Cet article provient de notre série « Toronto Feature ». Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.
Ce contenu fait partie d'une série créée en collaboration avec les services au musée de la Ville de Toronto et Heritage Toronto. Nous remercions le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport de l'Ontario et le ministère du Patrimoine canadien pour leur financement.

« Un don familial contribue à la préservation d’un rare écosystème »
Il n’y a pas beaucoup d’endroits à Toronto où l’on peut apprécier la nature telle qu’elle était il y a plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’années. High Park fait partie de ces endroits. John et Jemima Howard ayant fait le don de High Park à la ville, les lieux ont pu être préservés comme les derniers vestiges de la savane de chênes qui ponctuait jadis les régions sablonneuses du Sud de l’Ontario. Environ un tiers du parc est constitué d’espaces ouverts dotés de chênes noirs très espacés et d’une riche variété de graminées et de fleurs sauvages des prairies. La beauté de la savane de High Park a attiré l’attention des membres du Groupe des sept.
Le délicat écosystème est bien adapté aux sols secs et sablonneux laissés par le prédécesseur préhistorique du lac Ontario, le lac Iroquois, un lac glaciaire qui recouvrait le parc il y a 12 000 ans. Les cartes et les relevés historiques montrent que cette zone, qui s’étend vers l’ouest jusqu’à la rivière Humber, était autrefois constituée d’une juxtaposition de collines sablonneuses, d’étangs et de marais. Les développements modernes ont effacé la plupart de ces éléments naturels et dans High Park, les zones jardinées ont même menacé, à un moment, la savane naturelle.
Au cours des dernières décennies, une prise de conscience de la valeur des zones de savane et des écosystèmes uniques qu’elles forment a permis de promouvoir une meilleure préservation de ces zones. La plupart des chênes du parc approchent la fin de leur cycle de vie normal (150 ans) et très peu de jeunes chênes sont là pour les remplacer. Ce manque de relève provient en partie des perturbations humaines, notamment la prévention des incendies périodiques des zones herbeuses qui contribuent à maintenir un sol forestier ouvert et une riche variété de plantes.
Des feux contrôlés sont aujourd’hui allumés dans le parc pour promouvoir la régénération de la savane de chênes noirs. La fumée qui balaie le parc peut alarmer le visiteur non informé, mais le feu permet de libérer les graines stockées dans le sol et de brûler les végétaux morts de la saison précédente. Les glands peuvent ainsi entrer en contact avec la terre et les jeunes pousses reçoivent plus de lumière.
Grâce à ces mesures, les conservationnistes préservent à la fois le rare écosystème et la vision que John et Jemima Howard avaient à l’esprit lorsqu’ils ont fait leur don en 1873 – un parc naturel unique et magnifique dont pourront jouir à tout jamais les habitants de Toronto.