et abondante. La consommation de pastèques revêt une grande importance. On croit que manger des fruits d’été favorise la santé et prévient les maladies pendant les mois froids de l’hiver.
Les bougies et les lumières symbolisent le soleil et la victoire de la lumière sur les ténèbres. La lueur douce rappelle aux gens le retour de jours plus lumineux. La première nuit d’hiver, qui correspond généralement au 21 décembre, marque la victoire de la lumière sur les ténèbres. C’est pourquoi les gens célèbrent cette nuit-là en allumant des bougies, qu’ils gardent allumées jusqu’au matin pour signifier la défaite des forces du mal.
La poésie occupe désormais une place centrale dans le déroulement des célébrations. Par exemple, selon la coutume de certains, chaque membre de la famille formule un vœu. On ouvre ensuite un recueil de poésie au hasard, et on demande à l’aîné de la famille de lire à haute voix le poème choisi. On pense que les vers du poème représentent une interprétation du vœu, indiquant si celui-ci peut s’exaucer et comment.
Fête de Yalda au Canada
La fête de Yalda est devenue une tradition culturelle importante au Canada. Les familles se réunissent pour partager sa riche histoire et ses valeurs. Des communautés comme celles des Iraniens, des Kurdes, des Baloutches (un groupe ethnique de certaines régions du Pakistan, d’Afghanistan et d’Iran), des Tadjiks et des Azerbaïdjanais utilisent la fête de Yalda pour renouer avec leur patrimoine. Cette fête offre aussi une occasion d’atténuer le stress associé à un mode de vie effréné, tout en renforçant les liens avec les êtres chers. Cette célébration permet non seulement de transmettre les traditions aux jeunes générations, mais favorise aussi l’unité et la fierté culturelle au sein des diverses communautés.
La fête de Yalda est particulièrement importante pour les diasporas immigrantes dont les pays d’origine font face à des situations désastreuses. Par exemple, elle donne à la diaspora afghane la volonté de lutter contre les talibans. (Voir aussi Le Canada et la guerre en Afghanistan.) Par ailleurs, les Baloutches utilisent cette occasion pour raconter les exploits de leurs héros, en mettant l’accent sur les figures légendaires qui se sont battues pour leur liberté et leur honneur. Cette tradition permet non seulement de transmettre l’histoire aux nouvelles générations, mais elle constitue aussi une forme subtile de résistance contre les régimes iraniens et pakistanais. Cela permet aux gens de préserver leur fierté et leur identité culturelles.
Cette célébration revêt une grande importance pour promouvoir le bien-être mental, car elle crée un sentiment de connexion, de détente et d’ancrage culturel. Elle enrichit ainsi le récit global de l’événement.