Yves Michaud, journaliste, diplomate et politicien (né le 13 février 1930 à Saint-Hyacinthe, Québec). Défenseur de la langue française, délégué général du Québec en France, Yves Michaud est aussi reconnu pour sa défense des petits épargnants.
Formation et début de carrière
Fils de l’assureur Jean-Baptiste Michaud et de Robertha Robert, Yves Michaud fait ses études au Séminaire de Saint-Hyacinthe. C’est comme opposant au régime de Maurice Duplessis, alors qu’il est directeur du journal Le Clairon (devenu Le Clairon maskoutain), de Saint-Hyacinthe, de 1951 à 1959, qu’il se fait d’abord connaître. Il obtient une bourse du Conseil des arts du Canada qui lui permet d’étudier au Centre international de journalisme de l’Université de Strasbourg dont il est diplômé en 1959. De 1960 à 1966, il poursuit sa carrière dans le journalisme, cette fois à la tête du journal La Patrie.
Journalisme et politique
En 1966, il est élu à l’Assemblée nationale sous la bannière du Parti libéral, parti qu’il quitte cependant avec fracas en 1969 à l’occasion du débat sur le projet de loi 63 portant sur la langue française au Québec (voir Politiques linguistiques du Québec). Défait aux élections de 1970, il devient haut-commissaire à la Coopération au ministère des Affaires intergouvernementales. Trois ans plus tard, il retourne au journalisme et fonde le quotidien Le Jour, avec René Lévesque et Jacques Parizeau, un moment important du journalisme à Montréal.
Délégué général du Québec en France
L’élection du Parti québécois en 1976 le propulse à l’avant-plan de la scène diplomatique québécoise. D’abord délégué du Québec aux organisations internationales (1977) et conseiller du premier ministre aux Affaires internationales (1978), il est nommé délégué général du Québec à Paris où il est en poste de 1979 à 1984 (voir Délégations générales du Québec). À son retour, il assume la tâche de président-directeur général du Palais des congrès de Montréal, puis président d’un cabinet-conseil de représentants en vins (Sélections Yves Michaud). En 1995, à la veille du référendum, son expérience de diplomate est à nouveau mise à contribution par le premier ministre Jacques Parizeau, qui en fait son chargé de mission en France.
Protection des petits épargnants
C’est après le référendum de 1995 qu’il fonde et préside l’Association de protection des épargnants et investisseurs du Québec. Prenant faits et causes pour les petits actionnaires contre les abus de l’establishment des grandes banques, il s’acquiert le surnom de « Robin des banques ». Il n’hésite pas à s’en prendre à la rémunération et aux privilèges des dirigeants, et exige plus de transparence et de respect à l’égard des actionnaires. Ses interventions forcent certaines institutions à modifier leurs règlements et il fait école en obtenant l’appui de grandes caisses de retraite.
Controverse : l’affaire Michaud
En 2000, Yves Michaud se présente comme candidat pour le Parti québécois. Il fait cependant, quelques jours après le début de la campagne, une remarque déplacée sur « le vote des communautés culturelles » remarque qui ciblait les citoyens juifs. C’est le début de ce qui est appelé « l’affaire Michaud ». Cette controverse culmine par l’adoption à l’Assemblée nationale du Québec, d’une motion de blâme contre Y. Michaud le 14 décembre 2000. Par la suite, plus d’une cinquantaine de députés s’excuseront de ne pas avoir pris connaissance de ses propos avant d’entériner la motion. En 2011, Michaud refuse l’Ordre national du Québec, disant avoir perdu confiance en les institutions démocratiques à la suite du refus de la Cour supérieure, en 2005, d’invalider la motion de blâme de l’Assemblée nationale, et du refus de la Cour suprême d’entendre la cause en 2006. En 2016, la motion n’a toujours pas été retirée.
Prix et distinctions
En 2006, Yves Michaud a été nommé à la présidence de l’Association québécoise des agences de vins, bières et spiritueux. Il est l’auteur de plusieurs livres : Je conteste (Éditions du Jour, 1969), La folie du vin (Libre Expression, 1991), Parole d’un homme libre (VLB éditeur, 2000) et Les raisons de la colère (Fides, 2005).
Reconnu pour sa maîtrise de la langue française, Yves Michaud se distingue également par les nombreux prix en journalisme qu’il a reçus dont celui du meilleur reportage de l’Association des hebdomadaires du Canada (1957), du meilleur journal hebdomadaire de langue française (1958) et du meilleur éditorial de l’année de l’Union canadienne des journalistes de langue française (1963 et1964). Il est Commandeur de la Légion d’honneur de France depuis 1984 et a été nommé Patriote de l’année par la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal en 1997.
Voir aussi Relations internationales du Québec; Relations France-Québec.